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jeudi 25 juillet 2024

"Ne jamais désespérer", Gerhart M. Riegner

               


                                           



 “ NE JAMAIS DESPESPERER”

 

C’est le titre du livre de Gerhart Riegner (1911-2001)  sous titré « soixante année au service du peuple juif et des droits de l’homme » . Ce livre est un témoignage exceptionnel montrant comment l’espérance a pu surgir des plus grands drames particulièrement de la  Shoah .  Gerhart Riegner est surtout connu pour le télégramme qui porte son nom envoyé le 8 août 1942 pour avertir du plan d’extermination des juifs décidé lors de la conférence du Wannsee et déjà largement mis en œuvre au moment où il parvient à ses destinataires (a). Néanmoins la vie et l’action de Riegner ne saurait se résumer à cette intervention historique dont la portée, sera en fait fortement limitée. Ce brillant juriste va totalement donner sa vie ( il ne va jamais se marier ) au service du Congrès Juif  mondial dès sa création en 1936 . Cette fédération internationale de communautés et d’organisations a pour vocation d’être le « bras diplomatique du peuple juif » en réponse notamment à la menace montante de l’antisémitisme en Europe et continue à jouer encore aujourd’hui un important rôle diplomatique en coordination avec l’Etat d’Israël. Riegner est secrétaire juridique du bureau du CJM à Genève et va permettre d’éviter en 1940 la fermeture de ce bureau et ainsi agir au plus près pour mener de toutes ses forces un travail « d’information, de secours et de sauvetage » durant la guerre. Entre 1965 et 1983, il deviendra le secrétaire général du CJM. Il est impossible de résumer l’ampleur et la diversité de ses champs d’intervention. Je me limiterais à évoquer trente ans de relations intenses entre l’Eglise catholique et le CJM particulièrement à l’occasion du Concile Vatican II, relations qui vont fortement interférer dans la proclamation de Nostra Aetate. 

Il est nécessaire auparavant d’expliquer les raisons qui ont poussé les responsables du CJM et notamment Gerhart Riegner de se rapprocher impérativement de l’Eglise catholique à la lumière du drame de la Shoah I) avant de rentrer plus avant dans le détail des interventions du CJM II) . 

Ce processus a été long et complexe . A un pasteur anglican (Parkes) qui voulait étudier et combattre l’antisémitisme (chrétien) et avait déclaré «  ça va prendre au moins cinquante ans » un industriel juif sollicité pour donner un appui financier a répondu « Si vous m’aviez dit autre chose,  je ne vous aurais pas soutenu » . Tel a été le travail patient dont  Gerhart Riegner est un témoin de premier plan .

 

I)               LA SOLITUDE DANS LA SHOAH

 

Gerhart Riegner né en 1911 appartient à une famille bourgeoise cultivée « postassimilationiste » c’est-à-dire acculturée allemande depuis plusieurs générations ( il ne parle pas le yiddish ). Parmi ses multiples talents (violoncelliste)  il va être remarqué par certains des plus grands professeurs en droit dans une  Allemagne où la science juridique a particulièrement brillée entre les deux guerres (b) . En tant qu’écolier puis étudiant il allait être confronté ponctuellement à l’antisémitisme mais à partir du début des années 1930 les nazis se manifestent dans toutes leur brutalité et leur cynisme .

Quand les juifs furent massivement boycotté et chassés de leur emploi  le 1er avril 1933 , Riegner avait déjà lu « Mein Kampf » et refusa de s’illusionner dans l’attente vaine d’un retour à la raison face à un état fondé sur la toute puissance arbitraire du « Führer » et il décida de s’exiler en France en mai 1933 sans arriver à convaincre d’autres de ses proches de le suivre. Bloqué par une loi  interdisant aux étrangers l’accès aux professions juridiques  pendant dix ans après leur naturalisation il reçut l’aide du professeur Hans Kelsen  pour partir à Genève. L’été 1936 Stephen Wise (c) et Nahum Goldmann(d)convoquent à Genève l’assemblée fondatrice du CJM et créent à Genève un bureau permanent. Riegner commence ainsi, dans des conditions sommaires, son engagement dans l’institution qui va durer plus de soixante ans. C’est depuis Genève qu’il sera « le premier à transmettre au monde occidental une information authentique sur le plan de Hitler d’exterminer la totalité du judaïsme européen. » La conférence du Wannsee qui va acter cette entreprise criminelle se tient le 20 janvier 1942 mais c’est entre le 29 juillet et 7 août que se fait au milieu des doutes et des tourments (e)  la prise de connaissance et le recoupement des informations décisives (notamment l’alerte donnée par Eduard Schulte industriel allemand en contact étroits avec les dirigeants nazis) qui conduisent à la rédaction du télégramme.

