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dimanche 27 novembre 2022

The Jewish Cardinal - Le Métis de Dieu / Making Of

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Fiddler on the Roof: If I Were a Rich Man (arr. T.Y.M. Kolonomos, A. Mes...

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Alexander Rosin : histoire poignante d'un rescapé de la Shoah

samedi 26 novembre 2022


 

Fêtes Juives

 



Notre-Dame-des-Miracles devant laquelle les participants du pèlerinage à Orléans (5 Novembre 2022) prièrent pour Myriam Bat Sion

 


Messe pour les 80 ans de la lettre de Mgr Saliège

Cérémonie d'hommage pour les 80 ans de la lettre de Mgr Saliège

La lettre de Mgr Saliège qui marque l'histoire

Le choix de Dieu à Orléans : Lustiger, Péguy et Jeanne d'Arc

 






Rencontre avec le grand rabbin Haïm Korsia à l'occasion de l'exposition Pranas Gailius

 



Pourquoi Lustiger ?

 



https://www.collegedesbernardins.fr/content/pourquoi-lustiger


vendredi 14 octobre 2022

La date très symbolique de la saint Jean XXIII

 


Invitation au pèlerinage à Orléans sur les pas d'Aron Jean-Marie Lustiger (samedi 5 Novembre 2022)

 


Vous êtes tous chaleureusement invités à participer au pèlerinage à Orléans sur les pas d' Aron Jean-Marie Lustiger.

 

le samedi 5 novembre 2022

Sous l'égide de la Vierge Marie, de Saint Michel Archange et de Sainte Jeanne d'Arc.  

 

Journée préparée avec l'aide de l'évêché d'Orléans et du rectorat de la cathédrale Sainte Croix.

                                                                                          

 1)Programme:   

   
Partant de la gare, nous "pèlerinerons" vers la cathédrale Sainte Croix où Aron Lustiger, à 14 ans, pendant la semaine sainte, ressent le désir de devenir chrétien. Jean Marie Lustiger y recevra son ordination épiscopale le 8 décembre 1979. 

·      Une messe sera célébrée par le père Thierry Vernet, notre aumônier, dans le choeur de la cathédrale à 11h15.

·      Après une courte visite de la cathédrale, nous irons à la chapelle de l'évêché où Aron a reçu le baptême, le 25 août 1940.

·      Ce sera sa chapelle privée quand Jean-Marie Lustiger sera nommé évêque d'Orléans.

·      Nous déjeunerons au séminaire interdiocésain , chacun apportant SVP un mets festif (des précisions seront données ultérieurement).

·      ou 3 interventions sur le thème du pèlerinage sont prévues pendant le repas.

 

Après le repas, en passant devant la maison de Jeanne d'Arc, nous irons au sanctuaire marial Notre Dame des Miracles haut lieu de la Foi, de l'Espérance et de la force du Ciel. Force que Jeanne d'Arc est venue elle-même puiser auprès de la Vierge Marie pour sa mission de libératrice.

 

Rejoignant la place du Martroi, nous dirons une prière pour la France devant la statue de Jeanne d'Arc rentrant victorieuse dans Orléans . 

Notre pèlerinage se terminera là et nous retournerons vers la gare.

 

Ce pèlerinage étant ouvert , invitez largement !

 

2)Informations pratiques:

 

 

- horaire des trains:

- aller  gare d'Austerlitz: 9h24- arrivée Orléans: 10h34.

- retour gare d'Orléans: 17h27-arrivée gare d'Austerlitz: 18h34

-Pour l'organisation s'inscrire SVP le plus rapidement possible en envoyant un mail à laurentwyart@yahoo.fr et copie mariefilledesion@yahoo.fr

 

 

3)Vos contributions au pèlerinage: le site internet

 

 Nous vous proposons, que vous veniez ou non, et pour ceux qui le désirent, d'écrire un document ou de faire une vidéo sur le thème JM Lustiger ou Jeanne d'Arc ou St Michel.

Ils seront publiés sur un site internet dédié.

Envoyez vos documents à Yannick, voici son mail pzachee@gmail.com avec copie à mariefilledesion@yahoo.fr

 

Nous vous donnerons plus de précisions sur cette journée ultérieurement.

 

Bien fraternellement, et dans la joie de ce pèlerinage.

 

Le Conseil:  France Anthonioz, Matthieu Boutry et Marie-Christine Bertin avec notre aumônier: Père Thierry Vernet. Pour l'Association Marie Fille de Sion -Myriam Bat Tsion



Complément d'information:

 

Chers amis,

 

 

·      Benoît Pellistrandi, et, nous l'espérons Jean Duchesne, participeront au pèlerinage et interviendront pendant le déjeuner.

