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samedi 23 décembre 2017

Joyeux Noël

Bethleem lieu de la Nativité - Basilique de la mangeoire

Joyeux Noël chers amis!

Que l'adoration de Jésus nouveau-né illumine nos coeurs et nos vies!

Nous vous proposons un commentaire d'Elisabeth Smadja sur Sophonie 3,14 à 17 « Entonne de joie fille de Sion...L’Éternel ton Dieu est au milieu de toi !»:

Le prophète Céphonia (3, 14, 17) s’écrie : « Entonne de joie fille de Sion...L’Éternel ton Dieu est au milieu de toi !» Au milieu se dit bequirbekh qui peut aussi se traduire par, à l'intérieur de toi.
Réjouis toi fille de Sion, réjouis toi Marie, l’Eternel ton Dieu, YHVH Elohim, est à l'intérieur de toi, dans tes entrailles. Par toi, « l’Imanou El » (Dieu avec nous) est entré dans l’Histoire ; « Yéshoua », Dieu sauve est le nom donné par l’ange à ce nouveau-né si particulier, pour signifier sa mission : racheter son peuple et l’humanité toute entière par l’offrande de sa vie.
Depuis, nous n’en finissons pas de le porter, le soigner, l’aimer, en nous, dans l’autre, lui qui, en revêtant notre humanité a pris le visage de chaque homme.
Depuis, nous travaillons à sa seconde venue, en prenant soin de ce « grain de blé » -étincelle christique, qu’il a planté en nos terres intérieures, semence messianique s'égouttant de la divine blessure du fruit de l’arbre de la croix. Nous faisons Eglise, nous faisons corps, nous sommes son corps de Gloire.
 
Bonne fête à tous !

Les antiennes "Ô" avant Noël


Les antiennes "Ô" sont des chants de la liturgie catholique latine qui accompagnent le Magnificat aux vêpres des sept jours qui précèdent Noël. Elles sont ainsi nommées parce qu'elles commencent par l'interjection « ô » adressée au Christ. Elles appliquent en effet au Christ des titres extraits de l'Ancien Testament qui expriment l'attente messianique selon les auteurs chrétiens. Les antiennes Ô sont désignées de différentes manières dans les livres liturgiques anciens et modernes : « Grandes antiennes » ; « Antiennes majeures » (antiphonae majores)1,2, « Grandes Ô », « Ô de devant Noël », « Ô de Noël ». On parle aussi à leur sujet de semaine ou octave de « Sainte Marie de l'Ô », en raison d'une tradition qui associe la semaine qui précède Noël, scandée par ces antiennes, à une octave liturgique inversée, puisqu'elle anticipe et prépare à la fête, alors qu'une octave a pour caractéristique de prolonger une solennité liturgique.
Les grandes "O" - Avant Noël 


Office des Heures, du 17 au 23 décembre 



Prières liturgiques avant Noël 


O Sagesse, sortie de la bouche du Très-Haut, 
qui enveloppez toutes choses d'un pôle à l'autre 
et les disposez avec force et douceur, 
venez nous enseigner le chemin de la prudence 

Ô Adonaï, guide du peuple d'Israël, 
qui êtes apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent, 
et lui avez donné vos commandements sur le mont Sinaï, 
armez votre bras, et venez nous sauver. 

Ô Fils de la race de Jessé, signe dressé devant les peuples, 
vous devant qui les souverains resteront silencieux, 
vous que les peuples appelleront au secours, 
délivrez-nous, venez, ne tardez plus ! 

Ô Clef de la cité de David, sceptre du royaume d'Israël, 
vous ouvrez, et personne alors ne peut fermer ; 
vous fermez, et personne ne peut ouvrir ; venez, 
faites sortir du cachot le prisonnier établi dans les ténèbres et la nuit de la mort. 

Ô Orient, splendeur de la Lumière éternelle, Soleil de justice, venez, 
illuminez ceux qui sont assis dans les ténèbres et la nuit de la mort. 

Ô Roi des nations, objet de leur désir, 
pierre angulaire qui unissez les peuples opposés, 
venez sauver l'homme que vous avez façonné d'argile 

Ô Emmanuel, notre roi et législateur, 
que tous les peuples attendent comme leur Sauveur, 
venez nous sauver, Seigneur notre Dieu ! 



mercredi 20 décembre 2017

Cuando llega Diciembre




Un rabbin et un évêque chantent ensemble en Espagnol, souhaitant l’un à l’autre de joyeuses vacances (Noël et Hannouca). Puissions-nous être tous capables de célébrer ensemble dans la joie et de nous réjouir avec nos voisins dans leurs fêtes. Puissent ces fêtes de lumière nous inspirer d’apporter notre propre lumière dans le monde !


