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lundi 19 décembre 2016

Le "Mystère de Noël" selon Edith Stein, par Eric de Rus


«Noël est le début d’une aventure qui n’est autre que celle de la grâce en nos vies»


« Noël est le début d’une aventure qui n’est autre que celle de la grâce en nos vies »: dans le cadre de la grande neuvaine de Noël, nous re-proposons cette lecture du « Mystère de Noël » et de son actualité, à l’école d’Edith Stein, la sainte carmélite juive – Thérèse Bénédicte de la Croix -, assassinée à Auschwitz en 1942, par Eric de Rus, professeur agrégé de philosophie. Ecrivain, il a publié des recueils de poésie ainsi que des essais consacrés à la pensée d’Édith Stein et à la démarche artistique. Eric de Rus a aussi évoqué « la crèche et la croix » chez Edith Stein dans une émission de KTOTV.

« Le Mystère de Noël »

En 1931, à Ludwigshafen (Allemagne), la philosophe catholique Edith Stein prononça une conférence sur le thème du Mystère de Noël. Cette méditation nous ouvre à la profondeur inouïe du mystère de la naissance du Sauveur et à son actualité dans nos vies et pour le monde.
Edith Stein nous situe immédiatement dans la contemplation de « l’Enfant qui apporte la paix à la terre ». Mais ne nous y trompons pas : l’étoile qui luit, haute et pure dans la nuit de Noël, nous signifie que la venue de la Lumière parmi nous n’est pas immédiatement reçue en raison de l’épaisseur du péché. Noël c’est ce grand mystère de l’Amour semé dans l’obscurité, et finalement victorieux ! « C’est là une vérité difficile et grave, que l’image poétique de l’Enfant dans la crèche ne doit pas nous masquer. »
Edith Stein déchiffre l’éclat de l’étoile suivie par les bergers dans la nuit comme un appel qui doit se frayer douloureusement son chemin dans nos cœurs. Car Noël est déjà l’écrin de l’appel du Sauveur que les disciples entendront résonner : « Suis-moi ». Et d’ajouter: « Il le dit aussi pour nous, et nous place devant le choix entre lumière et ténèbres. »
En d’autres termes, Noël est le début d’une aventure qui n’est autre que celle de la grâce en nos vies. Edith Stein a appris à l’école des maîtres du Carmel, Thérèse de Jésus et Jean de la Croix en particulier, que la grâce veut se déployer en nous comme une semence de vie qui nous transforme en nous faisant communier à la Vie même de Dieu. Et c’est précisément en Jésus que s’accomplit ce mystère, Lui dont nous devenons, par le baptême, les membres vivants de son Corps qui est l’Eglise.
C’est pourquoi la suite de la méditation d’Edith Stein insiste sur les signes fondamentaux d’une existence humaine unie à Dieu : l’amour de charité envers le prochain, – « qu’il soit parent ou non, que nous le trouvions sympathique ou non, qu’il soit ou non moralement digne de notre aide » –, et la remise de notre volonté entre les mains du Père. Faire la volonté de Dieu c’est « mettre nos mains dans celles de l’Enfant divin » à l’imitation de la Vierge Marie, de saint Joseph et de tous les saints. Dans sa contemplation de l’Enfant-Dieu Edith Stein nous entraîne sur les chemins d’une véritable configuration au Christ et au mystère du salut. Car accueillir l’Enfant-Dieu c’est participer à la disposition fondamentale du Cœur du Christ tout entier amoureusement remis au Père, comme son enfant bien-aimé, dans une confiance « inébranlable ».
Par conséquent, l’enjeu de Noël est de laisser la grâce « pénétrer de vie divine toute une vie d’homme ». Ce qui suppose d’« être chaque jour en relation avec Dieu » par l’écoute de sa parole, par la prière intérieure et liturgique, par la vie sacramentelle. A l’école de l’Enfant-Dieu nous apprenons à vivre en « enfant de Dieu » afin de « naître à l’immensité de la vie du Christ. » Tel est « le chemin ouvert à chacun de nous, à l’humanité tout entière. »
Dans cette conférence d’Edith Stein nous retrouvons, encore et toujours, la pédagogue et phénoménologue qui éduque notre regard intérieur. Ici il s’agit de déchiffrer sous l’apparente insignifiance de la crèche la grandeur d’un immense appel : celui de prendre part au « grand œuvre du Rédempteur ».
Si Noël est la fête de la joie c’est sans doute parce que la joie est un mouvement qui nous tire hors de nous-mêmes. La contemplation de Jésus dans la crèche réalise précisément cette sortie de nous-mêmes. L’émerveillement devant la beauté cachée du Sauveur nous libère de nous-mêmes et nous ouvre au monde qui attend que lui nous annoncions par nos vies « la Lumière éternelle qui est Amour et Vie ».
Edith Stein avait une amie très estimée en la personne de la poétesse et résistante allemande Gertrud von le Fort. De bien belle manière la poétesse résume cet appel que Noël fait tinter au cœur de chaque chrétien : « Chantez-le dans l’attente de l’aube, chantez-le doucement, doucement à l’oreille des ténèbres du monde ! »
Eric de Rus

