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mardi 14 juin 2022

De Jérusalem à Rome : Israël, au départ et au terme de la mission

 De Jérusalem à Rome

Israël, au départ et au terme de la mission

 

L’œuvre de Saint Luc constitue un dyptique, dont le premier volet est consacré à la vie de Jésus, et le deuxième à la mission auprès des païens. On sait que l’Evangile commence et se conclue à Jérusalem, au Temple. C’est également à Jérusalem quecommence le livre des Actes, mais c’est à Rome qu’il se termine. Que signifie ce passage d’un lieu à l’autre ?

 

1.  Le Christ

·        Pour comprendre le sens de la mission en Ac, il nous faut revenir à l’Evangile. Selon les exégètes, les Evangiles sontconstruits sur un plan quadripartite, probablement celui de la première prédication chrétienne (cf. Ac 10,37-41) : ministère deJean Baptiste, ministère de Jésus, Passion, et Résurrection. Avec la Passion et la Résurrection, ce qui était annoncé du Messiepeut être considéré comme accompli.

Ce plan, bien sûr présent dans le troisième évangile, est bouleversé par Saint Luc qui lui donne un prolongement. Au soir desa résurrection, Jésus apparaît au milieu des Apôtres et leur déclare : « ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait et ressusciteraitd’entre les morts le troisième jour, et qu’en son nom le repentir en vue de la rémission des péchés serait proclamé à toutes lesnations, à commencer par Jérusalem. De cela vous êtes témoins » (Lc 24,46-47). Ce verset nous apprend qu’il y a non pas deux, mais trois moments de l’accomplissement ultime des Ecritures : la mort de Jésus et sa résurrection, mais aussi l’annonce aux nations. Jésus les met tous les trois sur le même plan. L’annonce aux nations fait totalement partie de samission. Elle n’en est pas un moment extérieur et subséquent. C’est non seulement par les souffrances de la Passion et la Résurrection, mais aussi par l’évangélisation des nations que Jésus accomplit pleinement la mission rédemptrice que le Pèrelui a donnée, et qu’annonçaient les Ecritures1.

·        Ainsi, l’envoi en mission par Jésus constitue une sorte de charnière entre les deux volets du diptyque lucanien. Le premier volet (Lc) est conclu la déclaration de Lc 24 que nous venons de citer, et le deuxième (Ac) s’ouvre par ces paroles deJésus : « Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins àJérusalem, dans toute la Judée et en Samarie, et jusqu’aux confins de la terre » (Ac 1,8). Jésus trace là un itinéraire, une géographie théologique qui commandera toute l’activité missionnaire des disciples rapportée dans le livre des Actes desApôtres.

·        Avant de nous intéresser à la mission en elle-même, revenons une fois encore sur la figure de Jésus. Jésus, nous le savons, assume, bien que dans un sens nouveau, les annonces messianiques concernant le roi attendu, libérateur d’Israël. Il assumeaussi la figure du Serviteur, que Dieu a mis à part pour qu’il soit

« la lumière des nations païennes », comme le reconnaît Siméon, celui qui attendait la rédemption d’Israël (citation d’Is 42,6 ; 49,6, en Lc 2,32 ; cf. 2,25). La « lumière pour les nations païennes » est d’ailleurs associée à la « gloire d’Israël ». La mission de Jésus, messie choisi par Dieu, le conduit d’abord vers Israël, mais elle le porte déjà aussi vers les nations païennes. Ce qui est donc en jeu dans cette réflexion sur la mission, c’est la figure même de Jésus et la compréhension de son rôlemessianique.

 

2.  La mission

Raconter la mission apostolique et raconter le livre des Actes, c’est la même chose. Le sujet est extrêmement vaste. Nous en retiendrons seulement quelques moments essentiels, les étapes décisives franchies par les apôtres. On peut relever deux phases : celle qui concerne la mission de Pierre, de la Pentecôte où il prêche aux juifs jusqu’à la décision du « concile » qui se tient aussi à Jérusalem (Ac 2-15), et celle qui concerne la mission de Paul, qui part de Jérusalem et finit sa route à Rome (Ac 13-28), la deuxième succédant à la première par un procédé de tuilage.