Neuf jours avant Noël : la généalogie de Jésus


Du 17 au 24 décembre, pendant les neuf jours qui précèdent Noël, l’église entre dans une période de préparation de la fête. Les lectures de l’Evangile se concentrent sur les évènements qui amènent à la naissance de Jésus à Bethléem. Le Père David Neuhaus donne quelques commentaires sur la lecture qui ouvre cette période : la généalogie de Jésus en Matthieu 1 :1-17.
Dans de nombreuse s communautés à travers le monde, la lecture de Matthieu 1 :1-17 est une gageure pour le lecteur, du fait des noms étranges et compliqués qui constituent la généalogie de " Jésus Christ fils de David fils d’Abraham" (Matthew 1:1). Ce texte, le premier du Nouveau Testament, inscrit Jésus dans l’histoire du peuple d’Israël, comme fils d’une famille qui descend de David et d’Abraham, et d’autres personnages plus ou moins connus dans l’histoire du peuple de la promesse. Dans nos communautés, nous lisons avec une certaine aisance ces noms hébraïques, mais cela vaut néanmoins la peine de tenter de comprendre la signification de cette généalogie.
Prenons pour principe de lecture, lorsque nous faisons la lecture spirituelle et théologique de cette généalogie, qu’à chaque fois que Matthieu en dit plus que la simple mention du nom du père engendrant le fils, nous sommes invités à remarquer l’ajout et à essayer de comprendre son sens : qu’ajoute-t-il à notre compréhension de Dieu nous envoyant son fils ? Qu’il suffise d’en donner quelques exemples.
1. Il est frappant que dans toute cette généalogie, Matthieu ne mentionne qu’un seul évènement historique . "Josias engendra Jékonias et ses frères à l’époque de l’exil à Babylone" (Matthieu 1:11). Le texte par la suite souligne à nouveau l’évènement : "Et après l’exil à Babylone" (Matthieu 1:12). La mention de l’évènement de l’exil d’autant plus exceptionnelle que Matthieu ne mentionne aucun autre évènement historique : ni la sortie d’Egypte, ni le don de la Torah, ni le temps du désert, ni l’entrée en Terre Promise. Il se peut donc qu’aux yeux de Matthieu l’exil soit par excellence l’évènement de l’histoire du peuple qui le forme à se préparer pour recevoir le Messie.
Il est important de remarque que la mention de l’exil dans la généalogie comporte une expression peu habituelle : un père engendre un fils et ses frères. De fait, on ne trouve de cette expression qu’une seule autre occurrence dans le texte : "Jacob engendra Juda et ses frères". Dans les deux cas, il s’agit d’un grand héros qui engendre des fils pécheurs : Jacob engendre Juda et ses frères qui trahiront leur propre frère Joseph, et blesseront gravement leur père ; Josias, le roi juste, tué par les égyptiens, engendre des fils qui trahissent l’héritage de leur père et entraînent le peuple sur un chemin de perdition jusqu’à la destruction de Jérusalem (2 Rois 22-25). Dans les deux cas, la trahison des fils mène à une période d’exil : en Egypte (au temps de Jacob et de ses fils) et à Babylone (au temps des fils de Josias).
Cependant, il y a aussi une autre chose qui apparaît clairement lorsqu’on médite sur le destin de Jacob, Josias et leurs fils. Jusqu’à Jacob et ses fils, le peuple n’était guère qu’une promesse. Ce sont les fils de Jacob qui constituent le peuple d’Israël, composé des douze tribus. La genèse du peuple advient lorsque Jacob reçoit le nouveau nom d’Israël. La fin du peuple advient avec Josias et ses fils. En effet, le peuple qui subit l’effondrement du Royaume de Juda, la destruction de Jérusalem et du Temple, est un peuple qui, selon toute évidence naturelle, est mort. Un peuple sans terre, sans culte, sans gouvernement, a déjà cessé d’être un peuple. La déportation à Babylone est le tombeau du peuple. L’expression "au temps de l’exil à Babylone" (1:11) évoque donc la fin tragique du peuple d’Israël et l’"échec" du plan de Dieu, qui avait choisi ce peuple pour être la lumière des nations. Au lieu d’être la lumière des nations, les fils de Josias ont fait choix des nations pour être leur lumière (ainsi que l’ont fait avant eux les nombreuses générations de rois d’Israël et de Juda). Lors de la lecture de la généalogie de Matthieu, le lecteur est invité à marquer une pause à cet endroit, afin de faire mémoire, par un instant de silence, de la tragédie que ce verset exprime.
