par Anita Bourdin
ROME, mercredi 23 mai 2012 (ZENIT.org) – L'historien allemand Arno Lustiger, rescapé des camps nazis et des "marches de la mort", est décédé à l'âge de 88 ans, le 15 mai dernier à Francfort.
Arno Lustiger était un cousin du cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris (1926-2007). Il avait prononcé le Kaddish, prière juive des endeuillés, lors des obsèques du cardinal français, en araméen, selon les dernières volontés du défunt, sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 10 août 2007.
Né en 1924 en Pologne, il avait survécu à plusieurs camps de nazis et à deux "marches de la mort" avant d'être sauvé par des soldats américains, a rappelé un communiqué du Conseil central des Juifs en Allemagne.
En 1943, il avait été déporté dans l’un des camps de travail du complexe d’Auschwitz, rapporte le site « Akadem » - qui cite Olivier Guez, L’impossible retour, Une histoire des juifs en Allemagne depuis 1945 (Flammarion) -. Devant l’avance des troupes soviétiques qui fonçaient sur l’Allemagne, il fut forcé par ses geôliers à prendre part aux marches de la mort de l’hiver 1945. Lors d’une de ces marches, il parvint à s’échapper. Puis il croisa une patrouille américaine qui le soigna et le remit sur pied. Il servit d’interprète aux Américains au cours de leur retraite vers l’Ouest.
En 1945, il retrouve sa mère et ses trois sœurs dans un village de Basse- Silésie en Pologne, non loin du camp où elles avaient été internées.
Au terme d’un nouveau périple, il arriva avec une partie de ses proches à Francfort. Il apprit que le camp de personnes déplacées de Zeilsheim, à proximité, accueillait les juifs et les anciens détenus de camps de concentration. Il s’y enregistra, puis repartit en Pologne chercher le reste de sa famille. A la fin de l’automne 1945, il s’installa au camp avec sa mère et ses trois sœurs.
Il aurait pu partir aux Etats-Unis, un visa lui avait été accordé. Mais il n’avait pas le cœur à abandonner sa mère et ses sœurs malades qui n’auraient jamais été autorisées à le suivre. Il fait partie des quatre-vingts juifs qui restèrent en Allemagne à la fermeture du camp de Zeilsheim en 1948.
Après la guerre, il s'installa à Francfort où il ouvrit une entreprise de confection. Et il devint un historien reconnu. Il a publié un certain nombre d’ouvrages sur la Shoah. Et en 2005, à l’occasion des cérémonies du 60e anniversaire de la Libération d’Auschwitz, il prononça un discours au Bundestag sur le devoir de mémoire et la résistance juive.
« Arno Lustiger a rendu d'immenses services non seulement pour le retour d'une vie juive à Francfort mais aussi par ses recherches sur la résistance juive ou sur les non-juifs qui ont aidé à sauver des juifs pendant la Deuxième guerre mondiale », rappelle Dieter Graumann, président du Conseil central des Juifs en Allemagne.
Arno Lustiger était un cousin du cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris (1926-2007). Il avait prononcé le Kaddish, prière juive des endeuillés, lors des obsèques du cardinal français, en araméen, selon les dernières volontés du défunt, sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 10 août 2007.
Né en 1924 en Pologne, il avait survécu à plusieurs camps de nazis et à deux "marches de la mort" avant d'être sauvé par des soldats américains, a rappelé un communiqué du Conseil central des Juifs en Allemagne.
En 1943, il avait été déporté dans l’un des camps de travail du complexe d’Auschwitz, rapporte le site « Akadem » - qui cite Olivier Guez, L’impossible retour, Une histoire des juifs en Allemagne depuis 1945 (Flammarion) -. Devant l’avance des troupes soviétiques qui fonçaient sur l’Allemagne, il fut forcé par ses geôliers à prendre part aux marches de la mort de l’hiver 1945. Lors d’une de ces marches, il parvint à s’échapper. Puis il croisa une patrouille américaine qui le soigna et le remit sur pied. Il servit d’interprète aux Américains au cours de leur retraite vers l’Ouest.
En 1945, il retrouve sa mère et ses trois sœurs dans un village de Basse- Silésie en Pologne, non loin du camp où elles avaient été internées.
Au terme d’un nouveau périple, il arriva avec une partie de ses proches à Francfort. Il apprit que le camp de personnes déplacées de Zeilsheim, à proximité, accueillait les juifs et les anciens détenus de camps de concentration. Il s’y enregistra, puis repartit en Pologne chercher le reste de sa famille. A la fin de l’automne 1945, il s’installa au camp avec sa mère et ses trois sœurs.
Il aurait pu partir aux Etats-Unis, un visa lui avait été accordé. Mais il n’avait pas le cœur à abandonner sa mère et ses sœurs malades qui n’auraient jamais été autorisées à le suivre. Il fait partie des quatre-vingts juifs qui restèrent en Allemagne à la fermeture du camp de Zeilsheim en 1948.
Après la guerre, il s'installa à Francfort où il ouvrit une entreprise de confection. Et il devint un historien reconnu. Il a publié un certain nombre d’ouvrages sur la Shoah. Et en 2005, à l’occasion des cérémonies du 60e anniversaire de la Libération d’Auschwitz, il prononça un discours au Bundestag sur le devoir de mémoire et la résistance juive.
« Arno Lustiger a rendu d'immenses services non seulement pour le retour d'une vie juive à Francfort mais aussi par ses recherches sur la résistance juive ou sur les non-juifs qui ont aidé à sauver des juifs pendant la Deuxième guerre mondiale », rappelle Dieter Graumann, président du Conseil central des Juifs en Allemagne.
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