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mercredi 10 mai 2017

Le séminaire français de Rome honoré pour avoir protégé des juifs


Une plaque rappelant le sauvetage de 50 juifs cachés dans ses murs de 1943 à 1944 a été inaugurée mardi 9 mai au Séminaire pontifical français de Rome.



Le Séminaire pontifical français de Rome a été récompensé, mardi soir 9 mai, pour son action pendant la Seconde Guerre mondiale quand 50 juifs ont été cachés dans ses murs en 1943 et 1944.
Une plaque offerte par la Fondation Raoul-Wallenberg, et qui désigne le séminaire comme « Maison de vie», a été dévoilée en présence notamment de l’ambassadeur de France près le Saint-Siège, Philippe Zeller. Lors de la cérémonie, les noms de ces 50 personnes de confession juive, cachés après la rafle du 16 octobre 1943, ont été lus par des séminaristes.

« Une centaine de “hors-la-loi” »

Quelques passages des archives du séminaire, lus mardi soir par Mgr Antoine Hérouard, son recteur, récemment ordonné évêque auxiliaire de Lille, permettent de mieux comprendre ce qui s’est passé entre octobre 1944 et juin 1944.
Le 26 octobre 1943, il indique ainsi que, malgré une rentrée « plus réduite que jamais » à cause des séminaristes mobilisés, « une douzaine de demandes d’Italiens » ont été refusées, faute de place. Au moment de la libération de Rome, en juin 1944, le journal se fait plus précis : « Il est maintenant permis d’écrire que le séminaire a caché durant ces huit mois, dans l’année 1943, une centaine de “hors-la-loi”. Depuis octobre, nous en avons toujours eu de trente à quarante ».

En face de la kommandantur allemande

Outre des militaires belges, français, américains et alsaciens, des soldats italiens « refusant de combattre au côté des Allemands », cinquante juifs ont été cachés, dans des conditions parfois difficiles : la kommandantur allemande se situait en effet juste en face du séminaire !
Quelques jours avant Noël, le séminaire a eu vent d’une possible perquisition obligeant à évacuer la maison malgré un document du Vatican expliquant que « le Séminaire pontifical français est sous la responsabilité de la Sacrée Congrégation des séminaires et, comme tel, n’est pas passible de perquisition ou de réquisition ». « Ce qui ne fut pas vraiment suivi d’effets », a commenté Mgr Hérouard qui a rappelé que des juifs avaient aussi été cachés dans le faux plafond de la salle de conférences pendant une perquisition.
300 lieux qui ont servi de refuges identifiés
Depuis deux ans, la Fondation Raoul-Wallenberg a identifié plus de 300 lieux qui « ont servi de refuge aux victimes de la persécution et de l’extermination nazies pendant les jours sombres de la Shoah », leur décernant le titre de « Maison de Vie », dont un très grand nombre d’églises, de couvents et de monastères comme, à Paris, l’institut Notre-Dame de Sion et le temple protestant de l’Oratoire du Louvre.

Fondée par l’Argentin Baruch Tenembaum, et nommée d’après le diplomate suédois Raoul Wallenberg (1912-1952) qui sauva plusieurs milliers de juifs hongrois pendant la Seconde Guerre mondiale, la Fondation internationale Raoul-Wallenberg est engagée dans la reconnaissance et la promotion des personnes qui sauvèrent les juifs de la Shoah.

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