 

·      Denis Pelletier et  Benoît Pellistrandi ont publié en 2022 Jean-Marie Lustiger entre crises et recompositions catholiques (1954-2007), PUR, Rennes.

 

·      Jean Duchesne, exécuteur littéraire de Jean-Marie Lustiger, vient de publier avec Sylvaine Lacout Un juif cardinal Aron Jean Marie Lustiger: qu'en est-il de l'héritage?

 

·      Henri Paget, aussi des nôtres, sera à l'orgue pendant la messe. Titulaire de l'orgue de l'église Sainte-Jeanne-de-Chantal de Paris dans le 16ème jusqu'en 2019. Il a créé avec JM Lustiger un corpus liturgique .

 

·      Un guide nous fera visiter la cathédrale Sainte Croix après la messe.

 

·      François Maurin, archiviste de l'évêché d'Orléans, accompagnera le groupe à la chapelle de l'évêché où JM Lustiger a été baptisé.

 

·      Un membre d'une association Jeanne d'Arc, d'Orléans, interviendra sur Jeanne d'Arc et St Michel pendant le déjeuner.

 

Ce pèlerinage étant ouvert , invitez largement !

 

 

Bien fraternellement.

Le Conseil

Yom Kippour : un jour unique



El Nora Alila

Sonido del Shofar HD


 

SHANA TOVA 5783 !!!

 





Chemini Atséret et Sim'hat Torah (16 Octobra / 18 Octobre 2022)

 

Soukkot 9 Octobre / 16 Octobre 2022

 



https://fr.chabad.org/holidays/default_cdo/jewish/holidays.htm

Roch Hachana : l'anniversaire de l'Humanité

 


La fête du Roch Hashanah est célébrée les 1er et 2ème jours du mois de Tichri. Il s’agit du début de l’année ainsi que de l’anniversaire de la Création d’Adam et la naissance de l’humanité.
Le thème principal de Rosh Hashanah est notre acceptation totale de la royauté de D.ieu. Le Zohar décrit cela en ces termes : « Le chofar d’en bas éveille le chofar d’En-Haut et le Saint, bénit soit-Il, se lève de Son Trône de Jugement et s’assoit sur Son Trône de Miséricorde. ». Le shofar est sonné durant les deux jours de la fête (sauf si le premier tombe en Shabbat), appelant au repentir puisque Roch Hachanah marque également l’anniversaire du premier péché de l’être humain et constitue le premier des Dix Jours de Repentance qui culminent avec Kippour. 100 coups de shofar retentiront au cours des offices de Roch Hachanah.
Au-delà de l’écoute du Shofar, la célébration de Rosh Hashanah comporte d’autres aspects : faire Hatarat Nédarim (annulation des vœux) la veille de Roch Hachanah, récitation de la prière de Tachlikh, consommation de mets particulièrement doux et sucrés devant augurer d’une année de douceur comparable.

1/ Une fête, quatre réalités

Terme en usage depuis la Mishna, Rosh Hashanah, désigne moins le début chronologique de l’année que sa valeur de fondement : « le début temporel y est la métaphore d’un début ontologique, méta-temporel ». Le Talmud évoque la controverse entre Rabbi Eliézer soutenant que « Le Monde fut crée en Tichri » et Rabbi Yéoshou’a de répondre qu’il fut crée en Nissan[1] . Nissan et Tichri, respectivement équinoxe de printemps et d’automne.
« C’est à Roch Hachana qu’a été aboli l’esclavage pour nos pères en Egypte. Au mois de Nissan (Pessah), ils ont été libérés. C’est donc au mois de Tichri (mois de Roch Hachana) qu’il était prévu qu’ils soient libérés. Rabbi Yeoshoua a enseigné, c’est en Nissan qu’a été créé le monde, en Nissan que sont nés les Patriarches, en Nissan qu’ils sont morts, à Pessah est né Isaac. C’est donc à Roch Hachana que Sara, Rachel et Hanna ont été fécondées. Et c’est à Roch Hachana qu’est sorti Joseph de la prison d’Egypte. »[2]. Le début de l’histoire ressemble à Nissan : le monde, aventure entre l’homme et D.ieu, réussira ; c’est un regard sur le monde plein d’enthousiasme, comme Isaac le laisse présager : « il rira ». Ainsi retient-on la création de l’homme en Tichri.