Reçu rapport alarmant affirmant qu'au quartier général du Führer, un plan a été discuté, et est à l'étude, d'après lequel tous les Juifs des pays occupés ou contrôlés par l'Allemagne, au nombre de 3½ à 4 millions, devraient, après déportation et concentration à l'Est, être exterminés d'un coup [at one blow], afin de résoudre, une fois pour toutes, la question juive en Europe. On rapporte que l'action est planifiée pour cet automne. Les moyens d'exécution sont encore en discussion, y compris l'usage de cyanure d'hydrogène [prussic acid]. Nous transmettons cette information avec toutes les réserves nécessaires, car nous ne pouvons pas confirmer son exactitude. Notre informateur est réputé avoir des connexions étroites avec les plus hautes autorités allemandes, et ses rapports sont généralement fiables. Merci d’informer et consulter New York.

 La prise en compte de ce télégramme par les gouvernements alliés va se heurter au scepticisme, à l’indifférence voir dans certains cas à l’hostilité des services chargés de traiter l’information. Pourtant le 17 décembre 1942 les gouvernements alliés vont finir par adopter la Déclaration sur la « Politique allemande d’anéantissement de la race juive. » qui est une pleine reconnaissance de la tragédie de la situation. Néanmoins les énormes espoirs suscités par la Déclaration vont être presque complètement réduits à néant. Riegner parle d’un échec et en énumère les causes : le caractère inédit et donc difficile à croire des moyens mis en œuvre pour l’extermination, l’encombrante légende des atrocités allemande de la première guerre mondiale (f), l’écran du secret d’Etat,  l’antisémitisme dans le camps allié ,  l’indifférence,  le manque d’imagination , le   manque de poids politique des juifs.  

Le sommet de l’abandon est atteint à l’occasion de la Conférence anglo-américaine des Bermudes en avril 1943. La conférence dont le but était de prendre des décisions pour venir en aide aux victimes du nazisme s’est tenue dans une petite île difficilement accessible ; aucune organisation juive ni humanitaire n’a été admise à y participer et finalement la décision prise fut de ne rien faire : «  On ne peut divertir notre attention ni nos forces de l’objectif primordial qui est de gagner la guerre ». Ce terrible désaveu dans un contexte où il y a un refus quasi général d’accueillir des réfugiés juifs a joué un rôle important dans la détermination à créer l’Etat d’Israël.

Autant dire que les différentes tentatives juives (g) pour sauver les victimes de la Shoah ont été peu relayées même par la Croix Rouge qui est restée centrée sur l’assistance aux prisonniers de guerre . Riegner lui-même a été particulièrement actif pour le sauvetage d’enfants et de jeunes , pour empêcher  le massacres des survivants dans camps dans la dernière période de la guerre et aussi pour  l’ action politique entreprise en faveur des juifs de Hongrie .

D’une manière générale il exprime ainsi son désarroi.

« Jamais je n’ai éprouvé aussi fortement le sentiment d’abandon, d’impuissance et de solitude que lorsque j’envoyais les messages de désastre et d’horreur, que personne ne me croyait et que j’attendais des Alliés des réactions et de l’aide. Nous savons que .par rapport à l’immensité de la Shoah , finalement peu a été fait. Pendant ces terribles jours et mois, la compréhension humaine, l’amitié et la main secourable de quelques uns de nos amis chrétiens étaient le seul point de lumière dans les ténèbres où nous étions plongés. Je les garde dans ma mémoire avec une infinie gratitude. »

Il est ici question des catholiques mais aussi des protestants que je n’évoquerai pas dans cet exposé.