 


1 On peut remarquer que le plan quadripartite, que l’on trouve en Ac 10,37-41, est complété, sous la plume de Saint Luc, par l’injonction faite aux apôtres d’annoncer l’Evangile en vue de la rémission des péchés. Mais « le peuple », destinataire de cette proclamation reste pour Pierre lepeuple juif ; il lui faut découvrir que c’est bien vers les nations qu’il est aussi envoyé.


2.1.  La mission de Saint Pierre

Sortir de Jérusalem

·        Dans une première phase, tout se passe dans la ville de Jérusalem. Dans sa déclaration du soir de Pâques (Lc 24,47), Jésus avait bien souligné que c’est là que la mission devait commencer. C’est là que doivent s’accomplir les Ecritures.

Cependant, on voit peu à peu se profiler l’horizon de la mission. Bien que les interlocuteurs de Pierre à la Pentecôte soienttous des juifs venus pour la fête, leur dénomination, par les peuples auxquels ils appartiennent (parthes, mèdes, romains, crétois, arabes etc., Ac 2,9-11) fait déjà pressentir l’annonce aux nations.

·        La persécution subie par les Apôtres va les conduire hors de Jérusalem (Ac 8,1). Saint Luc ne fait que mentionner la mission en Judée annoncée par Jésus : la problématique de la mission dans cette région entièrement juive est finalement la même que celle de la mission à Jérusalem. En revanche, il s’attarde sur la mission en Samarie (Ac 8,4,39) : en gagnant ce territoire, les missionnaires entrent en contact avec un monde qui, sans être païen (la Samarie n’est pas païenne mais hétérodoxe), les fait sortir du cadre rigoureusement juif de la Judée. On peut noter cependant le baptême d’un fonctionnaire de la reine Candace, un éthiopien, qui oriente notre attention vers le monde païen et vers l’Afrique.

L’annonce aux païens

·        Une nouvelle étape, peut-être la plus décisive de tout le livre des Actes, est ensuite franchie par Saint Pierre, quand il semet à annoncer l’Evangile aussi à des païens. Il faut pour cela l’action de l’Esprit Saint lui-même, qui intervient comme un acteur à part entière. C’est lui qui le conduit à s’adresser à la famille du centurion Corneille. Pierre accepte d’aller dans une ville romaine, Césarée maritime, que les juifs ne fréquentaient pas. Il entre aussi dans une maison païenne, alors que cela est interdit aux Juifs, comme il ne manque pas de le rappeler (Ac 10,28). Sa prédication n’est pas seulement verbale : il accepte de se compromettre en transgressant ces prescriptions, mais c’est Dieu lui-même qui l’y a conduit (cf. 10,9-16). Et là, il assiste à une effusion de l’Esprit, puis il baptise toute la maisonnée. « Tous les croyants circoncis qui étaient venus avecPierre furent stupéfaits de voir que le don du Saint Esprit avait été répandu aussi sur les païens » (Ac 10,45).

Sommé de s’expliquer à Jérusalem, il souligne qu’il s’agissait d’une initiative divine, à laquelle il ne pouvait faire obstacle (Ac11,17b). Il y trouve manifestement une grande joie. La communauté en tire la conclusion :

« Ainsi donc aux païens aussi Dieu a donné la repentance qui conduit à la vie » (Ac 11,18). Plus tard, on verra Saint Paul, au retour de sa première mission, faire le même constat devant la même communauté chrétienne : « Dieu a ouvert aux païens la porte de la foi » (Ac 14,27).

·        L’arrivée de nombreux païens dans la jeune communauté chrétienne a provoqué une opposition de plus en plus forte dela part des juifs. Pourtant, à aucun moment les disciples de Jésus n’ont eu l’idée de se séparer de leur peuple. Israël restait le premier destinataire de l’annonce de l’Evangile (selon Ac 11,19, les chrétiens « ne prêchaient pas la parole à d’autres qu’aux Juifs »).

Mais face à l’opposition violente de Juifs d’Antioche de Pisidie (Ac 13,45), Paul franchit une nouvelle étape, en déclarant : « c’est à vous d’abord qu’il fallait annoncer la parole de Dieu. Puisque vous la repoussez et ne vous jugez pas dignes de lavie éternelle, eh bien ! nous nous tournons vers les païens » (Ac 13,46). Parole inquiétante, dont les événements qui suivront préciseront le contenu. Paul se détourne des Juifs qui ne veulent pas écouter la parole de l’Evangile. S’en détourne-t-ildéfinitivement ?