Dans son commentaire de la Torah, Rachi souligne que l’idée de création renferme aussi bien justice que miséricorde ; ainsi, Rosh Hashanah évoque :
- la création du monde, le "bereshit",
- et sa bonté constitutive "wayar’ ‘Elohim".

Yom-Zikkaron, autre appellation de Rosh Hahshanah révèle son caractère mémorial ; le début de la création est commencement des événements de salut et l’assertion que « la racine du temps ne se trouve pas dans le temps, mais dans l’amour de D.ieu Qui le veut et Qui le crée » [3]. Tout comme Adam, une fois crée, s’est hâté de proclamer D.ieu, Roi de l’Univers, la fête nous invite à suivre son exemple. Cette proclamation se fait au son du shofar ; le son qui en émane, éveille des souvenirs s’étendant sur toute l’histoire du monde. Un Midrash raconte un dialogue entre D.ieu et Abraham, au terme duquel D.ieu offre une garantie à Abraham, pour la postérité :
 « Abraham vit l’endroit de loin :
[...] Abraham Lui dit (à D.ieu): tout comme j’avais dans le cœur de quoi Te répondre en disant: hier Tu m’as dit, c’est par Isaac qu’on nommera ta descendance, maintenant Tu me dis, fais le monter en sacrifice et tout comme j’ai combattu mon penchant en ne Te rétorquant rien, de même, si les descendants d’Isaac venaient à fauter et se trouvaient dans la détresse, devrais-Tu mentionner en leur faveur la ligature d’Isaac faisant comme si sa cendre (celle d’Isaac) est déposée sur l’autel, Tu les pardonnerais alors et les sauverais dans leur détresse. Dieu lui dit: tu as exprimé tes dires, Je vais exprimer les Miens: dans l’avenir les descendants d’Isaac pécheront contre Moi et Je les jugerai à Roch Hachana. Néanmoins lorsqu’ils [Me] supplieront afin que Je leur trouve un mérite et que Je mentionnerai [alors] la ligature d’Isaac, ils sonneront devant Moi dans un shofar tel que celui-ci. Abraham Lui dit : qu’est ce que le shofar? Dieu lui répondit: retourne toi. Immédiatement, Abraham leva les yeux et vit: voici qu’un bélier, derrière lui, s’était pris les cornes dans un buisson [...] ».[4]                                                                                                      
Bénédiction de la tefillah : « Béni sois-Tu, Toi qui sanctifies Israël et le Jour du Mémorial ». On a coutume de lire Génèse 21 , 1-4 et Samuel 1, 19-20 (premier jour de R.H), Genèse 22, 1 et Jérémie 31, 20 (le second)[5]
Cette fête porte également le nom de Yom Teroua (le Jour où l’on sonne), insinuant la principale prescription à honorer : écouter la sonnerie du Shofar à la synagogue. 

La littérature rabbinique la nomme, de surcroît, Yom Hadin (Jour du Jugement). Il marque le commencement des  Yamim Noraïm (Jours Redoutables) ; Yom Kippur constitue le point culminant des dix jours de Repentance (‘Aseret Yeme Teshuvah), fête du Grand Pardon, don de la miséricorde divine, renouvellement de la promesse de Création et d’Alliance, où D.ieu ne tient plus compte des infidélités de son partenaire, l’homme, dans le projet de Sa Création.
Redoutable jour de fête et de jugement ! Rabbi Schmelke de Nikolsbourg concluait : « les pleurs versés en ce saint jour ne sont point pour notre bénédiction si la tristesse les habite car la Shekhina ne se plait point dans la tristesse et l’accablement mais seulement dans la joie du Commandement accompli. Il ne saurait exister de joie plus grande que celle de ce jour où il nous est donné de surmonter nos cœurs par la vertu du retour vers D.ieu. ».
 Ces larmes d’aujourd’hui, qu’elles ne soient que pleurs de joie car il est écrit « Servez le Seigneur avec crainte et réjouissez vous avec tremblement »[6]. Car le jugement de D.ieu n’est pas condamnation mais invitation au pardon, à la techouva : « Je ne prends pas plaisir à la mort du pécheur, mais au retour du pécheur qui change de voie pour avoir la vie »[7]

2/ Une fête : trois thèmes fondamentaux de Roch Hachanah sont :

