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mercredi 24 mai 2017

Fête de l'Ascension du Seigneur


La Fête de l’Ascension de Jésus au ciel est célébrée le Jeudi de la sixième semaine après Pâques (40 jours après Pâques). Lucia, de la kehilla de Jérusalem, nous explique l’importance de cette fête.

La fête solennelle de l’Ascension du Seigneur fait partie du cycle de Pâques et est célébrée le 40e jour après Pâques. C’est l’une des plus importantes et des plus anciennes traditions chrétiennes. La fête est déjà mentionnée au 4e siècle. En ce temps-là, on la célébrait à Jérusalem dans le cadre des fêtes proches de la Pentecôte, et elle était marquée par une procession au Mont des Oliviers, lieu d’où Jésus est monté au ciel. Les plus anciennes formulations du credo chrétien, élaborées aux 1er et 2e siècle, parlaient de l’Ascension du Seigneur, après sa Résurrection, comme l’un des évènements les plus importants de la mission terrestre de Jésus Christ (Cf 1 Thimothée 3 :16 par exemple). L’importance de l’Ascension est également soulignée dans beaucoup des anciennes prières eucharistiques (anaphores).
L’évènement de l’Ascension est mentionné dans les évangiles de Marc et de Matthieu, ainsi que dans les Actes des Apôtres. Après sa Résurrection, Jésus apparut durant quarante jours aux disciples qui doutaient encore : à Jérusalem tout d’abord, puis en Galilée, préparant son église, née au pied de la croix, à recevoir le baptême dans l’Esprit Saint, afin de pouvoir continuer son œuvre sur la terre, annonçant la Bonne Nouvelle à toute la création. Tandis que la Pentecôte approchait, les disciples montèrent à Jérusalem, où Jésus leur était apparu pour la dernière fois, leur avait donné les dernières instructions et les avait bénis, en leur commandant de proclamer la Bonne Nouvelle à tous les peuples, puis il monta au ciel devant eux. Cependant, il ne s’agissait pas d’une séparation puisque Jésus dit : « Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28 :20).
« À partir de ce moment, il n’est plus à Jérusalem, ni à Bethléem, ni à Nazareth, ni dans la montagne ni dans la plaine, ni dans la mer ni dans la ville - il est partout. Il est assis à la droite du Père et il est là où est Dieu, c'est-à-dire en tout lieu. C’est pourquoi, où que nous soyons et à quelque moment que nous l’appelions, il est avec nous. Il nous entend, car il est avec nous jusqu’à la fin du monde. » (Père Alexandre Men, Homélie pour la fête de l’Ascension)
Ce jour, l’église commémore la dernière apparition du Ressuscité à l’un de ses disciples, apparition qui marque la fin de sa mission terrestre – œuvrer à notre salut – depuis l’Incarnation jusqu’à sa mort rédemptrice et sa résurrection, jusqu’à son Ascension au ciel, où il est assis dans la gloire à la droite du Père. « Je viens du Père et suis venu dans le monde ; maintenant, je quitte le monde, et je pars vers le Père. » (Jean 16 :28)
L’Ascension du Seigneur indique la plénitude de notre salut : la Rédemption est achevée lorsque le Christ crucifié ressuscite et, en tant que notre Grand Prêtre éternel, pénètre grâce à son propre sang dans le sanctuaire céleste (Hébreux 9 :12 ; 24-26). À partir de ce moment le Christ, assis sur le trône avec son Père, intercède sans cesse pour tous ceux qui viennent au Père par lui. Et nous devons toujours nous souvenir que c’est des cieux que nous sommes citoyens, avec le Christ (Philippiens 3 :20), selon sa propre promesse : « Je vais vous préparer une place ? Quand je serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi ; et là où je suis, vous y serez aussi » (Jean 14 :2-3). Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons avec lui et nous renaîtrons avec lui (2 Timothée 2 :11-12).
Par son Ascension, Jésus a uni le ciel et la terre : son Corps Mystique - l’Eglise – est sur la terre, mais sa tête (le Christ) – règne déjà aux cieux. La session de Jésus à la droite du Père marque la venue du Royaume du Christ, l’accomplissement de la vision du Prophète Daniel à propos du Fils de l’Homme : « Il lui furent donné la souveraineté, la gloire et la royauté, afin que les populations de tous pays, de toutes nations et de toutes langues le servent. Sa souveraineté durera éternellement, elle n’aura pas de fin, et son royaume ne sera jamais détruit. » (Daniel 7 :14). À partir de ce moment, les apôtres deviennent témoins de ce Royaume qui n’aura pas de fin. Ce témoignage devient possible parce que Jésus, en lui-même, a élevé la nature humaine jusqu’aux cieux et a ainsi préparé l’homme à recevoir l’Esprit.
Sur terre, dans le temps qui suit l’Ascension du Christ, et où nous attendons sa Seconde Venue, le temps de toucher est révolu, et c’est le temps de la foi qui commence. « Ce qui était visible dans notre Sauveur est désormais contenu dans les Sacrements. Notre foi doit être plus parfaite et plus forte, car l’enseignement a remplacé la vision et ses commandements doivent être accueillis par les cœurs des fidèles illuminés par la lumière céleste (Saint Léon le grand, Sur l’Ascension). Enlevé au ciel, ayant accompli sa mission jusqu’au bout, Jésus reste dans l’église, qui est le « premier fruit du Royaume du Christ sur la terre » (Lumen Gentium 53). Ayant établi les fondations de l’église, il confie aux apôtres la tâche de la construire, avec l’aide de l’Esprit Saint qu’ils recevront le jour de la Pentecôte.