***
Quelques publications d’Eric de Rus :

« Intériorité de la personne et éducation chez Edith Stein » (Cerf, 2006);
« L’art d’éduquer selon Edith Stein : Anthropologie, éducation, vie spirituelle » de Eric de Rus et Marguerite Léna (Cerf, 2008);
« La personne humaine en question : Pour une anthropologie de l’intériorité » de Eric De Rus (Cerf, 2011).

Message de Mgr. Vingt-Trois, publié dans Tenou'a (revue trimestrielle dirigée par le rabbin Delphine Horvilleur)


Joyeux Noël !


(Lieu de la naissance de Jésus dans la Basilique de la Nativité à Bethléem)

Que l'adoration de Jésus nouveau-né illumine nos coeurs et nos vies!


Nous vous proposons un commentaire d'Elisabeth Smadja sur Sophonie 3,14 à 17 « Entonne de joie fille de Sion...L’Éternel ton Dieu est au milieu de toi !»:

Le prophète Céphonia (3, 14, 17) s’écrie : « Entonne de joie fille de Sion...L’Éternel ton Dieu est au milieu de toi !» Au milieu se dit bequirbekh qui peut aussi se traduire par, à l'intérieur de toi.
Réjouis toi fille de Sion, réjouis toi Marie, l’Eternel ton Dieu, YHVH Elohim, est à l'intérieur de toi, dans tes entrailles. Par toi, « l’Imanou El » (Dieu avec nous) est entré dans l’Histoire ; « Yéshoua », Dieu sauve est le nom donné par l’ange à ce nouveau-né si particulier, pour signifier sa mission : racheter son peuple et l’humanité toute entière par l’offrande de sa vie.
Depuis, nous n’en finissons pas de le porter, le soigner, l’aimer, en nous, dans l’autre, lui qui, en revêtant notre humanité a pris le visage de chaque homme.
Depuis, nous travaillons à sa seconde venue, en prenant soin de ce « grain de blé » -étincelle christique, qu’il a planté en nos terres intérieures, semence messianique s'égouttant de la divine blessure du fruit de l’arbre de la croix. Nous faisons Eglise, nous faisons corps, nous sommes son corps de Gloire.
 
Bonne fête à tous !

Huit jours avant Noël : la généalogie de Jésus

Du 17 au 24 décembre, pendant les huit jours qui précèdent Noël, l’église entre dans une période de préparation de la fête. Les lectures de l’Evangile se concentrent sur les évènements qui amènent à la naissance de Jésus à Bethléem. Le Père David Neuhaus donne quelques commentaires sur la lecture qui ouvre cette période : la généalogie de Jésus en Matthieu 1 :1-17.


