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mardi 14 février 2017

La congrégation de Notre-Dame de Sion reçoit le Prix Cardinal Béa 2017, à Rome

Entretien avec Sr. Marie Lise Adou

Le Prix Card. Béa, Sr Clare Jardine, Sr Mary Babic (Supérieure Générale), Sr Adriana Castro, Sr Marie Lise Adou, Courtoisie De Nds

La congrégation religieuse catholique de Notre Dame de Sion s’est vue décerner le Prix cardinal Augustin Bea 2017, à Rome, le 7 février dernier.  Sœur Marie Lise Adou confie aux lecteurs de Zenit en quoi consiste cette reconnaissance de la part d’une organisation juive américaine, l’Anti-Defamation League, dont une délégation a été reçue au Vatican par le pape François le 9 février 2017.
Sr Marie Lise Adou a fêté en mai 2016 à Strasbourg ses 25 ans de vie religieuse, et en juillet dernier, elle a été  élue au conseil général pendant le chapitre général qui s’est tenu au Brésil. Sur la photo du Prix cardinal Bea, les quatre soeurs sont de différents pays : sr Mary Babic vient du Canada, sr Adriana Castro du Costa Rica, sr Claire Jardine d’Angleterre (2ème mandat au C.G), et soeur Marie Lisa Adou, de France.
La communauté s’appuie aussi sur tout un réseau d’amis de Notre Dame de Sion. Le cardinal allemand Augustin Bea, SJ (1886-1968) a été une cheville ouvrière du dialogue avec le judaïsme, un département de l’Université pontificale grégorienne pour les études juives porte son nom.
AB
Zenit – La congrégation de Notre Dame de Sion reçoit le Prix cardinal Bea 2017, en quoi consiste-t-il ?
Sœur Marie Lise Adou – La congrégation de Notre Dame de Sion a reçu le Prix « Cardinal Bea Interfaith Award » mardi 7 février 2017 matin, à Rome.
Il consiste en un tableau fait de lettres hébraïques et de cette phrase dans plusieurs langues : « Aime ton prochain comme toi-même »
Par qui est-il attribué ?
Le prix a été attribué par la « Anti-Defamation Interfaith League». Le Prix ADL Cardinal Bea Interfaith Award, reconnaît ceux qui contribuent aux relations entre catholiques et juifs. « Nous leur rendons hommage pour leur promotion continue de dialogue juifs-catholiques du monde entier et l’inclusion des enseignements de Nostra Aetate dans tous leur travaux. » Le Cardinal Bea Interfaith Award a été créé par ADL pour perpétuer la mémoire du savant jésuite allemand éclairé qui a contribué à transformer la relation entre l’église catholique et le peuple juif.
Et quelle mission est récompensée par cette reconnaissance ?
En reconnaissance du travail que nous avons fait et que nous accomplissons encore dans de nombreuses régions du monde avec nos sœurs et frères juifs dans leur lutte contre l’antisémitisme, pour l’aide apportée aux chrétiens et aux autres afin qu’ils comprennent la relation entre le christianisme et le judaïsme, et pour le travail fait  ensemble pour la justice, la paix et la compréhension mutuelle partout dans le monde.
Qui était le Cardinal Bea et quelles étaient ses relations avec Notre Dame de Sion ?
En 1960, Jean XXIII érigeait le Secrétariat pour l’unité des chrétiens avec, à sa tête, le cardinal Augustin Bea. Présentant la déclaration Nostra ætate, le 18 novembre 1964 dans l’aula, le cardinal Bea affirmait : « Qu’il me soit permis de souligner l’importance de cette déclaration en tant qu’elle concerne les religions non chrétiennes. C’est la première fois dans l’histoire de l’Eglise qu’un concile expose si solennellement les principes à leur sujet. Il importe que nous nous rendions pleinement compte de la portée de cet acte. »
En 1966, le 3 novembre une Exhortation du Cardinal Bea est envoyée aux provinciales des religieuses de N.D. de Sion. Le Cardinal Bea commence ainsi : «L’Eglise nous a confié d’une manière spéciale, à vous et à moi, la question des relations entre l’Eglise catholique et le peuple juif. De par la volonté de votre Fondateur, confirmé par la sainte Eglise, et sous la motion de la grâce de l’Esprit-Saint, cette tâche est devenue notre vocation propre, pour toute une vie…. »
Il encourage    » Je voudrais vous dire : ne vous effrayez pas si la voie à suivre n’est pas toujours claire. Dans un champ tellement nouveau, on ne peut pas s’attendre à la voir claire devant soi. »
Et il prend l’exemple du secrétariat dont il était chargé, puis de Jean XXIII lui -même : « Il n’y avait pas de plans fixés d’avance. On faisait, et on continue de faire un pas après l’autre, en priant, en réfléchissant et en se confiant à la direction de l’Esprit Saint. Jean XXIII disait lui-même la même chose à propos du Concile. Notez que ce fut un bon exercice d’humilité et de confiance dans le Seigneur.  Je conclurai avec le mot que le pape Jean me disait presque à chacune de nos rencontres : « Courage ! » Avancez dans la prière, dans la réflexion, dans l’humilité et dans la confiance, car le Seigneur ne manquera pas de vous soutenir, de bénir vos efforts et votre travail. N’oubliez pas de prier aussi pour le travail de notre secrétariat et en particulier pour la section qui regarde le peuple juif ».
Quel message est adressé à toute l’Eglise par ce Prix ?
L’Eglise est invitée à être attentive à la manière dont les juifs interprètent la Bible dans leur vie et dans leur tradition. A prendre davantage conscience de ses racines et à mieux comprendre le judaïsme. L’histoire du peuple juif doit nous rendre particulièrement sensibles aux droits des minorités, des pauvres et de tous ceux qui sont marginalisés dans notre société.
En recevant une délégation de l’Anti-Defamation League, le pape François a condamné à nouveau l’antisémitisme – après Jean-Paul II et Benoît XVI – comme « contraire aux principes chrétiens »: pouvez-vous développer ce que cela signifie ?
Nous devons œuvrer pour la promotion du dialogue entre juifs et chrétiens, faire avancer le processus consistant à bâtir des ponts et à façonner des relations respectueuses et fraternelles, travailler pour la paix et la justice.


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