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lundi 3 décembre 2012

Michel Remaud : "Paroles d’Évangile, paroles d’Israël"

Cet article, rédigé par Jean Massonnet, est extrait du site de l'Amitié Judéo-Chrétienne de France (page originale ici).

Editions Parole et Silence, novembre 2012.
156 pages, 15 €

Nous ne pouvons que vous recommander la lecture du dernier livre de Michel Remaud: nouveaux venus dans le dialogue judéo-chrétien, dans la lecture juive des écritures ou déjà initiés.
Dans cet ouvrage de 156 pages, Michel Remaud a rassemblé, à partir d’une suggestion qui lui a été faite, une série d’articles courts, 60 en tout, dont le contenu général est bien défini par le titre : Paroles d’Évangile, paroles d’Israël. La plupart de ces réflexions sont reprises de la revue Feu et Lumière. Les cinq derniers (numéros 56 à 60) ont paru sur le site d’Un écho d’Israël.

Le style est simple et limpide. Le lecteur chrétien non familiarisé avec la tradition juive pourra y découvrir toute une série de perles inattendues, qui lui montreront que les Évangiles plongent dans un milieu qui leur est familier et qui, pour une bonne part, les inspire, car la nouveauté du Christ s’y enracine. Ce petit ouvrage ne mérite pourtant pas la qualification qui accompagne certains titres en guise d’encouragement au profane : « pour les nuls ». Ceux qui ont déjà une certaine connaissance du judaïsme pourront y trouver de quoi enrichir ou confirmer leurs convictions. Enfin, pour ceux qui ont la possibilité d’aller vérifier directement dans les sources, la liste des références en fin d’ouvrage leur dira où aller chercher.
Nombre d’expressions ou récits des Évangiles ou plus largement du Nouveau Testament peuvent sembler une pure nouveauté apportée par Jésus ; d’autres interrogent le lecteur par leur caractère paradoxal ou énigmatique. Replongés dans leur milieu juif d’origine, ces passages y trouvent un sens confirmé et parfois un éclairage insoupçonné. 
Quelques exemples :
  • Que signifie ce « trou d’aiguille » (Mt 19,24) par lequel un riche devrait passer pour entrer dans le royaume de Dieu ?
  • Jésus déclare aux femmes qui le suivent sur le chemin du Calvaire, « Si l’on traite ainsi le bois vert, qu’en sera-t-il du bois sec ? » (Lc 23,29-31). Est-ce vraiment une malédiction ?
  • Une femme atteinte d’hémorragies est persuadée que si elle parvient à toucher la frange du vêtement de Jésus, elle sera guérie ; et c’est ce qui lui arrive. Mais pourquoi précisément « la frange » ?
  • Prête-t-on suffisamment attention à cette demande du Notre Père : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » ?
  • La béatitude « Heureux ceux qui pleurent » (Mt 5,5) est illustrée par le rire paradoxal de Rabbi Aqiva.
  • Est-ce un hasard si Zachée porte précisément ce nom ?
  • etc. !
Ces épisodes ont à première vue un caractère anecdotique ; ils ne le sont pas quand on y réfléchit. Là encore, quelques exemples. À partir de l’espérance « qui rend pur » (1 Jn 3,2-3) il est possible de renvoyer à une déclaration de Rabbi Aqiva qui permet de dépasser les accusations porteuses de mépris à l’égard d’un judaïsme qui serait sclérosé dans le ritualisme (p. 27-28). L’épouse de Rabbi Méir, Beruria, fait comprendre à son mari, à partir d’un même mot qui peut signifier « pécheur » ou « péché » (Ps 104,35) qu’il ne faut pas prier pour que meurent les pécheurs, mais pour que disparaisse le péché (p. 95-96). Voilà une excellente clé de lecture donnée aux chrétiens rebutés par les expressions de violence et de vengeance contenues dans les psaumes. La déclaration de Jésus « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22,15-22) est plus qu’un simple principe de bonne laïcité. Elle prend une tout autre ampleur quand on la mesure à une réflexion juive sur Adam créé à l’image de Dieu (p. 105-106).

Cet ouvrage de Michel Remaud donne envie d’en connaître plus. « Va et étudie » disait Hillel à un impertinent qui voulait apprendre la Tora le temps qu’il se tenait sur un pied. Une hirondelle ne fait pas le printemps. De même, un écho de la tradition juive dans le Nouveau Testament pris isolément n’est pas une preuve. Mais à mesure qu’un chrétien découvre la richesse des relations entre les deux domaines, il approfondit la compréhension de son christianisme et comprend combien est justifiée sa reconnaissance envers le peuple qui garde vivante la tradition au sein de laquelle son espérance a pris naissance.

