Jean-Marie Lustiger et l’élection
d’Israël : L’Eglise
a failli en se coupant de ses racines juives
Le Cardinal Lustiger présente l’ouvrage (La
promesse Tiré
d’une conférence donnée en 1979 en Israël, l’ouvrage est paru en 2002 aux
éditions Parole et Silence ) en ces termes :
« N’est-ce pas le peuple juif qui a été le témoin le plus visible de l'eschatologie pendant quinze siècles d'Europe? Peuple de témoins malgré eux, en dépit d'eux-mêmes, vivant dans la fidélité jusqu'au martyre, dans le péché peut-être, mais témoins de ce que le royaume n'est pas de ce monde. Le martyre et l'attente messianique des juifs n'auraient-ils aucun sens, aucun prix pour l'Église, qui attend le retour de son sauveur, qui attend la parousie du sauveur de tous? » . Il conclut en s’adressant à ses lecteurs, juifs et chrétiens : s’il prend le risque d’exposer ainsi sa réflexion sur le mystère d’Israël, c’est avec « bonne foi, dans le service de la parole de Dieu livrée aux hommes pour le bonheur et le salut de tous. »
« N’est-ce pas le peuple juif qui a été le témoin le plus visible de l'eschatologie pendant quinze siècles d'Europe? Peuple de témoins malgré eux, en dépit d'eux-mêmes, vivant dans la fidélité jusqu'au martyre, dans le péché peut-être, mais témoins de ce que le royaume n'est pas de ce monde. Le martyre et l'attente messianique des juifs n'auraient-ils aucun sens, aucun prix pour l'Église, qui attend le retour de son sauveur, qui attend la parousie du sauveur de tous? » . Il conclut en s’adressant à ses lecteurs, juifs et chrétiens : s’il prend le risque d’exposer ainsi sa réflexion sur le mystère d’Israël, c’est avec « bonne foi, dans le service de la parole de Dieu livrée aux hommes pour le bonheur et le salut de tous. »
Une réflexion qui devrait interpeller à
la fois les chrétiens et les Juifs, par
Michaël de Saint Cheron, in L’Arche n°539-540, janvier-février
2003 :
Jean-Marie Lustiger laisse donc paraître
aujourd’hui un texte jeune de bientôt vingt-quatre ans, constitué d’entretiens
spirituels prononcés pour les bénédictines de Sainte-Françoise-Romaine,
abbaye jumelée avec celle du Bec-Helloin, alors qu’il était encore curé de
la paroisse parisienne Sainte- Jeanne-de-Chantal. En fait, le livre est
composé de deux parties. La première, intitulée « Mil neuf cent
soixante-dix-neuf » restitue sur cent soixante pages ces conférences aux
religieuses, consacrées au mystère d’Israël et à la contradiction foncière
qu’il y a pour un chrétien à rejeter les Juifs. La seconde, sous l’entête «
Deux mil deux », reprend sur quarante pages quatre conférences ou discours sur
Israël et les nations prononcés, depuis Tel Aviv jusqu’à Washington, devant
et à la demande d’institutions juives (Congrès juif mondial, université de
Tel Aviv, etc.). Il y a donc une différence de nature entre ces deux parties: d’une
part, un enseignement pastoral à des moniales catholiques, sur la
permanence de l’élection d’Israël et le mystère qu’il incarne pour l’Église
depuis sa naissance jusqu’à la Shoah et à la résurrection de l’État
d’Israël; d’autre part, des textes circonstanciels à l’intention de
publics juifs avertis.
(...) Les paroles du cardinal Lustiger
passent infiniment la théologie catholique pour concerner finalement tous les
croyants au Dieu unique. À tous ceux-là, elles crient que « la théorie
du rejet d’Israël apparaît comme un non-sens, une absurdité, puisqu’elle
prétend que Dieu serait infidèle à son Alliance » (LUSTIGER J.-M., « La promesse », p. 131).
«
Mes yeux devancent la fin de la nuit pour méditer sur ta promesse », par Sr Cécile Rastoin, in Esprit
& Vie n°75, février 2003 :
« La méditation du P. J.-M.
Lustiger rejoint ici l'histoire en ce qu'elle a de plus douloureux. La grande
fracture, au-delà des polémiques initiales, est sans doute l'extinction de
l'Église de Jérusalem, qui représentait justement l'Église issue de la
circoncision. L'Église, en devenant quasi exclusivement pagano-chrétienne (et
qui plus est religion d'État ), devenait plus vulnérable encore à la
tentation de rejeter Israël et de s'accaparer par la violence ce qui lui
était offert dans la gratuité de la miséricorde de Dieu. « L'Église,
là où elle s'est pratiquement identifiée à un pagano-christianisme, voit
celui-ci s'effondrer sous ses propres critiques et perd de vue sa propre
identité chrétienne. La raison qui l'explique en partie est qu'elle s'est
coupée de ses racines juives... » (p. 80). On retrouve déjà ici la
pensée du futur cardinal sur l'évolution de la civilisation occidentale et de
la philosophie des Lumières. »
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