Le CJM ne s’est tourné vers le Vatican qu’à partir de Mars 1942 en apportant notamment un mémorandum (h) sur la situation tragique des juifs dans plusieurs pays catholiques. Riegner reconnait très largement les initiatives courageuses de nombreux évêques, prêtres, religieux ou laïques catholiques pour porter assistance aux juifs ou pour dénoncer leur extermination néanmoins il est sévère sur le rôle de la papauté dont il ne comprend pas la prudence jugée excessive. Il crédite néanmoins le Vatican d’une intervention en Slovaquie auprès de l’abbé Tiso président de l’état slovaque entraînant un relâchement de la persécution et de la déportation des juifs . Le Pape XII est également intervenu personnellement auprès du Régent Horthy par télégramme  le 25 juin 1944 relayé par le nonce apostolique à Budapest ( Mgr Rotta) et l’Episcopat Hongrois. Riegner le reconnaît :  « cette action énergique de l’Eglise en Hongrie a incontestablement sauvé de nombreuses vies juives. » ; il reconnaît aussi que la communication du Vatican devient de plus en plus explicite  concernant le drame spécifiquement vécu par les juifs à mesure que la fin de la guerre approche.

Néanmoins à la fin de la guerre Riegner considère que le Vatican reste en retrait dans la compréhension de la Shoah et la question de la restitution des enfants juifs cachés crée l’embarras (i).  

Il conclu sur ce sujet «  « S’il est un moment où le chef de l’Eglise catholique aurait du montrer que celle-ci avait compris toute l’étendue de la tragédie , c’était bien celui là . Mais apparemment , les temps n’étaient pas encore mûrs . Il a fallu attendre vingt ans de plus pour que l’Eglise se prononce clairement . C’est seulement en 1965, au Concile Vatican II , que, sous l’impulsion du pape Jean XXIII saisi l’occasion de publier , un texte la fameuse déclaration «  Nostra Aetate. »

 

 

 

 

 

 

 

 

II)              TRENTE ANS DE CHEMINEMENT DU CJM DANS LA DYNAMIQUE DE VATICAN II

Pourquoi le CJM a-t-il voulu intervenir spécialement auprès de l’Eglise à son plus haut niveau institutionnel au-delà des contacts pris avec des prêtres et des pasteurs protestants ou anglicans qui n’englobaient pas les Eglises officielles. ?  

Il explique ainsi la raison fondamentale de ces démarches(j).

« Lors des massacres, pendant les terribles années où nous étions abandonnés pratiquement par tout le monde, j’ai senti que jamais à l’avenir nous ne devrions nous trouver dans une telle situation d’isolement. Je pensais qu’après la guerre, il nous faudrait créer des relations avec les grands courants du monde y compris les églises. Dès lors, j’ai essayé dans mon travail de jeter des ponts vers ces autres mondes notamment vers le monde chrétien et le tiers monde. »

Riegner parle ici de son « travail », il s’agit donc de l’activité diplomatique du CJM qui a la spécificité face à l’Eglise Catholique, universelle et internationale d’être le représentant d’un peuple et non de membres d’une religion. Les autorités religieuses juives orthodoxes étaient encore réticentes à discuter de problèmes théologiques, l’Eglise catholique ne souhaitait pas aborder des problèmes politiques et l’Etat d’Israël ne pouvait évidemment  pas intervenir en tant que tel notamment à l’occasion du concile Vatican II . Le CJM était l’intermédiaire adapté et s’il intégrait en son sein des organisations religieuses, ses représentants n’étaient pas en principe des rabbins  c’est pour cela que Riegner parle de «l’asymétrie des partenaires » .

Encore fallait-il que le CJM puisse vraiment être représentatif « Nous savions bien qu’aucune organisation n’était assez compétente pour être pour être authentiquement habilitée à parler au nom des intérêts religieux juifs. On ne l’avait jamais fait auparavant. » Cette difficulté de représentation d’un peuple, d’une religion et d’un Etat (Israël) superposés ne sera vraiment résolue qu’après le concile . 

La premier pas est l’entrevue entre Jules Isaac et le Pape Jean XXIII en juin 1960 qui n’implique absolument pas le CJM mais se fait avec la recommandation de l’ancien président de la République Vincent Auriol . Avec Jules Isaac se fait dans « Jésus et Israël » la mise en évidence du rôle de l’enseignement du mépris dans la genèse de l’antisémitisme moderne.