Dans de nombreuse s communautés à travers le monde, la lecture de Matthieu 1 :1-17 est une gageure pour le lecteur, du fait des noms étranges et compliqués qui constituent la généalogie de " Jésus Christ fils de David fils d’Abraham" (Matthew 1:1). Ce texte, le premier du Nouveau Testament, inscrit Jésus dans l’histoire du peuple d’Israël, comme fils d’une famille qui descend de David et d’Abraham, et d’autres personnages plus ou moins connus dans l’histoire du peuple de la promesse. Dans nos communautés, nous lisons avec une certaine aisance ces noms hébraïques, mais cela vaut néanmoins la peine de tenter de comprendre la signification de cette généalogie.
Prenons pour principe de lecture, lorsque nous faisons la lecture spirituelle et théologique de cette généalogie, qu’à chaque fois que Matthieu en dit plus que la simple mention du nom du père engendrant le fils, nous sommes invités à remarquer l’ajout et à essayer de comprendre son sens : qu’ajoute-t-il à notre compréhension de Dieu nous envoyant son fils ? Qu’il suffise d’en donner quelques exemples.
              1. Il est frappant que dans toute cette généalogie, Matthieu ne mentionne qu’un seul évènement historique . "Josias engendra Jékonias et ses frères à l’époque de l’exil à Babylone" (Matthieu 1:11). Le texte par la suite souligne à nouveau l’évènement : "Et après l’exil à Babylone" (Matthieu 1:12). La mention de l’évènement de l’exil d’autant plus exceptionnelle que Matthieu ne mentionne aucun autre évènement historique: ni la sortie d’Egypte, ni le don de la Torah, ni le temps du désert, ni l’entrée en Terre Promise. Il se peut donc qu’aux yeux de Matthieu l’exil soit par excellence l’évènement de l’histoire du peuple qui le forme à se préparer pour recevoir le Messie.
Il est important de remarque que la mention de l’exil dans la généalogie comporte une expression peu  habituelle : un père engendre un fils et ses frères. De fait, on ne trouve de cette expression qu’une seule autre occurrence dans le texte : "Jacob engendra Juda et ses frères". Dans les deux cas, il s’agit d’un grand héros qui engendre des fils pécheurs : Jacob engendre Juda et ses frères qui trahiront leur propre frère Joseph, et blesseront gravement leur père ; Josias, le roi juste, tué par les égyptiens, engendre des fils qui trahissent l’héritage de leur père et entraînent le peuple sur un chemin de perdition jusqu’à la destruction de Jérusalem (2 Rois 22-25). Dans les deux cas, la trahison des fils mène à une période d’exil : en Egypte (au temps de Jacob et de ses fils) et à Babylone (au temps des fils de Josias).
Cependant, il y a aussi une autre chose qui apparaît clairement lorsqu’on médite sur le destin de Jacob, Josias et leurs fils. Jusqu’à Jacob et ses fils, le peuple n’était guère qu’une promesse. Ce sont les fils de Jacob qui constituent le peuple d’Israël, composé des douze tribus. La genèse du peuple advient lorsque Jacob reçoit le nouveau nom d’Israël. La fin du peuple advient avec Josias et ses fils. En effet, le peuple qui subit l’effondrement du Royaume de Juda, la destruction de Jérusalem et du Temple, est un peuple qui, selon toute évidence naturelle, est mort. Un peuple sans terre, sans culte, sans gouvernement, a déjà cessé d’être un peuple. La déportation à Babylone est le tombeau du peuple. L’expression "au temps de l’exil à Babylone" (1:11) évoque donc la fin tragique du peuple d’Israël et l’"échec" du plan de Dieu, qui avait choisi ce peuple pour être la lumière des nations. Au lieu d’être la lumière des nations, les fils de Josias ont fait choix des nations pour être leur lumière (ainsi que l’ont fait avant eux les nombreuses générations de rois d’Israël et de Juda). Lors de la lecture de la généalogie de Matthieu, le lecteur est invité à marquer une pause à cet endroit, afin de faire mémoire, par un instant de silence, de la tragédie que ce verset exprime.