« Malkouiot, Zikhonot, Chopharot (Règne d’Hachem, Souvenirs, Sonneries du soffar). Les Malkouiot sont dites dans la ‘Amida du matin, dans la bénédiction de la Khedoucha d’Hachem, et dans la Tephila de Moussaf, après la bénédiction de la Khedoucha d’Hachem et le ‘Aleinou lechabea’h (que nous disons tous les jours à la fin de chaque Tephila, mais qui en fait a été écrit pour Roch haChana [par Aba Arikaï, Amora des première générations]), sont dits une série de verset qui chantes la gloire d’Hachem, les Malkouiot, suivis de deux séries de versets, les Zikhonot et enfin les shoffarot, les sonneries du shoffar. Dans la lecture du Sh’ma qui se termine par « Ani Eloqeikem » (je suis votre D.ieu), nous disons aussi les Malkouiot ».[8]

  - royauté è Création è malkhouiot è D.ieu est Roi car Il créa le monde (Psaume 92 : Hachem règne). Différence entre royauté / gouverner. Désigner un roi fait partie des 3 mitzvot incombant au peuple. La royauté suppose une ressemblance entre le roi et ceux qui le reçoivent comme tel. Avant la Création, Hachem ne régnait pas, mais « dominait » Sa création ; ainsi est-il possible de comprendre « Hachèm règne » comme ne signifiant pas qu’Adam fut le premier à proclamer le règne d’Hachèm mais « qu’avec la création de l’homme fut crée le règne d’Hachem »

  - souvenir è  Révélation è zikhronot è D.ieu s’est rappelé à nous (connaissance de D.ieu). Les zikhronot proférées par nous en ce monde constituent les moyens par lesquels Hachem les élève, en aboutissement, devant Lui.
Le jour de l’an, Rabbi Yehouda Zevi de Rozdol prononça ces paroles : « Nous avons dit aujourd’hui dans notre prière : ‘Tu te souviens de toute éternité de tout ce qui s’oublie’. Qu’entendre par là sinon que D.ieu garde en mémoire précisément tout ce que l’homme oublie ? Si quelqu’un fait le bien, s’il ne garde pas en souvenir ce qu’il a fait, D.ieu se rappelle cette bonne œuvre. Tandis que si quelqu’un se le rappelle dans l’exaltation de son cœur et va en répétant ‘j’ai bellement prié, splendidement étudié’ alors il ne reste plus rien de tout cela devant les yeux de D.ieu. Et si quelqu’un a chu dans le péché, qu’il se souvienne et se la rappelle de toutes ses forces dans son repentir, D.ieu oublie alors son péché. Tandis que celui qui délaisse et oublie avec légèreté et promptitude, tous les péchés qu’il a commis, D.ieu les retient »[9].

  - shofar è Rédemption è shofarot è D.ieu, dévoilé au Sinaï au son du shofar, se dévoilera pour nous sortir de l’exil (shofar des temps futurs). « En ce jour résonnera le Grand Shofar ; alors arriveront ceux qui étaient perdus dans le pays d’Achour, relégués dans la terre d’Egypte, et ils se prosterneront devant Hachem, sur la montagne sainte, à Jérusalem »[10] ; la grandeur du shofar réside en ce qu’il représente « le shofar du jour à venir », soit le couronnement de D.ieu que l’esprit appréhendera « ce jour à venir ».

3 / La liturgie de Roch Hachanah : un peuple, un D.ieu, une aventure

Rabbi Krouspedaï disait au nom de Rabbi Yo’hanan : « Trois livres sont ouverts le jour de Roch Hachana, celui des parfaits impies, celui des justes parfaits, ainsi que celui des benonim. Les justes parfaits sont inscrits immédiatement dans le livre de la vie, les parfaits impies, immédiatement dans celui du trépas et les benonim sont en suspend de Roch Hachana jusqu'à Kippour; s’ils sont méritants, ils sont [alors] inscrits dans le livre de la vie, s’ils ne sont pas méritants, ils sont inscrits dans le livre destiné au trépas. »[11]