Jean Massonnet

Michel Remaud, prêtre catholique, docteur en théologie, dirige à Jérusalem l’Institut Albert Decourtray (Institut chrétien d’études juives et de littérature hébraïque). Il a reçu en 2010 le prix de l’Amitié judéo-chrétienne de France.

lundi 19 novembre 2012

Conférence dans le cadre du séminaire « La Shoah dans la culture occidentale »


Collège des Bernardins
Jeudi 22 novembre 2012, de 18h à 20h

Mgr Gabriel Piguet, évêque de Clermont durant la seconde guerre mondiale, fut le seul évêque de France déporté au camp de Dachau où, clandestinement, il ordonna prêtre un jeune allemand. Il est également le seul évêque français fait « Juste parmi les Nations » en 2001. Marc-Alexis Roquejoffre, journaliste, auteur d’un film et d’un livre sur l’histoire de cet homme, relatera la figure et la vie de Mgr Piguet lors d’une conférence illustrée précédant la diffusion d’un documentaire. 

avec la participation de : Marc-Alexis Roquejoffre, journaliste, directeur de RCF Puy-de-Dôme.
Gratuit pour les moins de 26 ans dans la limite des places disponibles le jour de l’événement.
Tarif réduit pour les demandeurs d’emploi, bénéficiaires des minima sociaux.
Tarifs Tarif Plein : 5 €, Tarif Réduit : 3 €
Informations : 01.53.10.74.44

Pour se rendre au Collège des Bernadins, cliquer ici

lundi 1 octobre 2012

Paul-Samuel Auszenkier s'est éteint sous le signe de Kippour

Vous lirez en cliquant sur le lien ci-dessous, le très bel article écrit par notre amie Anita Bourdin dans la revue Zenit.
Si vous le souhaitez, vous pouvez déposer vos commentaires en bas de cette page.
Cliquer ici.

samedi 29 septembre 2012

Jean-Marie Lustiger, le Cardinal Prophète, par Henri Tincq


En préparation de notre rencontre du samedi 6 octobre prochain, voici la critique du livre d'Henri Tincq par Bruno Frappat du journal La Croix : ici.

Et voici le lien vers l'article du CRIF sur la conférence au Collège des Bernardins lundi 17 septembre dernier : ici.

mercredi 8 août 2012

Aujourd'hui, l'Eglise célèbre la Bienheureuse Edith Stein



Bonjour,
En ce jour où l'Eglise célèbre la Bienheureuse Edith Stein, Ste Thérèse Bénédicte de la Croix, je vous propose un écrit plein de force et de respect.
Fratenellement.
Michel

PS. Si vous voulez allez plus loin, cliquer ici pour accéder au site de l'Institut Edith Stein.


Lettre d’Edith Stein du 12 avril 1933 au pape Pie XI

Saint Père !

Comme fille du peuple juif, qui suis depuis onze ans, par la grâce de Dieu, fille de l’Eglise catholique, j’ose exprimer devant le Père de la chrétienté ce qui accable des millions d’Allemands.

Depuis des semaines, nous voyons en Allemagne se produire des agissements qui témoignent d’un total mépris de toute justice et de toute humanité, sans parler de l’amour du prochain. Des années durant, les chefs du national-socialisme ont prêché la haine des Juifs. Après qu’ils ont pris en main le pouvoir et armé leurs partisans, parmi lesquels se trouvent des criminels notoires, cette semence de haine a levé. Le gouvernement n’a reconnu que très récemment que des excès se sont produits. Nous ne pouvons nous faire une juste idée de leur importance, tant l’opinion publique est bâillonnée. Mais à en juger par ce dont j’ai connaissance à travers mes contacts personnels, il ne s’agit en aucun cas de cas isolés. Sous la pression des voix qui s’expriment à l’étranger, le gouvernement est passé à des méthodes « plus douces ». Il a fait passer le mot d’ordre de ne toucher à aucun cheveu des Juifs. Mais, en ayant organisé le boycottage (des magasins et institutions juifs), qui ôte aux personnes leur condition économique, leur honneur de citoyen et leur patrie, il en pousse beaucoup au désespoir : ces dernières semaines, cinq cas de suicide causés par ces mesures hostiles ont été portés à ma connaissance par des personnes de mon entourage. Je suis convaincue qu’il s’agit d’un phénomène général qui va faire encore beaucoup d’autres victimes. On peut regretter que ces malheureux n’aient pas en eux la force intérieure pour porter leur destin. Mais la responsabilité pèse pour une grande part sur ceux qui les ont acculés jusque-là. Et elle retombe aussi sur ceux qui se taisent.