La suite, au verset 12, "après l’exil à Babylone", n’est pas la suite banale d’un texte dépourvu de signification, mais bien plutôt la proclamation d’un miracle. L’"après" qui suit l’exil à Babylone nous révèle une réalité essentielle du Dieu d’Abraham, Isaac et Jacob : sa fidélité au peuple malgré sa trahison. Le peuple a trahi Dieu et a choisi la mort au lieu de la vie (Deutéronome 30 :15-20). Cependant Dieu n’autorisera pas la victoire de la mort, mais il viendra faire sortir le peuple du tombeau de l’exil. Dans l’histoire du peuple d’Israël, le "retour à Sion" est une résurrection d’entre les morts. Avec l’exil, l’existence naturelle du peuple est arrivée à sa fin. Avec le retour, une existence surnaturelle commence, qui mène jusqu’à la naissance de Jésus à la fin de la généalogie. Matthieu nous fait comprendre que le retour est une préparation à la surprise du fait de retrouver Jésus vivant, lors de sa résurrection d’entre les morts.
               2. Une partie importante de la généalogie est consacrée aux rois de Juda de David à Jékonias. L’ajout du mot "le roi" (1 :6) dans la description de David le distingue des autres rois et marque qu’il est le premier roi mentionné dans la généalogie. Il est également essentiel, lors de cette lecture, de méditer la figure du roi. Au moment de la naissance du peuple durant l’Exode d’Egypte, le verset constitutif est : "Le Seigneur sera votre roi à jamais" (Exode 15:18). Lorsque le peuple entre en terre promise, le fait qu’il réclame un roi de chair et de sang est le signe tragique qu’il a abandonné le chemin de la Torah. Du temps de Gédéon, le peuple demande un roi et Gédéon, le chef juste, leur rappelle que ni lui ni ses fils ne seront rois, car "Dieu règne sur vous" (Juges 8:23). Cependant Abimélech, fils illégitime de Gédéon, est couronné roi à Sichem. À l’époque de Samuel, le peuple demande un roi malgré les mises en garde de Samuel (1 Samuel 8) et insiste jusqu’à ce que Saul soit fait roi. Même David, le roi bien-aimé, pèche gravement, et il est intéressant de noter que son grand péché est rappelé par Matthieu, qui fait mention de la mère de Salomon, "la femme d’ Urie" (Matthieu 1:6). Un roi de chair et de sang tend à ressembler plus à un Pharaon qu’à son Père qui est aux Cieux. C’est de cette réalité tragique que le peuple fait l’expérience jusqu’au temps de l’exil. C’est aussi la réalité que vit le vrai roi, Jésus Christ, lorsqu’il est confronté aux rois de chair et de sang de son époque. Matthieu souligne ce conflit du début de la vie de Jésus lors de l’épreuve de force entre Hérode et le Messie né à Bethléem. Tout croyant est appelé à choisir son roi : soit Dieu, soit le roi de ce monde.
               3. Il y a encore un autre ajout intéressant dans cette généalogie : la mention de cinq mères. Les pères représentent la continuité d’Abraham à Jésus, mais cinq fois le texte mentionne la mère qui a donné naissance au fils que le père l’a engendré. Ces cinq mères sont : Tamar (1:3), Rahab (1:5), Ruth (1:5), la femme d’Urie (1:6) et Marie (1:16). Chacune d’elle nous offre une surprise lorsque nous nous penchons sur son histoire. Tamar, la belle-fille de Juda, se déguise en prostituée pour recouvrer ses droits (Genèse 38). Rahab la Cananéenne prostituée de Jéricho est sauvée avec toute sa maison à cause de sa foi dans le Dieu d’Israël (Josué 2 et 6). Ruth la Moabite appartient selon la Torah (Deutéronome 23) à une race maudite mais apporte la lumière au peuple d’Israël aux temps sombres des Juges par sa foi et sa loyauté (livre de Ruth). (Il est intéressant de noter que Matthieu écrit ce qu’on ne trouve dans aucune autre source : que Rahab est la seconde mère légitime de Ruth – la première étant Noémi). La présence de la femme d’Urie, qui n’est pas nommée, fait référence au péché du Roi David (2 Samuel 10-11). Finalement, Marie, "de qui est né Jésus", apparaît comme la cinquième de ces femmes. Sa présence prépare le lecteur au récit centré sur Joseph le juste, qui à la fois est le père de Jésus et n’est pas son père du tout. Ces cinq femmes disent combien surprenante est l’entrée de Dieu dans l’histoire d’un peuple pécheur, venant le mener à la vie, à la lumière et à la vérité.
http://catholic.co.il/index.php?option=com_content&view=article&id=4015:nine-days-before-christmas-the-genealogy-of-jesus-fr&catid=35&lang=fr&Itemid=291