http://www.catholic.co.il/index.php?option=com_content&view=article&id=3638:feast-of-the-ascension-of-the-lord-fr&catid=35&lang=fr&Itemid=291

Dans la liturgie romaine, lors de l’office des lectures pour la solennité de l’Ascension, on lit un extrait d’une homélie de Saint Augustin (Sermo de Ascensione Domini).

L’Ascension du Seigneur

"Aujourd’hui notre Seigneur Jésus-Christ monte au ciel; que notre cœur y monte avec lui. Écoutons ce que nous dit l’Apôtre: Vous êtes ressuscités avec le Christ. Recherchez donc les réalités d’en haut: c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Le but de votre vie est en haut, et non pas sur la terre. De même que lui est monté, mais sans s’éloigner de nous, de même sommes-nous déjà là-haut avec lui, et pourtant ce qu’il nous a promis ne s’est pas encore réalisé dans notre corps.
Lui a déjà été élevé au-dessus des cieux; cependant il souffre sur la terre toutes les peines que nous ressentons, nous ses membres. Il a rendu témoignage à cette vérité lorsqu’il a crié du haut du ciel : Saul, Saul, pourquoi me persécuter? Et il avait dit aussi: J’avais faim, et vous m’avez donné à manger. Pourquoi ne travaillons-nous pas, nous aussi sur la terre, de telle sorte que par la foi, l’espérance et la charité, grâce auxquelles nous nous relions à lui, nous reposerions déjà maintenant avec lui, dans le ciel?
Lui, alors qu’il est là-bas, est aussi avec nous; et nous, alors que nous sommes ici, sommes aussi avec lui. Lui fait cela par sa divinité, sa puissance, son amour; et nous, si nous ne pouvons pas le faire comme lui par la divinité, nous le pouvons cependant par l’amour, mais en lui.
Lui ne s’est pas éloigné du ciel lorsqu’il en est descendu pour venir vers nous; et il ne s’est pas éloigné de nous lorsqu’il est monté pour revenir au ciel. Il était déjà là-haut, tout en étant ici-bas; lui-même en témoigne: Nul n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme, qui est au ciel. Il a parlé ainsi en raison de l’unité qui existe entre lui et nous: il est notre tête, et nous sommes son corps. Cela ne s’applique à personne sinon à lui, parce que nous sommes lui, en tant qu’il est Fils de l’homme à cause de nous, et que nous sommes fils de Dieu à cause de lui.

C’est bien pourquoi saint Paul affirme: Notre corps forme un tout, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, bien qu’étant plusieurs, ne forment qu’un seul corps. De même en est-il pour le Christ. Il ne dit pas: Le Christ est ainsi en lui-même, mais il dit: De même en est-il pour le Christ à l’égard de son corps. Le Christ, c’est donc beaucoup de membres en un seul corps. Il est descendu du ciel par miséricorde, et lui seul y est monté, mais par la grâce nous aussi sommes montés en sa personne. De ce fait, le Christ seul est descendu, et le Christ seul est monté ; non pas que la dignité de la tête se répande indifféremment dans le corps, mais l’unité du corps ne lui permet pas de se séparer de la tête." (Saint Augustin, sermon pour l’Ascension, 98, 1-2 (PLS 2, 494-495).)


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