Une plaque rappelant le sauvetage de 50 juifs cachés dans ses murs de
1943 à 1944 a été inaugurée mardi 9 mai au Séminaire pontifical français de
Rome.
Le Séminaire pontifical français de Rome a été récompensé, mardi soir 9
mai, pour son action pendant la Seconde Guerre mondiale quand 50 juifs ont été
cachés dans ses murs en 1943 et 1944.
Une plaque offerte par la Fondation Raoul-Wallenberg, et qui désigne le séminaire
comme « Maison de vie», a été
dévoilée en présence notamment de l’ambassadeur de France près le Saint-Siège,
Philippe Zeller. Lors de la cérémonie, les noms de ces 50 personnes de
confession juive, cachés après la rafle du 16 octobre 1943, ont été lus par des
séminaristes.
« Une centaine de “hors-la-loi” »
Quelques passages des archives du séminaire, lus mardi soir par Mgr
Antoine Hérouard, son recteur, récemment ordonné évêque auxiliaire de Lille,
permettent de mieux comprendre ce qui s’est passé entre octobre 1944 et juin
1944.
Le 26 octobre 1943, il indique ainsi que, malgré une rentrée « plus
réduite que jamais » à cause des séminaristes mobilisés, « une douzaine
de demandes d’Italiens » ont été refusées, faute de place. Au moment de la
libération de Rome, en juin 1944, le journal se fait plus précis : « Il est
maintenant permis d’écrire que le séminaire a caché durant ces huit mois, dans
l’année 1943, une centaine de “hors-la-loi”. Depuis octobre, nous en avons
toujours eu de trente à quarante ».
En face de la kommandantur allemande
Outre des militaires belges, français, américains et alsaciens, des
soldats italiens « refusant de combattre au côté des Allemands »,
cinquante juifs ont été cachés, dans des conditions parfois difficiles : la kommandantur
allemande se situait en effet juste en face du séminaire !
Quelques jours avant Noël, le séminaire a eu vent d’une possible
perquisition obligeant à évacuer la maison malgré un document du Vatican
expliquant que « le Séminaire pontifical français est sous la responsabilité
de la Sacrée Congrégation des séminaires et, comme tel, n’est pas passible de
perquisition ou de réquisition ». « Ce qui ne fut pas vraiment suivi
d’effets », a commenté Mgr Hérouard qui a rappelé que des juifs avaient
aussi été cachés dans le faux plafond de la salle de conférences pendant une
perquisition.
300 lieux qui ont servi de refuges identifiés
Depuis deux ans, la Fondation Raoul-Wallenberg a identifié plus de 300
lieux qui « ont servi de refuge aux victimes de la persécution et de
l’extermination nazies pendant les jours sombres de la Shoah », leur
décernant le titre de « Maison de Vie
», dont un très grand nombre d’églises, de couvents et de monastères comme, à
Paris, l’institut Notre-Dame de Sion et le temple protestant de l’Oratoire du
Louvre.
Fondée par l’Argentin Baruch Tenembaum, et nommée d’après le diplomate
suédois Raoul Wallenberg (1912-1952) qui sauva plusieurs milliers de juifs
hongrois pendant la Seconde Guerre mondiale, la Fondation internationale
Raoul-Wallenberg est engagée dans la reconnaissance et la promotion des personnes
qui sauvèrent les juifs de la Shoah.
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