Tout ce qui s’est produit et se déroule encore quotidiennement est le fait d’un gouvernement qui se déclare « chrétien ». Depuis des semaines, non seulement les Juifs mais aussi des milliers de catholiques fidèles en Allemagne - et je pense dans le monde entier - attendent et espèrent que l’Eglise du Christ fasse entendre sa voix pour mettre un terme à cet abus du nom du Christ. Cette idolâtrie de la race et du pouvoir étatique, martelée chaque jour aux masses par la radio, n’est-elle pas une hérésie ouverte ? Ce combat en vue d’éliminer le sang juif n’est-il pas un blasphème contre la très sainte humanité de notre Rédempteur, de la bienheureuse Vierge et des Apôtres ? Tout cela n’est-il pas en contradiction totale avec l’attitude de notre Seigneur et Sauveur qui priait sur la croix pour ses persécuteurs ? Et n’est-ce pas une tâche noire dans la chronique de cette année sainte qui devait être une année de paix et de réconciliation ?

Nous tous qui sommes les enfants fidèles de l’Eglise et qui observons les événements qui se déroulent en Allemagne sans fermer les yeux, nous craignons le pire pour l’image de l’Eglise, si jamais son silence durait encore. Nous sommes aussi convaincus que ce silence ne sera pas en mesure d’acheter à long terme la paix face à l’actuel gouvernement allemand. La lutte contre le catholicisme est provisoirement encore menée avec discrétion et sous des formes moins brutales que celle contre les Juifs, mais elle n’est pas moins systématique. Sous peu, aucun catholique ne pourra plus exercer une charge sans avoir souscrit inconditionnellement à la nouvelle orientation.

Aux pieds de votre Sainteté, demandant la bénédiction apostolique,

Dr Edith Stein, Maître de conférence à l’Institut allemand de pédagogie
Münster, Collège Marianum

vendredi 3 août 2012

Déclaration de Mgr Kurt Koch « Oui à nos racines juives, non à l'antisémitisme »

Bonjour à chacun,
En mai dernier, Mgr Kurt Koch, président de la Commission du Saint-Siège pour les relations religieuses avec le judaïsme, a pris la parole lors d'une conférence interreligieuse à Rome intitulée « Construire sur Nostra Aetate : 50 ans de dialogue judéo-chrétien »

Notre amie Anita Sanchez a promu l'initiative de traduire ce long texte pour les francophones. Et nous l'en remercions ainsi que Hélène Ginabat qui a assuré la traduction.
Le texte est accessible en cliquant ici.
Je vous conseille en particulier la lecture du paragraphe 6, fort intéressant, qui aborde la délicate question de la place du judaïsme dans la théologie de l'Eglise catholique.
Amicalement.
Michel

mardi 10 juillet 2012

Aron Jean-Marie Lustiger, sur KTO, le 5 août 2012


Le 5 août 2007, le cardinal Lustiger était rappelé à Dieu. Cinq années plus tard, jour pour jour, KTO vous propose de découvrir dimanche 5 août
2012, un documentaire inédit intitulé Aron Jean-Marie Lustiger. Une magnifique mise en relief de son identité juive, essentielle pour comprendre sa vie personnelle et sacerdotale. Entretien exclusif avec Jean-Yves Fischbach, le réalisateur.

Cliquer sur le lien pour lire l'article en entier :
KTO Aron Jean-Marie Lustiger - 5 août 2012


vendredi 25 mai 2012

Invitation


2012 Helsinki Consultation Invitation - Berlin June 29 - July 1

Dear friends,

I am writing you today to invite your online participation in a truly unique event: the 2012 Berlin Conference of the Helsinki Consultation on Jewish Continuity in the Body of Christ.

The Helsinki Consultation is a groundbreaking collaboration which brings together respected scholars – all of them Jewish – from a wide range of Jesus-believing traditions. It includes some of the leading thinkers in the Messianic Jewish world; the Latin Patriarchal Vicar for Hebrew-speaking Catholics in Israel; one of the most influential biblical scholars in the Seventh Day Adventist Church; and several brilliant researchers and writers from the Russian Orthodox Church. The event is co-led by a French Jewish Dominican Priest and an American Messianic Rabbi.