La suite, au verset 12, "après l’exil à Babylone", n’est pas la suite banale d’un texte dépourvu de signification, mais bien plutôt la proclamation d’un miracle. L’"après" qui suit l’exil à Babylone nous révèle une réalité essentielle du Dieu d’Abraham, Isaac et Jacob : sa fidélité au peuple malgré sa trahison. Le peuple a trahi Dieu et a choisi la mort au lieu de la vie (Deutéronome 30 :15-20). Cependant Dieu n’autorisera pas la victoire de la mort, mais il viendra faire sortir le peuple du tombeau de l’exil. Dans l’histoire du peuple d’Israël, le "retour à Sion" est une résurrection d’entre les morts. Avec l’exil, l’existence naturelle du peuple est arrivée à sa fin. Avec le retour, une existence surnaturelle commence, qui mène jusqu’à la naissance de Jésus à la fin de la généalogie. Matthieu nous fait comprendre que le retour est une préparation à la surprise du fait de retrouver Jésus vivant, lors de sa résurrection d’entre les morts.
2. Une partie importante de la généalogie est consacrée aux rois de Juda de David à Jékonias. L’ajout du mot "le roi" (1 :6) dans la description de David le distingue des autres rois et marque qu’il est le premier roi mentionné dans la généalogie. Il est également essentiel, lors de cette lecture, de méditer la figure du roi. Au moment de la naissance du peuple durant l’Exode d’Egypte, le verset constitutif est : "Le Seigneur sera votre roi à jamais" (Exode 15:18). Lorsque le peuple entre en terre promise, le fait qu’il réclame un roi de chair et de sang est le signe tragique qu’il a abandonné le chemin de la Torah. Du temps de Gédéon, le peuple demande un roi et Gédéon, le chef juste, leur rappelle que ni lui ni ses fils ne seront rois, car "Dieu règne sur vous" (Juges 8:23). Cependant Abimélech, fils illégitime de Gédéon, est couronné roi à Sichem. À l’époque de Samuel, le peuple demande un roi malgré les mises en garde de Samuel (1 Samuel 8) et insiste jusqu’à ce que Saul soit fait roi. Même David, le roi bien-aimé, pèche gravement, et il est intéressant de noter que son grand péché est rappelé par Matthieu, qui fait mention de la mère de Salomon, "la femme d’ Urie" (Matthieu 1:6). Un roi de chair et de sang tend à ressembler plus à un Pharaon qu’à son Père qui est aux Cieux. C’est de cette réalité tragique que le peuple fait l’expérience jusqu’au temps de l’exil. C’est aussi la réalité que vit le vrai roi, Jésus Christ, lorsqu’il est confronté aux rois de chair et de sang de son époque. Matthieu souligne ce conflit du début de la vie de Jésus lors de l’épreuve de force entre Hérode et le Messie né à Bethléem. Tout croyant est appelé à choisir son roi : soit Dieu, soit le roi de ce monde.
3. Il y a encore un autre ajout intéressant dans cette généalogie : la mention de cinq mères. Les pères représentent la continuité d’Abraham à Jésus, mais cinq fois le texte mentionne la mère qui a donné naissance au fils que le père l’a engendré. Ces cinq mères sont : Tamar (1:3), Rahab (1:5), Ruth (1:5), la femme d’Urie (1:6) et Marie (1:16). Chacune d’elle nous offre une surprise lorsque nous nous penchons sur son histoire. Tamar, la belle-fille de Juda, se déguise en prostituée pour recouvrer ses droits (Genèse 38). Rahab la Cananéenne prostituée de Jéricho est sauvée avec toute sa maison à cause de sa foi dans le Dieu d’Israël (Josué 2 et 6). Ruth la Moabite appartient selon la Torah (Deutéronome 23) à une race maudite mais apporte la lumière au peuple d’Israël aux temps sombres des Juges par sa foi et sa loyauté (livre de Ruth). (Il est intéressant de noter que Matthieu écrit ce qu’on ne trouve dans aucune autre source : que Rahab est la seconde mère légitime de Ruth – la première étant Noémi). La présence de la femme d’Urie, qui n’est pas nommée, fait référence au péché du Roi David (2 Samuel 10-11). Finalement, Marie, "de qui est né Jésus", apparaît comme la cinquième de ces femmes. Sa présence prépare le lecteur au récit centré sur Joseph le juste, qui à la fois est le père de Jésus et n’est pas son père du tout. Ces cinq femmes disent combien surprenante est l’entrée de Dieu dans l’histoire d’un peuple pécheur, venant le mener à la vie, à la lumière et à la vérité.

