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lundi 30 janvier 2017

27 janvier : Noah Klieger à l'ONU (LPH INFO)


Depuis quelques années, l’O.N.U. a instauré la date du 27 janvier, le jour où l’armée rouge est entrée dans le camp d’Auschwitz, comme journée internationale de commémoration des victimes de la Shoah. On ne peut pas véritablement parler de « libération d’Auschwitz », puisque le 27 janvier 1945 la grande majorité des prisonniers survivants se trouvait sur les routes de Silésie, dans cette « marche de la mort » où une grande partie d’entre eux allait effectivement périr, de froid, de faim ou encore sous les balles des Allemands. Parmi ceux qui échappèrent à ce sort se trouvait un jeune homme de 17 ans, Noah Klieger.
Cette année, la cérémonie centrale qui a lieu à New-York sous la présidence du Secrétaire Général accueille comme invité principal, grâce aux efforts de l’ambassadeur Dany Danon, ce même Noah Klieger. Personnage exceptionnel, c’est tout un symbole que sa venue à l’O.N.U. représente. Né à Strasbourg il y a plus de 90 ans, Noah était au début de la guerre avec ses parents en Belgique, où il participa (à 14 ans !) à l’organisation d’un réseau faisant passer des jeunes juifs vers la Suisse. Arrêté et envoyé au camp de Malines, il est déporté à Auschwitz en janvier 1943. Il a survécu à deux ans d’enfer grâce à ce qu’il appelle « une série de miracles », dont l’un des premiers est que, malgré son jeune âge, il s’est retrouvé dans l’équipe des « boxeurs d’Auschwitz », dont il est aujourd’hui le dernier survivant. Rescapé des marches de la mort, puis du camp de Dora en Allemagne, il finit par revenir à Bruxelles où il retrouve ses deux parents, rescapés également d’Auschwitz. Son frère était parti en Angleterre avant la guerre pour devenir rabbin au collège talmudique de Gateshead.
C’est à Auschwitz que Noah est devenu sioniste, qu’il a compris que les Juifs devaient avoir un Etat pour pouvoir se défendre. Il milite donc dans le Bruxelles de l’après-guerre au sein de la jeunesse sioniste, puis décide de partir à son tour vers le pays d’Israël.
C’est ainsi qu’en juillet 1947, comme beaucoup de survivants des camps de la mort, Noah Klieger se retrouve avec 4500 autres personnes sur le bateau l’Exodus qui part du sud de la France vers les côtes de la terre promise. Ses capacités exceptionnelles font qu’il est le seul survivant de la Shoah qui est intégré à l’équipage du bateau, où il est chargé d’organiser la défense contre un éventuel abordage des Anglais. C’est effectivement ce qui se produit et, comme les autres passagers, Noah est rapatrié en France, puis vers le nord de l’Allemagne. Il revient en 1948 en Israël, et participe aux combats de la guerre d’indépendance. Il développe ensuite une longue carrière de journaliste et est toujours, à 90 ans, un membre actif de la rédaction du journal Yediot Aharonot, tout en étant le correspondant israélien du journal l’Equipe. Noah s’est toujours passionné pour le sport, et il a même été le président du fameux club de Basket « Maccabi Tel-Aviv ».

Le 27 janvier 2017, c’est donc ce symbole vivant de la lutte du peuple juif pour sa survie et du combat pour l’Etat d’Israël qui rendra hommage devant la communauté des Nations aux six millions de Juifs qui ont péri dans la Shoah. Noah Klieger a écrit un très beau témoignage sur sa vie, les événements qu’il a traversés et les miracles qui l’ont accompagné. En hébreu le livre s’appelle « élé toldot Noah », comme les premiers mots de la parasha qui nous raconte comment Noé traversa la destruction du monde par le Déluge, puis participa à sa reconstruction. C’est un peu le sort de notre « Noah moderne », qui a traversé la destruction promise au peuple Juif et a ensuite participé à sa reconstruction dans l’Etat d’Israël. La traduction en Français de ses mémoires a été assurée par les éditions Elkana sous le titre « Plus d’un tour dans ma vie ». Le lire, c’est non seulement découvrir une existence passionnante, mais c’est aussi donner du sens à la propre vie de chaque lecteur.

Alain Michel.


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