Retour à Jérusalem

·        C’est à Jérusalem que la mission a commencé, c’est là aussi que se conclue sa première phase. On a là comme une inclusion avec le début de la mission. Pierre comme Paul reviennent à Jérusalem pour rendre compte de leur mission : Pierre après avoir baptisé les premiers païens à Césarée (Ac 11,11-18), Paul et Barnabé de retour de leur première mission (15,4-29). Les inquiétudes suscitées par leur activité missionnaire auprès des païens donnent l’occasion d’une explication sur ce quiest en train de se jouer.

S’il est nécessaire de quitter Jérusalem pour entrer en contact avec les nations, la ville sainte reste le lieu de référence où doivent revenir les chrétiens. Mais déjà, la porte de la foi s’est ouverte pour que les païens puissent y passer eux aussi.

·        On comprend pourquoi lors de leur assemblée à Jérusalem (connue sous le nom de « concile de Jérusalem »), réunie autour de Pierre et de Jacques, les Apôtres adoptent un parti très mesuré et très ouvert, afin de ne pas décourager les païensqui veulent devenir chrétiens. Ils renoncent à leur imposer les observances de la Loi de Moïse, et leur demandent quelques règles minimales (Ac 15,28-29). Ce « décret » constitue un modus vivendi, fixant les pratiques rituelles que Jacques demande aux pagano-chrétiens pour ne pas heurter les judéo-chrétiens au milieu desquels ils vivent. C’est aussi une demande quiest faite


implicitement aux judéo-chrétiens d’accepter les pagano-chrétiens.

2.2.  La mission de Paul

Les confins de la terre

Accompagné de Barnabé, Saint Paul va poursuivre la mission initiée par Saint Pierre, lequel disparaît du récit des Actesaprès le Concile de Jérusalem. Désormais, Saint Luc ne suivra que Saint Paul.

·        De même que l’on a vu l’Esprit Saint intervenir très directement pour mener Pierre jusque dans la maison du païen Corneille à Césarée, de même, on le voit conduire les pas de Paul et de ses compagnons pour les mener plus avant vers le monde païen. Saint Luc se fait insistant dans son récit : Paul et ses compagnons se dirigent vers Troas, la porte de l’Europe,sans dévier de leur route, « le Saint Esprit les ayant empêchés d’annoncer la parole en Asie » (16,6). Ils auraient voulu visiter la Bithynie, « mais l’Esprit de Jésus ne le leur permit pas » (16,7). Paul n’est pas étonné quand, au cours d’une vision nocturne, un Macédonien lui demande : « passe en Macédoine, viens à notre secours ! » (16,9). Aller en Macédoine, cela veutdire passer en Europe, c’est-à-dire s’avancer vers les « confins de la terre » (cf. Ac 1,8). En effet, plus tard, au cours d’une autre vision nocturne, c’est le Seigneur lui-même qui lui annoncera où il veut le conduire : « Courage !... Il faut que tutémoignes à Rome » (23,11).

D’ici-là, il y aura bien des voyages, que nous ne pouvons qu’évoquer. Ayant donc quitté l’Asie Mineure à Troas, et débarqué à Néapolis, sur la rive de l’Europe, Paul parcoure le territoire de la Grèce pour annoncer l’Evangile. Sa rencontre avec le monde païen se fait toujours plus audacieuse. A Athènes, bien que profondément heurté par le paganisme omniprésent (Ac 17,16), lui, le juif, accepte de parler devant les membres de l’Aréopage, et de se faire philosophe avec les philosophes pour les conduire à l’annonce de la foi (Ac 17,22-31).

Son grand voyage missionnaire (on considère aujourd’hui que ses « deuxième » et « troisième » voyages en constituent en fait un seul) est suivi par un ultime voyage, celui qui va le conduire à Rome. Son naufrage à Malte lui fait découvrir un des «confins de la terre » dont parlait Jésus2.