  a/ Roch Hachanah dans la littérature : aux origines de la fête

Les quatre chapitres consacrés à la fête de Roch Hachanah ne se concentrent pas tant sur la sonnerie du shofar ou les prières traditionnelles mais sur l’importance de marquer le temps. Le premier traité de Roch Hachanah s’attarde sur l’importance pour les juifs de respecter les fêtes le même jour. Le Sanhédrin était chargé d’entendre les témoins de la nouvelle lune ; ces derniers étaient même dispensés d’observer le shabbat afin de présenter leur témoignage devant le Tribunal. 
Le début du mois correspond à la néoménie. Il incombait aux hommes de fixer le temps ; depuis leur sortie d’Égypte, les hébreux, en peuple libre devinrent maîtres de modifier le cours de l’histoire. 
« Et le Seigneur parla à Moïse et Aaron en terre d’Égypte en ces termes : ‘Ce mois sera pour vous le commencement des mois ; il sera pour vous le premier mois de l’année’. »[12]. Or, si les témoins arrivaient tardivement le 30ème  jour (si après 29 jours il n’y avait plus de témoins, le 30ème  était Roch Hodech), le Sanhédrin fixait Roch Hodech pour le lendemain. Des feux étaient allumés et les gens de la Gola (Babylonie) observaient deux jours de fête afin d’être certains d’observer la fête. Roch Hachanah est la seule fête où les deux jours sont Roch Hodech, en commémoraison de ces temps anciens. Il était primordial de ne pas diviser le peuple d’Israël. « Être juif, c’est œuvrer pour la survie d’un peuple qui vous a légué sa mémoire collective dans sa totalité. Nul n’a le droit de disséquer l’histoire pour y opérer un choix personnel ne retenant que telle période ou telle personnalité. Votre Moi les renferme toutes. »[13].
"Quiconque se veut branche coupée devient autre", enseigne le Midrash. Isolez vous dans le temps et il devient abstraction, et vous aussi. Le temps est un lien, votre Moi une somme. Nos Sages le perçurent très rapidement ; le Traité de Roch Hachanah renseigne qu’il existait des discordances entre les autorités rabbiniques ; les désaccords étaient dépassés dès lors qu’il s’agissait de maintenir l’unité du peuple. Tout le judaïsme repose sur chaque juif tant que l’unité du peuple est préservée (puissance du magister dans la tradition juive). 

Rabbi Gamliel envoya dire à Rabbi Yeshoua : «Je t’ordonne de venir chez moi, avec ton bâton et ta bourse d’argent, le jour de Kippour qui tombe selon ton calcul». Rabbi Akiva alla chez ce dernier et le trouva attristé. Il lui dit : «J’ai une preuve que tout ce qu’ordonne Raban Gamliel, tu dois l’exécuter : il est dit «Voici les fêtes de l’Eternel, convocations saintes, que vous, vous appellerez». En leur temps ou non, seules comptent ces fêtes-là (celles proclamées par le tribunal).  Rabbi Yeshoua alla chez Rabbi Dossa fils d’Arkinos et lui dit : «Si nous commençons à remettre en question les décisions du tribunal de Raban Gamliel, nous devons remettre en question tous les tribunaux depuis Moïse jusqu’à nos jours.  En effet, il est dit : «Moïse monta, ainsi qu’Aaron, Nadav et Avihou, et les soixante-dix sages d’Israël»; pourquoi les noms des sages n’ont pas été dévoilés ? Pour t’apprendre que chaque tribunal composé de trois personnes a la même valeur que celui de Moïse».          Rabbi Yeshoua prit son bâton et sa bourse d’argent et alla chez Raban Gamliel, à Yavné, le jour de Kippour qui tombait selon son calcul. Rabbi Gamliel se leva et lui embrassa la tête en disant : «Viens en paix mon maître et mon élève ! Mon maître en sagesse et mon élève car tu as accepté mes paroles.».[14]
Rabbi Gamliel exige une terrible profanation de la part de Rabbi Yeshua : venir avec son bâton et tout son argent le jour de Kippour. Rabbi Akiba intervient pour assurer ce dernier qu’il a bien raison du point de vue de la Halaka ; toutefois, il lui conseille d’aller s’humilier au jour où il est persuadé que tombe Kippour afin de maintenir l’unité du peuple hébreu.

b/ l’essence de Roch Hachanah : écouter la sonnerie du shofar (appel à la pénitence + invitation au combat)

« Au septième mois, le premier jour du mois, il y aura pour vous convocation sainte : vous ne ferez aucune œuvre servile. Ce sera pour vous un jour de sonnerie »[15]. Le shofar est généralement une corne de bélier ; il est toutefois permis d’utiliser d’autres cornes hormis celle d’une vache, d’un veau ou animal appartenant à cette famille. Pourquoi ? Selon le Talmud, l’objet employé reflète l’état d’esprit indélébile de la circonstance dans laquelle il a servi. Ainsi, Rav H’isda nous enseigne : « Un accusateur ne peut pas servir de défenseur »[16]. La corne servant à la fabrication du shofar ne doit pas être celle qui rappellera la faute du veau d’or.