La Souffrance Innocente







samedi 10 décembre 2016

Fête de l'Immaculée Conception - 8 décembre

Le 8 décembre, l’Église catholique fête l’Immaculée Conception de Marie. Cette fête a toujours lieu durant la période de l’Avent. Quelle est donc sa signification?
La tradition chrétienne établit un parallèle entre Marie et l’Arche d’Alliance. Les enfants d’Israël avaient reçu l’ordre de construire la Tente de la Rencontre et de placer à l’intérieur l’Arche d’Alliance. Puis la construction fut achevée par Moïse et le peuple, ce qui est relaté dans le livre de l’Exode : « Ainsi Moïse termina les travaux » (Exode 40:33). La formulation nous rappelle l’achèvement de la Création dans le livre de la Genèse : « Dieu acheva son ouvrage le septième jour » (Genèse 2,2). Il existe un parallèle évident entre la Création comme lieu où Dieu habite avec l’homme, et la Tente de la Rencontre comme lieu dans lequel Dieu réside au sein de son peuple. Lorsque tout est achevé, la nuée couvre la Tente de la Rencontre, et « la Gloire du Seigneur remplit le Tabernacle » (Exode 40,34).

Lorsque Dieu conçut le dessein de nous envoyer son Fils, réserva en vue de cet instant une femme qu’il destina dès le sein de sa mère à être le tabernacle accueillant son Fils. Celui-ci naquit d’une mère de chair et de sang. Cependant, selon la tradition chrétienne, Marie était différente des êtres humains, car dès l’heure où Anne sa mère conçut, Dieu lava de tout péché la semence en ses entrailles, de telle sorte que la fille qui naîtrait soit pure dès l’instant de sa création. Cette fête a lieu exactement neuf mois avant le jour où nous fêtons la naissance de Marie, le 8 septembre.
Bonne fête à tous !

lundi 28 novembre 2016

Cardinal Jean-Marie Lustiger (de la Promesse 5)


Nous publions ici un extrait du livre du Cardinal Jean-Marie Lustiger (1926-2007), Archevêque de Paris, éminent Catholique Juif. Les prêtres du Vicariat Saint Jacques ont médité ses pensées pendant leur retraite annuelle en octobre 2016.

Quoi qu’il en soit, l’Église fidèle à sa vocation présentera aux regards d’Israël une figure reconnaissable du Messie. Comment Israël peut-il reconnaître dans l’Église quelques traits de son Messie ? À quel prix ? Quel amour du Dieu unique et vrai faudrait-il qu’il y ait chez les chrétiens ? Quelle somme de pardon ? Quel sens de la bénédiction et de la fidélité de Dieu ? Quel sens de la rédemption ? Comment Israël, attiré par Dieu, peut-il reconnaître dans l’Église le visage de son propre Messie ? Comment peut-il reconnaître les pagano-chrétiens comme un don de grâce que Dieu lui fait, un surcroît qui lui est, à lui, Israël, donné par Dieu ? Le minimum serait évidemment que le chrétien ne lui apparaisse pas comme une menace vitale, comme quelqu’un qui veut le désapproprier de sa propre identité, le tuer ou le persécuter, mais plutôt que le chrétien apporte à Israël le signe de la surabondante bénédiction de Dieu.

http://www.catholic.co.il/index.php?option=com_content&view=article&id=14193:cardinal-jean-marie-lustiger-from-the-promise5-fr&catid=45&lang=fr&Itemid=458

Jean-Jacques Assouline, "la personnalité corporative"

à partir de quelques extraits choisis dans le livre ''La Promesse '' de Mgr JML ou du livre d'Isaïe selon l'exégèse du Père Th. Kowalski ou en plongeant notre regard sur cette photo qui parlait tant à notre ami Paul Samuel ( cf doc en annexe ) : Quelques pistes de réflexion qui doivent singulièrement nous interpeller lorsque nous méditons sur notre vocation particulière au sein de MBS et lorsque nous nous sentons appelés à répondre encore et encore à cette question du Christ : ''Et vous, que dîtes-vous?. Pour vous qui suis-je ?''  ( Marc 8, 29 ).