·        Paul est donc conduit jusqu’à Rome. Rome, c’est véritablement « la grande ville » (cf. Jon 1,2), le centre du monde païen, comme le furent en d’autres temps Ninive qui dévora les Israélites et Babylone qui exila les Judéens. Or, Saint Luc ne dit riendu contact de Paul avec les païens de Rome (alors qu’il l’avait raconté à Athènes). Au contraire, il rapporte qu’aussitôt arrivé dans sa résidence, Paul se mit en contact avec les notables juifs  on sait que les Juifs à Rome formaient une importantecommunauté  avec lesquels il discuta (Ac 28,23).

·        Quelle est la nature de son dialogue avec les Juifs de Rome ? Le sujet en est le Royaume et la personne de Jésus, « en partant de la Loi de Moïse et des prophètes » (Ac 28,24). Certains parmi les juifs se laissent persuader par Paul, et d’autresnon. Le dialogue se conclue par un jugement porté par Paul sur l’endurcissement d’Israël, à partir d’une citation d’Is 6,9-10.Cela veut-il dire qu’il y a une rupture ?

Il faut rappeler ici que nous avons deux états du texte : l’un, occidental, pour lequel Israël demeure le peuple élu, dans une relation ouverte avec l’Eglise, et le texte Alexandrin, qui parle d’un rejet d’Israël et d’une rupture avec l’Eglise. Le texte occidental (dont le témoin majeur est le Codex de Bèze) est plus ancien que le texte alexandrin (T.O. : IIe s. ; T.A. : IIIe s.), et il est très cohérent. Il faut noter que l’Eglise a gardé ces deux lignes, pourtant contradictoires3. On ne peut donc parler d’unrejet pur et simple d’Israël.

Selon le texte occidental, le jugement porté par Paul sur l’endurcissement d’Israël se conclue par la phrase suivante : « Quand il eut dit cela, les juifs partirent, discutant vigoureusement entre eux » (Ac 28,29). On a donc ici une discussionthéologique sur la question de l’accomplissement des Ecritures, une « dispute » au sens noble du terme, entre Paul et ses frères juifs4, et au sein de la communauté juive de Rome. Et, manifestement, cette discussion reste ouverte.

 

3.  L’Eglise

·        Les Actes des Apôtres nous rapportent donc les étapes de la mission : la prédication dans Jérusalem, puis hors deJérusalem, l’annonce au monde païen, suivant l’exemple décisif donné par Pierre conduit par


2 Selon certains auteurs, Malte correspond mieux que Rome aux « confins de la terre », car Rome se définit plus comme un

« centre » que comme une « frontière » (M. BERNARD, « L’Eglise aux périphéries : le dernier voyage de Paul (Ac 27,1-28,14) », NRTh 144 n° 2 (avril-juin 2022) 181-182. En réalité, c’est jouer sur les mots : les « confins de la terre » doivent s’entendre par rapport à Jérusalem et au peuple juif. L’intention de Jésus était de donner comme horizon de la mission ce qui est le plus éloigné, au plan religieux, de l’Alliance avec Israël. Rome était le centre du monde païen, le centre, pourrait-on dire, du monde idolâtre, soumis à l’autorité de l’empereur divinisé.

3 Voir P. FAURE, « Le mystère d’Israël selon les textes Alexandrin et Occidental des Actes des Apôtres », NRT 127/1 (2005) 3-17.

4 Noter qu’en 28,17, Paul s’adresse à eux comme à ses « frères », et parle de « notre peuple ».


l’Esprit Saint. Ce même Esprit a conduit Paul (et à travers lui les chrétiens) jusqu’à Rome, représentant les

« confins de la terre », c’est-à-dire la totalité du monde.

Pierre a quitté Jérusalem et Paul, le territoire d’Israël, pour s’adresser aux nations païennes. Ce passage de Jérusalem à Rome est structurant dans le livre des Actes. Il a une signification théologique. Il permet de comprendre ce qu’est l’Eglise.Elle n’est pas enclose dans Jérusalem, elle doit au contraire en sortir, car elle est envoyée vers les confins de la terre, selon l’ordre donné par Jésus avant son Ascension (Lc 24,47 et Ac 1,8). Mais si l’on peut dire que l’Eglise est tout entière dans le passage de Jérusalem à Rome, il faut comprendre ce passage comme le lieu d’une tension féconde, et non pas comme une rupture. En réalité, ni Pierre ni Paul n’ont coupé le lien avec Jérusalem. On se souvient que les premières missions en sontparties, et que c’est là également que les apôtres venaient rendre compte au terme de leurs missions. Jérusalem demeure pourl’Eglise comme une matrice, sans laquelle elle perdrait sa substance. Elle reste la mère, « car en elle, tout homme est  » (Ps86)5. Si l’Eglise s’identifiait avec la ville de Rome, elle se laisserait absorber par le monde païen.