Il s’agit de la Mitzva essentielle dont il faille s’acquitter à Roch Hachanah. L’obligation d’entendre la terouah figure trois fois dans la Torah. Chacune de ses occurrences est composée de trois sons :
  tekia : son unique, long (évoque les trompettes d’argent utilisées dans le désert è mise en alerte, convocation des troupes)
  terouah : son saccadé, interrompu (au moins 9 petits sons) è tremblement, l’âme désolée, sanglots en présence du jugement divin
  tekia : son unique long è retour au calme (sérénité recouvrée après avoir entendu le jugement miséricordieux)

Quelle interprétation peut-on fournir ? 
Chez les juifs, le rite est évocateur de la collectivité. L’homme dispose d’une conscience personnelle dont il rend compte devant D.ieu ; le juif est membre d’un collectif qui le soutient, semblable aux deux tekiot entourant la terouah. Il est besoin de deux hommes forts afin d’encadrer un homme qui faiblit.
Quand sonne t-on ? Après la lecture de la Torah, avant et pendant la prière du Moussaf. Cette tradition trouve son origine dans les événements de Bach Kochba. Suite à la révolte, il arriva une fois que les juifs sonnèrent du shofar tôt le matin et furent massacrés par les romains craignant qu’il ne s’agît d’un appel à la rébellion. Afin d’éviter toute erreur ultérieurement, on décida de prier d’abord Sh’ma, dire la Amida, lire la Torah afin de ne pas susciter d’inquiétude[17]. Par ailleurs, à l’heure du dernier office de Cha’harit, les fidèles sont couronnés de mitzvot : les tsitsit, le Sh’ma, la lecture de la Torah, le son du shofar intervient alors, porteur du pardon.

Le son rauque du shofar évoque une cohérence de l’aventure humaine dont les juifs sont co-auteurs. Le shofar nous remémore que D.ieu se fait suppléant des hommes pour les aider. En ce jour de création de l’homme nous sommes conviés à réussir l’Histoire en faisant un bilan.
  - La Création du monde eut lieu au son du shofar
  - La révélation de la Torah au Sinaï eut lieu au son du shofar
  Tanakh dit que la parole des prophètes est comparable à une sonnerie de shofar
  - Les destructions du Temple se sont passées au son du shofar
  - Le rassemblement des exilés, qui correspond au temps messianiques, se fera au son du shofar
  - Le jugement dernier aura lieu au son du shofar
  - La résurrection des morts aura lieu au son du shofar

c/ Prescriptions de Roch Hachanah

  - Hatarat Nedarim (annulation des vœux)

Certains vœux peuvent être annulés, selon la loi juive, par une cour de trois personnes (ou dix), cela pour arriver au Jour du Jugement exempt de fautes. Quatre (ou 11) hommes se réunissent, l’un se lève et affront ses « juges » pour l’occasion, il avoue avoir pris des engagements, contrit d’avoir surestimé ses forces et n’avoir pas été en mesure de tenir ses engagements, il admet avoir manqué de discernement et demande au trois (ou 10) participants d’annuler ses vœux. On lui dit à trois reprises que ses vœux sont annulés, après quoi, il reprend place et un autre se lève pour la même procédure.

  - Tachlikh / Techouva

« Tous les juifs se réunirent comme un seul homme, sur la place qui s’étend devant la porte de l’eau »[18].
Le Tachlik n’est pas mentionné dans le Talmud ; on trouve son occurrence la plus ancienne dans le livre de Néhémie. Le rituel du Tachlik peut varier selon les communautés, seuls sont immuables dans la liturgie du Tachlik tous les versets du livre de Michée débutant par « Mi E-l kamokha », soit « Qui est comme Toi, ô D.ieu »[19]. Il est réalisé le premier jour de Roch Hachanah suite à la prière de l’après midi, auprès d’un lac, rivière, mer, contenant des poissons de préférence.

Pourquoi au bord de l’eau ? Une coutume justifiée par plusieurs raisons :

              - commémoraison de l’abnégation de notre père Abraham. On raconte que Satan fit dévier un fleuve pour empêcher Abraham d’aller accomplir le sacrifice d’Isaac. Le patriarche et les hommes qui l’accompagnait s’engouffrèrent dans les flots menaçant de sombrer lorsqu’Abraham implora D.ieu de l’aider à traverser. D.ieu assécha le fleuve et Abraham poursuivit sa route vers le mont Moriah.

              - les rois juifs sont traditionnellement oints à proximité d’une rivière, or c’est bien la royauté / couronnement de D.ieu que nous proclamons à Roch Hachanah.