Despite the incredible diversity of background and theological orientation, this group of Jewish believers in Jesus has forged deep friendships, and has succeeded in articulating crucial points of agreement. All are convinced that Jewish identity has a profound theological significance, and that it should continue to be expressed within the Body of Christ by Jewish believers in Jesus.

This year’s conference in Berlin (June 29 – July 1) will examine the place of Torah in the life of Jewish believers in Yeshua. How may they draw upon the teaching of the Torah to respond to their distinctive calling as Jews?

You may not be able to travel to Berlin to attend the conference, but you can still watch and listen to all the sessions (which will be conducted in English) online. You may either watch live, or view at your leisure in recorded form.

The Helsinki Consultation has set up a web site just for the conference. The address is www.helsinkiconsultation2012.org.

You can register there for the event, and then participate in the conference through the same site.

To learn more about the Helsinki Consultation and its members, and to read the statements which Consultation members have produced over the last two years, go to www.helskinkiconsultation.org.

Never before have Jewish believers in Yeshua from such a wide range of theological, cultural, and ecclesial backgrounds gathered to probe these controversial questions. The conclusions reached here will set the agenda for Jewish life within the Body of Messiah for the coming century.

Best regards,

Mark Kinzer, on behalf of the Consultation.

Décès de l'historien allemand Arno Lustiger, cousin du cardinal Jean-Marie Aaron Lustiger


par Anita Bourdin
ROME, mercredi 23 mai 2012 (ZENIT.org) – L'historien allemand Arno Lustiger, rescapé des camps nazis et des "marches de la mort", est décédé à l'âge de 88 ans, le 15 mai dernier à Francfort.
Arno Lustiger était un cousin du cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris (1926-2007). Il avait prononcé le Kaddish, prière juive des endeuillés, lors des obsèques du cardinal français, en araméen, selon les dernières volontés du défunt, sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 10 août 2007.
Né en 1924 en Pologne, il avait survécu à plusieurs camps de nazis et à deux "marches de la mort" avant d'être sauvé par des soldats américains, a rappelé un communiqué du Conseil central des Juifs en Allemagne.
En 1943, il avait été déporté dans l’un des camps de travail du complexe d’Auschwitz, rapporte le site « Akadem » - qui cite Olivier Guez, L’impossible retour, Une histoire des juifs en Allemagne depuis 1945 (Flammarion) -. Devant l’avance des troupes soviétiques qui fonçaient sur l’Allemagne, il fut forcé par ses geôliers à prendre part aux marches de la mort de l’hiver 1945. Lors d’une de ces marches, il parvint à s’échapper. Puis il croisa une patrouille américaine qui le soigna et le remit sur pied. Il servit d’interprète aux Américains au cours de leur retraite vers l’Ouest.
En 1945, il retrouve sa mère et ses trois sœurs dans un village de Basse- Silésie en Pologne, non loin du camp où elles avaient été internées.
Au terme d’un nouveau périple, il arriva avec une partie de ses proches à Francfort. Il apprit que le camp de personnes déplacées de Zeilsheim, à proximité, accueillait les juifs et les anciens détenus de camps de concentration. Il s’y enregistra, puis repartit en Pologne chercher le reste de sa famille. A la fin de l’automne 1945, il s’installa au camp avec sa mère et ses trois sœurs.
Il aurait pu partir aux Etats-Unis, un visa lui avait été accordé. Mais il n’avait pas le cœur à abandonner sa mère et ses sœurs malades qui n’auraient jamais été autorisées à le suivre. Il fait partie des quatre-vingts juifs qui restèrent en Allemagne à la fermeture du camp de Zeilsheim en 1948.
Après la guerre, il s'installa à Francfort où il ouvrit une entreprise de confection. Et il devint  un historien reconnu. Il a publié un certain nombre d’ouvrages sur la Shoah. Et en 2005, à l’occasion des cérémonies du 60e anniversaire de la Libération d’Auschwitz, il prononça un discours au Bundestag sur le devoir de mémoire et la résistance juive.
« Arno Lustiger a rendu d'immenses services non seulement pour le retour d'une vie juive à Francfort mais aussi par ses recherches sur la résistance juive ou sur les non-juifs qui ont aidé à sauver des juifs pendant la Deuxième guerre mondiale », rappelle Dieter Graumann, président du Conseil central des Juifs en Allemagne.
Bonjour et bienvenue sur le blog de l'association.
Vous y trouverez les nouvelles d'intérêt général (conférences, articles).
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