mardi 19 décembre 2017

Mgr André Vingt Trois : pour les relations avec le judaïsme

À la suite de son prédécesseur, le cardinal Jean-Marie Lustiger, le cardinal André Vingt-Trois est investi dans le dialogue avec le judaïsme estimant « qu’il ne peut pas y avoir de catholicisme sans lien profond avec le judaïsme ».

« L’intention de l’Église n’est pas de transformer les juifs en chrétiens, mais d’essayer de comprendre comment les chrétiens sont héritiers d’une alliance dans laquelle ils ont été accueillis, et comment ils entrent dans une relation fraternelle avec le judaïsme. » (26 février 2016)
Le 20 octobre 2005, il organise avec le Consistoire de Paris une soirée célébrant le 40e anniversaire de la déclaration Nostra Ætate du concile Vatican II sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes (28 octobre 1965). Cet événement rassemble un millier de personnes à l’École cathédrale, en présence de Moïse Cohen, président du Consistoire de Paris.
Les 11 et 12 novembre 2006, il intervient devant la réunion du conseil exécutif du Congrès juif mondial, et donne sa vision du rôle du dialogue inter-religieux dans la construction de la paix mondiale :
« Ainsi le dialogue entre les communautés juives et l’Église catholique montre-t-il comment le dialogue inter-religieux peut ne pas rester la spécialité de quelques-uns mais tracer des chemins concrets pour la paix entre les hommes et dans les cœurs humains par-delà les différences culturelles, voire à travers elles » (11 novembre 2006)
À la suite de Jean-Marie Lustiger qui les avait initiées en 2003, il se rend chaque année aux États-Unis pour participer à des rencontres entre évêques catholiques et hauts représentants de l’orthodoxie juive à New-York et Washington. Ces rencontres s’inscrivent dans l’évolution positive des relations entre juifs et catholiques depuis le concile Vatican II (déclarations Nostra Ætate et Dignitatis Humanæ).

Du 12 au 16 février 2007, André Vingt-Trois conduit un pèlerinage en Terre Sainte avec près de 600 pèlerins. Ce voyage lui donne l’occasion de prendre la parole à l’université de Tel-Aviv, et d’y assurer une conférence sur le thème “Sécurité et éthique au XXIe siècle”. À cette occasion, il rappelle que :
« Sans exclure des relations avec les autres religions, nous catholiques, nous sommes convaincus que notre relation avec le judaïsme est une relation singulière. C’est donc volontiers que nous reprenons la formule employée par le Pape Jean-Paul II quand il parlait de nos "frères aînés. » (12 février 2007)
Le 11 décembre 2007, à l’occasion d’une rencontre judéo-catholique sur le thème « Dix ans après la déclaration des évêques de France à Drancy : quel dialogue pour l’avenir ? », le Cardinal rend à nouveau hommage au cardinal Lustiger et à son intuition :
« Plus que jamais, nous avons besoin dans un pays comme le nôtre, que les différentes communautés se rencontrent et se parlent. Nous devons apprendre à vivre selon des appartenances multiples, sans que cette multiplicité fasse soupçonner la fidélité de l’attachement à chacune, car chacune est selon son ordre. » (11 décembre 2007)
Du 21 au 25 octobre 2013, il effectue un voyage en Israël à l’occasion de l’inauguration d’un Mémorial au cardinal Lustiger sur le site de l’abbaye bénédictine d’Abu Gosh. À cette occasion, une rencontre a lieu à l’université de Bar Ilan, à Tel Aviv :
« C’est donc une action de grâce que nous construisons peu à peu par notre démarche, une action de grâce pour le signe qui nous a été donné à travers l’histoire personnelle et le ministère de Jean-Marie Lustiger, et une action de grâce pour la porte qui est ouverte devant nous, afin qu’à notre tour nous puissions entrer dans cette histoire d’Alliance et rejoindre profondément la réconciliation que Dieu veut accomplir avec l’humanité. » (22 octobre 2013)
En novembre 2015, à l’occasion du 50e anniversaire de la déclaration conciliaire Nostra Ætate, il reçoit du Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, au Collège des Bernardins, la « Déclaration pour le Jubilé de Fraternité à venir » rédigée par cinq personnalités du judaïsme français.
« La deuxième chose sur laquelle je voudrais revenir concerne la déclaration Nostra Ætate. Comme cela arrive souvent dans des textes élaborés par l’Église, Dieu a suscité quelque chose de plus que ce qui avait été prévu. Il ne nous a pas simplement conduits à engager des démarches de réconciliation, à relire nos comportements historiques et à établir des relations plus normales avec les juifs, mais beaucoup plus profondément, à prendre vraiment conscience que nous ne pouvions pas élaborer une vision chrétienne de l’histoire du monde et de notre relation avec Dieu comme si le peuple élu n’existait pas. » (23 novembre 2015)
En décembre 2016, à l’initiative de l’Institut Lustiger, il remet en perspective les progrès et les enjeux du dialogue entre l’Église catholique et le judaïsme après Nostra Ætate, ainsi que la figure du cardinal Lustiger dans la progression des relations entre juifs et chrétiens.

Interventions sur les relations avec le judaïsme :