Conformément à la volonté du Pape, la mémoire de Marie Mère de l’Église est désormais obligatoire pour toute l’Église de rite romain, le lundi après la Pentecôte. La Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements publie ce samedi 3 mars un décret en ce sens, signé le 11 février 2018, date du cent-soixantième anniversaire de la première apparition de la Vierge à Lourdes.
Marie Duhamel- Cité du Vatican
Selon la volonté du Pape, l’Église de
rite romain célèbrera maintenant, chaque année, la mémoire de « la
bienheureuse Vierge Marie Mère de l’Église » le lundi après la Pentecôte.
Sa mémoire devra apparaitre dans tous les calendriers et les livres liturgiques
pour la célébration de la messe et de la liturgie des heures. La Congrégation
pour le Culte divin et la Discipline des sacrements met à disposition des
textes liturgiques, en latin, nécessaires à ces célébrations. Leurs
traductions, approuvées par les conférences épiscopales, seront publiées après
la confirmation du dicastère.
Valoriser le mystère de la maternité
spirituelle de Marie
Commentant le décret signé à l’occasion
du cent-soixantième anniversaire de la première apparition de la Vierge à
Lourdes, le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte
divin et la Discipline des sacrements, explique l’intention du Pape. Celui-ci a
pris la décision de célébrer Marie Mère de l’Église, «en considérant
l’importance du mystère de la maternité spirituelle de Marie qui, dans
l’attente de l’Esprit Saint à la Pentecôte (cf. Ac 1, 14), n’a jamais cessé de
prendre soin maternellement de l’Église pèlerine dans le temps». Il estime
que «la promotion de cette dévotion peur favoriser, chez les pasteurs, les
religieux et les fidèles, la croissance du sens maternel de l’Église et de la
vraie piété mariale», peut-on lire dans le décret.
Le vœux, explique le cardinal Sarah,
est que cette célébration rappelle à tous les disciples du Christ que, si nous
voulons grandir et être remplis de l’amour de Dieu, il faut planter notre vie
sur trois grandes réalités - la Croix, l’hostie, et la Vierge – «trois
mystères que Dieu a donnés au monde pour structurer, féconder et sanctifier
notre vie intérieure, et nous conduire vers Jésus», écrit le préfet.
Le fruit d’un progrès
François n’est pas le premier a accordé
de l’importance à Marie Mère de l’Église. Le décret souligne les progrès
réalisés dans la vénération liturgique réservée à la Vierge Marie.
La Mère du Christ est aussi Mère de
l’Église, comme l’indique les «paroles prémonitoires» de saint Augustin
et de saint Léon le Grand. L’un dit que Marie est «la mère des membres du
Christ», parce qu’elle a coopéré à la renaissance des fidèles dans l’Église.
L’autre écrit qu’elle est mère des membres du Corps mystique du Christ,
c’est-à-dire de son Église. «Ils s’appuient tout deux sur la maternité de
Marie et de son union intime avec l’œuvre du Rédempteur». En accueillant le
disciple bien aimé, Marie a accueilli tous les hommes comme des enfants appelés
à renaitre à la vie divine. Dans le disciple bien aimé, le Christ choisit à son
tour tous les disciples comme vicaires de son amour envers la Mère, explique le
décret. Et au cours des siècles, poursuit-il, la piété chrétienne a honoré
Marie avec les titres de Mère des disciples, des fidèles et des croyants. Tel
est le fondement sur lequel s’est appuyé le bienheureux Pape Paul VI lorsqu’il
a reconnu solennellement à Marie le titre de Mère de l’Église le 21 novembre
1964en concluant la troisième session du Concile Vatican II.
Depuis, le Saint-Siège a proposé à
l’occasion de l’Année Sainte de la Réconciliation en 1975, une messe votive en
l’honneur de la bienheureuse Marie Mère de l’Église, insérée par la suite dans
le Missel Romain ; il a aussi accordé la faculté d’ajouter l’invocation de
ce titre dans les Litanies Laurétanes en 1980 et publié d’autres formules dans
le recueil des messes de la bienheureuse Vierge Marie en 1986.
Cas exceptionnels
Le Saint-Siège a également concédé,
pour certaines nations, diocèses et familles religieuses qui en ont fait la
demande, d’ajouter cette célébration dans leur Calendrier particulier. Parmi
ces nations la Pologne ou l’Argentine. Dans ces cas particuliers, rien ne
change. «Là où la célébration de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de
l’Église, est déjà célébrée selon les normes du droit particulier approuvé, à
un jour différent avec un degré liturgique supérieur, même dans le futur, elle
peut être célébrée de la même manière», conclut le décret.
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