              - prise de conscience de l’omnipotence divine grâce à laquelle Il empêche les eaux d’inonder la terre è incitation au repentir (techouva)

              - dans la mystique juive l’eau correspond à l’attribut divin de bonté ; c’est le traitement que nous demandons à D.ieu pour nous-même.

              - traditionnellement on préfère une eau habitée par les poissons. Pourquoi ? Les poissons ne sont pas soumis au « mauvais œil » et bénéficient d’une descendance abondante. Ils n’ont pas de paupières ; ainsi leurs yeux sont-ils toujours ouverts de même que D.ieu exerce sur nous une surveillance constante. De même le poisson peut être pris entre les mailles du filet, de même nous sommes pris dans celles du jugement et notre conscience s’éveille au repentir.

La veille de Yom Kippur, Rabbi Schmelke de Niklosbourg tenait un sermon sur la pénitence. Il s’avança vers l’Arche en prononçant les paroles de l’Écriture : « Car en ce jour il sera fait propitiation sur vous pour vous purifier de tous vos péchés, vous serez purs devant le Seigneur »[20]. Puis il dit les paroles de Rabbi Akiba dans la Mishna : « Devant qui vous purifiez-vous et quel est celui qui vous purifie ? Votre Père dans les Cieux »[21].
Et Rabbi Schmelke d’ajouter « le noyau du repentir, du retour vers D.ieu, c’est l’offrande de sa vie. Car voici, nous sommes la semence d’Abraham qui fit l’offrande de sa vie pour la glorification du Nom Saint, béni soit-Il, et se laissa jeter dans la four à chaux[22] ; nous sommes la semence d’Isaac, qui fit l’offrande de sa vie et présenta son cou sur la pierre de l’autel ; et ils plaident pour nous devant notre Père dans les Cieux en ce Jour saint et redoutable du Jugement ! Nous avons à marcher sur leurs traces, nous devons les imiter dans leurs œuvres et faire l’offrande de nos vies pour la sanctification de Son Nom. Mettons nous donc de tout notre amour en union avec le Nom et sanctifions nous tous ensemble ». Ainsi, d’un cœur purifié pour le service et dans la crainte de D.ieu, il faut mettre toutes nos âmes ensemble en union. Nos âmes proviennent d’une même racine : issues du trône de sa magnificence, attribut et partie de la Divinité suprême. Ainsi purifiés, mondés afin d’unir nos âmes pour accomplir le commandement « tu aimeras ton prochain comme toi même ».[23]

Nous sommes unis à Son Nom è nos âmes (participantes de la Divinité) en union à D.ieu è la Torah « s’avance comme notre avocate devant notre Père ». Jadis offerte à toutes les nations, nous seuls l’avons reçue en répondant « nous le ferons » et après seulement « et nous écouterons »[24]. Il est juste qu’elle intercède pour nous et implore la miséricorde de D.ieu.
Roch Hachanah è faire techouva par compréhension de notre rôle dans l’histoire è techouva de l’intelligence. J’ai eu un comportement non cohérent avec la mission sainte dont je suis investi. Pas de tristesse mais joie de comprendre en quoi je n’ai pas été conforme, le son du shofar m’y invite.
Yom Kippour è dix jours plus tard, téchouva de l’émotion, du cœur (le cœur est ému des manquements à son devoir, de s’être laissé aller)
Sukkot = = = >>> Hochannah Rabba è on invite les nations à banqueter ; cela peut sensibiliser les gens aimant D.ieu et Sa créations qui n’ont pas encore fait techouva. Rien n’est perdu : D.ieu peut les enlever du livre de mort.

Pourquoi réciter la confession des péchés en suivant l’ordre alphabétique ? Rabbi de Worki, de répondre « autrement, on ne saurait pas quand cesser de se frapper la poitrine Car le péché est sans limite et la conscience du péché sans fin. Tandis que l’alphabet a un commencement et une fin ».[25]