A la suite de la démarche de Jules Isaac, Jean XXIII charge le Cardinal Béa de l’examen de la question . Celui-ci demande à rencontrer celui qui est considéré comme la plus haute autorité de la diaspora Nahum Goldamnn ( cofondateur du CJM) . A cette occasion le Cardinal Béa fait deux propositions : la première totalement étonnante est d’inviter les juifs comme observateurs au Concile au même titre que les Eglises chrétiennes non catholiques. Les juifs déclineront cette proposition considérant que le concile est une affaire interne à l’Eglise. La deuxième est que les juifs produisent un mémorandum qui sera formulé par des organisations juives « séculières » pour se démarquer de toute idée d’un dialogue religieux. Le mémorandum ne sera prêt qu’en février 1962. Mais déjà auparavant la Commission du secrétariat du concile avait déjà tenu compte des principales préoccupations de la partie juive. Riegner avoue sa fascination pour le processus en cours dans l’Eglise catholique « De l’air frais entrait dans l’Eglise. En vivant cela de près, j’étais fasciné. Je n’avais jamais vu un organisme qui se comportait jusque- là comme une forteresse immuable, complètement replié sur soi – l’Eglise traditionnelle issue du concile de Trente – prendre vie et s’ouvrir au monde. »

 Une crise sérieuse a manqué a failli complètement compromettre l’introduction de la question juive dans le concile qui était combattue par les prélats d’origine arabes et d’autres conservateurs avec la nomination au CJM d’un spécialiste des questions religieuses le DR Vardi précédemment haut fonctionnaire du ministère israélien des affaires religieuses qu’on fit passer abusivement pour un observateur envoyé par le gouvernement Israélien alors que ce dernier n’était  en rien associé aux  discussions.  C’est dire la fragilité du processus qui a mené finalement au terme de la quatrième session – passée une nouvelle crise liée à une formulation maladroite  manifestant  l’attente de la conversion du peuple juif- à l’adoption de la Déclaration Nostra Aetete votée les 14 et 15 octobre en ce termes : Le rejet de la responsabilité  collective des juifs pour la mort du Christ (voix pour 1875, contre 188, nuls 9) ; les juifs ne doivent pas être désignés comme maudits ou rejetés par Dieu (voix pour 1821, contre 245, nul 14 ); le rejet de l’antisémitisme et de la persécution des juifs ( voix  pour 1905  , contre 199 , nul 14)  et l’ensemble de la déclaration  (voix pour 1763, contre 250, nul 10). Le nombre des opposants (qui sont des évêques) témoigne de l’ampleur du combat. Au moment de la promulgation le 28 octobre 1965 il n’y aura plus que 2221 voix pour et 88 contre. 

Riegner insiste sur l’importance décisive du cardinal Béa dans cet aboutissement ; invité au Vatican à l’occasion du centenaire de la naissance de celui-ci à exposer le concept de liberté religieuse, il dit «  Je suis profondément convaincu que nous honorons en la personne du cardinal Béa un des Justes qui maintiennent la cohésion du monde ( Lamed Vav Tsadikim) ».

En 1969 le CJM  propose dans un memorandum qui fait suite à une audience papale de grande portée , les bases de ce sera le  comité international de liaison entre l’Eglise catholique et les représentants du judaïsme mondial pour combattre l’antisémitisme et promouvoir la compréhension mutuelle . Ce comité international de liaison va notamment assurer un suivi des Orientations pour l’application de Nostra Aetate adoptées le 1erdécembre 1975. De grands pas sont faits avec la visite du pape Jean Paul II à la synagogue de Rome (« la religion juive ne nous est pas « extrinsèque » mais en un certain sens elle est « intrinsèque » à notre religion. ») et la publication en juin 1985 du document intitulé « Notes sur la manière correcte de présenter les juifs et le judaïsme dans la prédication et la catéchèse. » Néanmoins Riegner souligne qu’il y a encore aux yeux de la partie juive des avancées insuffisantes, des incompréhensions et aussi des points sérieux de frictions : la question de la « conversion des juifs », la reconnaissance par l’Eglise des discriminations et des souffrances subies par les juifs (le 16 mars 1998 un document majeur sur la Shoah est publié) et surtout les crises successives du Carmel d’Auschwitz, de la réception par Jean Paul II du président autrichien Kurt Waldheim et la béatification d’Edith Stein .Jean Paul II dans son homélie précisera que Edith Stein est morte comme fille d’Israël , al kiddouch haChem (Pour la glorification du Saint Nom) .Le rôle du CJM ( Riegner a été particulièrement impliqué ) apparaît fondamental dans chacune des négociations qui ont été menées en liaison aussi avec le Comité international de liaison (même si d’autres instances ont pu intervenir).  

Ce n’est que le 30 décembre 1993 que sera signé le premier acte juridique liant le Saint Siège et l’Etat d’Israël : l’« Accord fondamental » qui établit pour la première fois des pleines relations diplomatiques. Riegner sera personnellement convié à cette occasion en reconnaissance de sa participation à cet aboutissement.