·        Malgré les heurts de plus en plus fréquents et de plus en plus durs entre juifs et disciples du Christ, que ne minimisent pasles Actes, les uns et les autres sont toujours en dialogue. Il est hautement significatif que le livre des Actes, ce grand récit de l’annonce aux nations, se conclue sur ce dialogue entre Paul et ses coreligionnaires Juifs dans la maison de Rome. Le récitaurait pu se terminer avec une description de l’Eglise issue des nations païennes, considérant que désormais le lien avec Israël est caduque. Il n’en est rien. A aucun moment, les étapes audacieuses de la mission n’ont supposé un rejet d’Israël. A aucun moment, on ne voit Paul prendre congé du Judaïsme. Il y a bien sûr la crise d’Antioche, où il s’est détourné des Juifs, mais ils’agit surtout pour Luc de montrer comment le refus des Juifs a constitué une occasion providentielle d’ouverture large auxnations païennes (Paul développera ceci dans l’épître aux Romains). C’est une lecture théologique. La priorité est à la mission :le « Concile de Jérusalem » veut lever les obstacles qui risqueraient de décourager les païens. Pierre et les disciples se souviennent de l’ordre du Seigneur : « Avance en eau profonde ! » (Lc 5,4). Mais ouverture aux nations ne signifie pas caducité d’Israël : l’accomplissement de l’œuvre messianique du Christ entraîne Israël et les païens dans une même histoirede salut.

 

Conclusion

Jusque dans sa mission au cœur du monde païen, l’Église ne peut cesser de dialoguer avec le peuple juif ; non pas commeavec un interlocuteur étranger, mais comme celui sans lequel on ne peut se comprendre soi- même. Car en réalité, Israël demeure toujours présent au terme de la mission apostolique, comme il l’est à l’origine, et il le demeurera tant que l’Eglisesera en mission, c’est-à-dire jusqu’à la fin des temps.

 

 



L’arrivée de Saint Paul en Europe

Mosaïque près de l’église Saint Nicolas, à Kavala (ancienne Neapolis, Grèce)

 

 

 

Bibliographie      COLLECTIF, Une lecture des Actes des Apôtres, Cahiers Évangile 21, le Cerf, Paris 1977

—   J. DUPONT, Études sur les Actes des Apôtres, coll. Lectio Divina 45, Cerf, Paris 1967   ―   J. DUPONT,

Nouvelles études sur les Actes des Apôtres, coll. Lectio Divina 118, Cerf, Paris 1984.


5 Il est intéressant de noter, à la suite du père Cerfaux, que pour les Actes des Apôtres, l’Eglise (Ekklèsia), c’est d’abord la communauté deJérusalem (Ac 5,11 ; 8,1.3). L’Eglise est une (Ac 9,31), comme est un le peuple rassemblé par Dieu dans le désert. Avec l’arrivée des païens, selon le témoignage des Epîtres, Saint Paul va employer le nom d’Eglise dans un sens plus large (« les églises », « l’Eglise qui est à ... »), mais sans perdre la référence à la communauté de Jérusalem, qui jusqu’au bout garera un droit de regard sur les autres Eglises (Ac 11,22). Et le terme évoque toujours l’Assemblée d’Israël au désert, « l’Eglise du Seigneur », qu’évoque Saint Etienne dans son discours devant le Sanhédrin (Ac 7,38; à plusieurs reprises dans le Deutéronome, l’hébreu qahal,

« assemblée », est traduit dans la Septante par Ekklèsia, cf. Dt 4,10 ; 23,9) (L. CERFAUXLa théologie de l’Église suivant saint Paul, UnamSanctam  54, Paris 19652, chapitre IV).



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