  - Seder : Simanim

Il est prescrit de ne pas consommer d’aliments acides ou de mets amers, mais privilégier les aliments doux, sucrés, symbolisant notre désir d’avoir part à une année d’abondance, de douceur, de bénédiction. On évitera les noix (« egoz » è valeur numérique du lemme égale à celle de « ‘het » : péché).
le fruit nouveau (pomme) : Le second soir de Roch Hachanah, il est de coutume de placer un fruit nouveau sur la table et le consommer après le kidouche (un fruit de saison que nous n’aurons pas encore goûté)
            la ‘hallah dans le miel : après les ablutions, lever les deux ‘hallot et réciter la bénédiction de Hamotsi. Tremper la ‘hallah dans le miel (au lieu du sel durant le kidouche habituel)
            la grenade : symbolisant notre souhait d’une année pleine de mitzvot semblables aux grains savoureux du fruit
            la tête d’un poisson (ou d’un bélier, ou autre animal cachère excepté de chèvre) : symbole de notre désir d’être en tête cette année.
            les mets dont les noms dans la langue usitée évoquent bénédiction et prospérité (chez les ashkenazim, des carottes, « meren » en yiddish, signifiant « se multiplier »).
            dattes è liées au mot « terminer » car « Yehi ratsone milefanekha Ado-naï Elo-hénou vElo-hé avoténou, chéyitamou oïvénou vessonénou mevakché ra’aténou » (Puisse être Ta volonté, Eternel notre D.ieu et D.ieu de nos pères, qu’il y a une fin à nos ennemis, ceux qui nous haïssent et tous ceux qui nous veulent du mal).
           petits harocits blancs (liés au mot « cœur »)è que D.ieu nous prenne à cœur
  poireau (lié au mot « couper / abattre un arbre »)è que soient abattus nos ennemis
            betteraves (liées au mot « disparaître/ partir ») è que disparaissent nos ennemis et ceux qui nous veulent du mal
la courge (liée au mot « énoncer / déchirer ») è Yéhi ratsone milefanekha Ado-naï Elo-hénou vElo-hé avoténou, chétikra' ro'a gzar dinénou, veyikarou lefanekha zakhiyoténou (Puisse être Ta volonté, Éternel notre D.ieu et D.ieu de nos pères, que le mal de notre verdict soit déchiré, et que nos mérites soient énoncés devant Toi.)

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À chaque nouvelle année comme au matin de la création, D.ieu refait le monde et le confie à l’homme. D.ieu est roi, nous sommes co-auteurs de l’Histoire. Roch Hachanah marque le début des événements su salut : D.ieu se souvient de Sarah et Isaac est engendré à Roch Hachanah. Ce jour est l’affirmation que la racine du temps ne se trouve pas uniquement dans le temps mais dans l’amour de D.ieu. 
Le temps devient « salut » à condition que le peuple juif soit un seul corps jusqu’à l’aboutissement de cette aventure sinon il sera brisé en mille cases qui ne porteront pas le Saint projet en question. 
Le point culminant des dix jours de repentir (‘aseret yeme teshuvah) se situe à Yom Kippour, désigné aussi par le terme de Shabbat Shabbatot[26] ou encore Yoma[27] et trouve son étymologie dans le verbe kipper (expier). Ainsi s’accomplit la promesse prophétique : « quand vos péchés seraient comme l’écarlate, comme neige ils blanchiront ; quand ils seraient comme la pourpre, comme laine ils deviendront »[28]




[1] Rosh Hashanah 10b-11a
[2] Traité Roch Hachanah 11 a
[3] La prière d’Israël, Di Sante C., 1986
[4] Midrash Tan’houma, Genèse chapitre 23
[5] « Ephraïm est-il donc pour moi un fils si cher, un enfant tellement préféré, pour qu’après chacune de mes menaces je doive toujours me souvenir de lui, et que mes entrailles s’émeuvent pour lui, que pour lui déborde ma tendresse »
[6] Psaume 2, 11
[7] Ezechiel 33, 11
[8] Rav Ytzchok Hutner, sur Roch Hachanah, 1957
[9] Buber M., Récits hassidiques, « Mémoire et oubli », p. 612
[10] Isaïe 27, 13
[11] Talmud Babylone, Roch Hachanah, 16 b
[12] Exode 12 : 1-2
[13] Wiesel E., Entre deux soleils, 1970, p.173
[14] Traité Roch Hachanah, chapitre 2, Mishna 7
[15] Nombres 29, 1
[16] Talmud de Babylone, Roch Hachanah 26 a
[17] Talmud Yeroushalmi, Roch Hachanah 4, 5
[18] Néhémie 8, 1
[19] Michée 7, 18-19
[20] Lévitique 15, 30
[21] Rabbi Akiba Ben Joseph (50 – 132 de notre ère), le plus célèbre des Tannaïm
[22] selon la légende pour avoir refusé de se prosterner devant les idoles
[23] Buber M., Récits hassidiques, « un sermon sur la pénitence », p.268
[24] Exode 24, 7-8
[25] Buber M., Récits hassidiques, « l’alphabet », p. 699
[26] Lévitique 23, 32
[27] Mishna
[28] Isaïe 1, 18

(Andrucovici Tamara, pour Marie Fille de Sion)