 

CONCLUSION 

Riegner fut, par sa vie et son engagement  comme un fil rouge d’espérance qui s’est déroulé depuis l’abandon des juifs pendant la période de la Shoah jusqu’aux avancées considérables obtenues dans  la reconnaissance et le respect  par l’Eglise catholique mais aussi par les Eglises protestantes et anglicanes* ; ces avancées s’inscrivent dans une promotion des droits de l’homme menée activement par le CJM qui s’est particulièrement soucié du sort des communautés juives discriminées notamment au Moyen Orient et en Union Soviétique .  

S’agissant de l’Eglise catholique, Riegner marque à plusieurs reprises son admiration.

« Quand j’ai commencé ce travail, je croyais qu’il faudrait œuvrer pendant au moins trois ou quatre générations jusqu’à ce que les résultats deviennent visibles. Les choses se sont développées beaucoup plus rapidement. »

Cet étonnement peut s’appliquer encore plus à la naissance de l’Etat d’Israël seulement 3 ans après la Shoah ; une telle rapidité peut sembler impensable de même que la survie même du peuple juif. A ce sujet il dit « Il n’est pas d’explication rationnelle au fait que, après toutes les persécutions menées par les puissances séculières et la forte contestation de son droit à l’existence par les principales forces spirituelles du monde, le peuple juif est toujours vivant. ». Le titre de son livre « Ne jamais désespérer » résonne comme celui de l’hymne national d’Israël « Hatikva ».

                                                                     Notes 

(a)    Les destinataires du télégramme : les consulats et britannique et américains à Genève , les bureaux du CJM à New York et à  Londres,  le rabbin Stephen Wise et le parlementaire britannique Sydney Silverman.

(b)    L’école juridique allemande ( comprenant l’Autriche) entre les deux guerres est au sommet d’un conception scientifique du droit : « théorie pure du droit » comptant de grands juristes parmi eux Hans Kelsen (lui-même juif)  connu notamment pour avoir formulé le principe de la « pyramide des normes. »

(c)     Stephen Wise ( 1874-1949) Rabbin américain parmi les premiers partisans du sionisme, proche du Président Roosevelt .

(d)    Nahum Goldmann (1895-1982) un des dirigeants majeurs du mouvement sioniste et un des principaux négociateurs en faveur de la création de l’Etat d’Israël . Il fut également président du CJM et de la Confédération sioniste. Riegner considère qu’il est en 1960 le « Rosh Galouta » , le chef incontesté de la diaspora au moment où s’engagent les démarches auprès de l’Eglise.

(e)    Riegner a été averti de la solution finale par Benjamin Sagalowitz attaché de presse de la communauté juive de Suisse au cours d’une longue promenade.

(f)     Il y a eu effectivement en 1914 des massacres perpétrés par les allemands en Wallonie et dans l’est de la France faisant plusieurs milliers de victimes civiles mais l’amplification exagérée de ces crimes a décrédibilisé temporairement la dénonciation de ceux de l’armée allemande pendant la 2ème Guerre mondiale.  

(g)    Il faut noter qu’un part importante de cette action est passée par le War Refugee Board qui a reçu 20 millions de $ pour sauver les juifs. Riegner a reçu du gouvernement américain une « licence » lui permettant, à partir de décembre 1943,  d’être en contact avec les pays ennemis. Ce dispositif que les Britanniques ont voulu entravé est l’exception la plus notable à l’inaction des gouvernements alliés.

(h)    Ce mémorandum est absent des documents diplomatiques publiés par le Vatican sur son activité pendant la guerre

(i)     Il s’agit de la rencontre avec Mgr Montini en 1945 où Riegner demande l’aide de l’Eglise pour retrouver les enfants juifs sauvés par les institutions et les fidèles catholiques : « unes des démarches les plus dramatiques et les plus malheureuses que j’ai faites dans ma vie. »

(j)     Riegner donne aussi d’autres raisons plus précises 1) Eliminer le rôle de l’Eglise en tant que source permanente d’antisémitisme par l’enseignement du mépris, 2) l’importance de l’Eglise catholique pouvant jouer un rôle pour solutionner le problème de Jérusalem, 3) l’aide de l’Eglise pour protéger les communautés juives face à l’instabilité politique en Amérique Latine.  

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