Lettre de Mgr. Jordy à l'UNESCO à propos de Jérusalem


Lettre de Mgr Vincent Jordy, évêque de Saint-Claude, président du Conseil pour l’Unité des Chrétiens et  les Relations avec le judaïsme, à Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’Unesco, à propos de la ville de Jérusalem.

Madame la Directrice Générale,
La Conférence des évêques de France a pris connaissance de la résolution de l’Unesco le 13 octobre dernier, concernant la ville de Jérusalem. Cette résolution pose un certain nombre de questions.
En effet, la foi chrétienne s’enracine dans une histoire, dans un peuple et dans des lieux. En ce sens, l’Eglise catholique a toujours gardé comme un trésor précieux l’ensemble du texte biblique et elle manifeste son attachement à la Terre Sainte, particulièrement la ville de Jérusalem.
Or la résolution du 13 octobre dernier semble ignorer le lien du peuple juif et, en conséquence, de la tradition chrétienne, avec Jérusalem. La reconnaissance explicite de chaque communauté de croyants, le respect de cette histoire, est non seulement une question de justice mais aussi une condition de paix. Nous souhaitons vivement que l’Unesco soit attentive à ce point.
Nous vous prions de recevoir, Madame la Directrice Générale, l’assurance de nos salutations respectueuses.
Mgr Vincent Jordy, évêque de Saint-Claude,
Président du Conseil pour l’Unité des Chrétiens et les Relations avec le judaïsme

jeudi 17 novembre 2016

Cardinal Jean-Marie Lustiger

Né dans une famille juive pratiquante, Aaron Lustiger est converti au catholicisme, sous le prénom de Jean-Marie, par sa famille d'accueil pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Après le lycée Pothier, à Orléans, il étudie les lettres à la Sorbonne avant d'entrer au séminaire des Carmes de l'Institut catholique de Paris. Il est ordonné prêtre le 17 avril 1954.

Jusqu'en 1959, Jean-Marie Lustiger est aumônier parisien de la Paroisse universitaire, mais aussi aumônier des étudiants en lettres et sciences de la Sorbonne, ainsi que de grandes écoles telles que l'E.N.S. de Saint-Cloud, Fontenay, l'Ecole des chartes ou l'Ecole spéciale d'architecture. Il est ensuite nommé directeur du Centre Richelieu en 1959 et prend la responsabilité des aumôneries des nouvelles universités de la région parisienne. En 1969, il devient curé de la paroisse Sainte-Jeanne-de-Chantal.
Jean-Marie Lustiger devient archevêque de Paris le 27 février 1981. C'est le pape Jean-Paul II qui, le 2 février 1983, l'élève au rang de cardinal au titre des Saints Marcellin et Pierre, puis de Saint-Louis-des-Français, après le décès du cardinal Marty.


Défenseur acharné de l'entente entre juifs et catholiques, Jean-Marie Lustiger prend sa retraite en février 2005. Il meurt le 4 août 2007, à l'âge de 80 ans, des suites d'un cancer. Ses obsèques furent célébrées le 10 août 2007 en la cathédrale Notre-Dame de Paris par l'archevêque Mgr André Vingt-Trois, en présence de nombreuses personnalités, parmi lesquelles le représentant du pape le cardinal Paul Poupard et le président Nicolas Sarkozy.


Le cardinal Lustiger est inhumé dans la crypte de Notre-Dame de Paris, dans le caveau des archevêques de Paris.


Une plaque a été posée dans la cathédrale à la demande du Cardinal Lustiger avec le texte suivant : 
« Je suis né juif. J’ai reçu le nom de mon grand-père paternel, Aron. Devenu chrétien par la foi et le baptême, je suis demeuré juif comme le demeuraient les Apôtres. J’ai pour saints patrons Aron le Grand Prêtre, saint Jean l’Apôtre, sainte Marie pleine de grâce. Nommé 139e archevêque de Paris par Sa Sainteté le pape Jean-Paul II, j’ai été intronisé dans cette cathédrale le 27 février 1981, puis j’y ai exercé tout mon ministère. Passants, priez pour moi.»
† Aron Jean-Marie cardinal Lustiger Archevêque de Paris