Benoît XVI À La Synagogue De Cologne (2005), Courtoisie De Mostholyfamilymonastery.com
« Le pape Benoît XVI a poursuivi avec détermination la ligne suivie par Jean-Paul II », explique le père Norbert Hofmann, secrétaire de la Commission du Saint-Siège pour les relations religieuses avec le judaïsme qui fait observer qu’aucun pape « n’a visité autant de synagogues que Benoît XVI » et qu’il « s’est continuellement efforcé de mettre en évidence la multiple richesse du patrimoine commun du christianisme et du judaïsme ».
Le p. Hofmann publie en effet un article intitulé »: « Les papes et le dialogue entre catholiques et juifs », dans L’Osservatore Romano en italien des 16-17 janvier 2017, à l’occasion de la Journée du judaïsme célébrée chaque année dans différents pays le 17 janvier, à la veille de la grande semaine de prière pour l’unité des chrétiens (18-25 janvier).
L’an dernier à cette date, le pape François se rendait en visite à la Grande synagogue de Rome, où il a été accueillir par le Grand rabbin Riccardo Di Segni.
Pour le père Hofmann, « la journée du judaïsme, que l’on célèbre en Italie le 17 janvier, est le signe de la grande estime qui existe au sein de l’Église catholique à l’égard du judaïsme »: « Elle veut offrir aux chrétiens une occasion profitable de se souvenir avec gratitude des racines juives de leur foi, tout en prenant conscience, avec sensibilité, du dialogue en cours avec le judaïsme aujourd’hui. La journée, outre l’Italie, est aussi célébrée tous les 17 janvier en Pologne, en Autriche et aux Pays-Bas, où elle a été introduite par les conférences épiscopales respectives. »
Après avoir évoqué le pontificat de saint Jean-PaulII, ses paroles, et ses gestes, le p. Hofmann évoque celui de Benoît XVi, il remonte même avant son élection au siège de Pierre: « En tant que théologien, il connaissait bien le judaïsme, grâce entre autres à sa formation académique et à ses études de l’Écriture Sainte sur laquelle il centrait ses nombreux discours. Mais sa proximité à l’égard du judaïsme n’est pas restée au niveau théorique : elle s’est rapidement traduite dans le concret. De fait, comme cardinal de la Curie romaine, Joseph Ratzinger a rencontré personnellement de nombreux juifs et a consacrés différentes publications à la relation spéciale existant entre judaïsme et christianisme. Il n’est donc pas étonnant que, lors de sa première rencontre comme pape avec une délégation juive, le 9 juin 2005, il ait tenu à souligner l’actualité toujours majeure des affirmations fondamentales de Nostra aetate (n.4) et son intention de poursuivre le dialogue avec les juifs sur les pas de son prédécesseur. Plus d’une fois, il a répété, et pas seulement devant des interlocuteurs juifs, combien lui tenait à cœur l’amélioration des relations avec le judaïsme. Certainement aussi à cause de sa biographie personnelle, ayant expérimenté de près les temps sombres du nazisme, il voyait le dialogue avec le judaïsme surtout à la lumière de la conciliation et de la réconciliation. »
Le père Hofmann cite des faits concrets, notamment les rencontres durant les voyages de Benoît XVI: « Pendant les années de son pontificat, nombreux ont été les gestes concrets d’amitié et de respect envers le monde juif. Benoît XVI a reçu de très nombreuses délégations juives, au Vatican comme lors de ses voyages ; il a visité le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau le 28 mai 2006 ; pendant son voyage en Israël, en mai 2009, il s’est rendu au Mur des Lamentations et en visite au Grand Rabbinat de Jérusalem, il a rencontré des représentants juifs d’Israël et du monde entier, il a prié pour les victimes de la Shoah à Yad-Vashem ; le 17 janvier 2010, il a été accueilli par la communauté juive de Rome dans la Grande Synagogue. »
Il rappelle notamment celle du pape en Allemagne, à l’occasion de la JMJ de 2005: « Sa première visite à une synagogue avait cependant été celle de Cologne, le 19 août 2005, à l’occasion de la Journée mondiale de la jeunesse ; une autre avait eu lieu à New York le 18 avril 2008, lorsqu’il avait salué les membres de la Park East Synagogue. Aucun pape n’a visité autant de synagogues que Benoît XVI. »
« Toutes ces activités portent le signe incomparable de son style, estime le p. Hofmann. Tandis que Jean-Paul II avait une sensibilité aiguë pour la valeur symbolique des gestes, Benoît XVI a misé sur la force des paroles et sur l’humilité de la rencontre. Ses discours étaient caractérisés non seulement par une évidente perspicacité théologique mais aussi par une profondeur spirituelle indéniable qui pouvait assumer jusqu’à des tons poétiques. Parmi tant d’autres, la méditation sur les dix commandements, offerte à l’occasion de sa visite à la synagogue de Rome, fut écoutée avec un vif intérêt tant par les catholiques que par les juifs. À travers la force de ses paroles et la profondeur spirituelle de sa théologie, Benoît XVI s’est continuellement efforcé de mettre en évidence la multiple richesse du patrimoine commun du christianisme et du judaïsme. »
« Dans l’Église catholique, fait encore observer le salésien à propos du 17 janvier, l’empreinte et l’orientation de chaque pontificat vers le judaïsme étant d’une importance fondamentale, cette journée est aussi le moment opportun pour regarder l’engagement des trois derniers papes dans le dialogue judéo-catholique. »
(à suivre)
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