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vendredi 23 avril 2021

L'église de France présente au grand rassemblement en mémoire de Sarah Halimi

 



Deni de justice et déni de bon sens : ne laissons pas nos compatriotes juifs seuls face à la haine


Jean-Dominique Durand, Président de l’Amitié Judéo-chrétienne de France réagit à la décision de la Cour de cassation qui a confirmé mercredi 14 avril l’irresponsabilité pénale du tueur de la retraitée juive Sarah Halimi, prononcée en 2019 par la cour d’appel.

Le 14 avril 2021, le Garde des Sceaux présente à l’Assemblée Nationale un Projet de loi « Pour la confiance dans l’Institution judiciaire », pensée pour restaurer la confiance des citoyens en la Justice. Signe qu’il y a bien un malaise. Le même jour, la Cour de Cassation confirme l’irresponsabilité pénale du meurtrier de Sarah Halimi, assassinée dans des conditions effroyables chez elle, le 4 avril 2017. Cette décision est d’autant plus incompréhensible pour tout citoyen soucieux de justice, que dans le même arrêt, la Cour reconnaît le caractère antisémite du crime, donc implicitement que l’assassin savait ce qu’il faisait. De plus elle reconnaît savoir que les trois experts psychiatres étaient partagés. Elle a donc fait un choix, celui que le crime ne serait jamais jugé, tout en se retranchant derrière l’appréciation souveraine de la Cour d’Appel.

Oui, Monsieur Dupont-Moretti a beaucoup à faire pour restaurer la confiance en la Justice. Mais peut-on avoir confiance, devant un tel déni non seulement de justice, mais aussi un déni de bon sens. Les spécialistes pourront multiplier les arguties pour justifier la motivation de la Cour de Cassation. La vérité est simple : une femme a été assassinée par un islamiste radical parce qu’elle était juive, et ce crime ne sera pas puni, ni même présenté devant une Cour d’Assises. La raison avancée est que le meurtrier, ayant volontairement absorbé du cannabis, a été pris d’une « bouffée délirante aiguë ».

Sur ce point nous pouvons tous être d’accord : l’antisémitisme est bien une bouffée délirante aiguë, qui dure depuis des siècles et qui n’a jamais cessé de se renouveler au cours des temps. Édouard Drumont, l’auteur de La France juive (1886) en avait régulièrement. Chez Hitler et chez les nazis comme Heydrich ou Eichmann, le phénomène était permanent. Aujourd’hui, dans des pays arabes, où circulent les Protocoles des Sages de Sion, on fait respirer ces « bouffées délirantes» aux enfants dès l’école, dans les manuels scolaires. Ces bouffées étaient présentes chez les policiers du Tsar qui avaient rédigé ces fameux Protocoles, mais aussi chez les officiers français qui envoyèrent le capitaine Dreyfus au bagne, et les terroristes de Daesch en sont imprégnés.

Comme le dit Joann Sfar, l’auteur de la merveilleuse BD Le chat du rabbin, « la folie la plus ancienne et la plus irréfutable, c’est la haine des juifs » (Tribune juive, 16 avril 2021). Le jugement de la Cour de Cassation nous apprend que ce genre de folie qui conduit partout et toujours au crime, doit rester impuni. Un boulevard s’ouvre devant les criminels antisémites, dès lors que leur antisémitisme est « une bouffée délirante aiguë ». En revanche l’automobiliste qui, sous l’emprise d’alcool ou de drogue, provoque un accident, sera condamné. Comprenne qui peut.

L’arrêt de la Cour de Cassation tombe à un moment où la société française se fracture de plus en plus, où les haines se répandent, se croisent et s’entrecroisent, se nourrissent les unes les autres, où les débats sereins et nuancés semblent être devenus impossibles. En particulier la haine antisémite se répand, se banalise, s’affiche sans vergogne. Le seul rempart dans une démocratie, c’est l’État de droit, c’est une justice inflexible. Ce rempart semble céder. Tous les démocrates doivent s’inquiéter d’une telle justice. Car sans justice équitable, il n’y a pas de démocratie.

Alors la mobilisation citoyenne doit prendre le relais pour ne pas laisser nos compatriotes juifs seuls face à la haine, face aux meurtres comme face à l’antisémitisme quotidien. Les actions de solidarité ont été bien timides depuis l’assassinat d’Ilan Halimi en 2006, malgré la succession des violences, et notamment l’assassinat d’enfants juifs à Toulouse, pour la première fois depuis 1945. Les juifs de France se trouvent bien seuls dans leur douleur. Les chrétiens, du fait de leur histoire commune et trop souvent douloureuse avec les juifs, portent une responsabilité particulière pour témoigner aux juifs non seulement leur amitié et leur soutien, mais pour affirmer une position politique courageuse, pour affirmer que l’antisémitisme est impossible, pour être ce rempart dont notre société a besoin. C’est à ce courage qu’ont appelé les évêques avec leur Déclaration solennelle Lutter ensemble contre l’antisémitisme et l’antijudaïsme (1° février 2021), c’est à ce courage qu’appelle le pape François. L’heure est à la mobilisation pour éveiller les consciences.

 https://www.la-croix.com/Debats/Deni-justice-deni-bon-sens-Ne-laissons-pas-compatriotes-juifs-seuls-face-haine-2021-04-21-1201152001



Affaire Sarah Halimi : le droit le plus élevé peut être l'injustice la plus profonde

 


"Summum jus, summa injuria" écrit Cicéron : le droit le plus élevé peut être l’injustice la plus profonde.

Je ne crie pas à l’antisémitisme quand je ne suis pas sûr qu’il soit en cause et je n’ai pas d’argument pour penser qu’il y a de l’antisémitisme dans le catastrophique arrêt de la Chambre Criminelle de la Cour de Cassation. Un rassemblement est prévu dimanche prochain. Pourvu  que les Juifs ne s’y trouvent pas seuls car c’est la cohésion de la nation tout entière que l’impunité du meurtrier de Sara Halimi met à mal.

Cet arrêt clôt le dossier et une saisine de la CEDH serait vouée à l’échec. On ne juge pas les fous, même si en 2013 l’illuminé Stéphane Moitoiret qui avait assassiné un enfant fut condamné à 30 ans de réclusion quand la majorité des psychiatres déclaraient son discernement aboli. Il était aussi pris de folie, cet homme qui sous l’emprise de la drogue jeta son chien du 3e étage et fut condamné à 2 ans de prison ferme. Modifier la législation, le Président de la République l’a dit; ses commentaires sur le meurtre de Sarah Halimi ont été mal perçus par une partie du monde judiciaire, chatouilleuse de son indépendance et désireuse d’écarter les psychopathes de la prison.

Mais alors que le meurtrier de Sebastien Sellam était schizophrène, Kobili Traoré ne l’est pas. Le Dr Bensussan qui avait posé ce diagnostic a admis à la barre s’être trompé, mais ses paroles n’ont curieusement pas été enregistrées. Le préfet devra donc lever son hospitalisation sous contrainte et Traoré redeviendra le petit dealer qu’il a toujours été. Son palmarès de 22 condamnations va s’étoffer. On espère qu’il n’aura pas d’autre bouffée délirante aiguë, avec sa dangerosité reconnue s’il continue une consommation de cannabis qu’il n’a jamais envisagé d’arrêter.

Le discernement était-il aboli ou altéré au moment de l’acte ? Altéré, avait dit le Dr Zagury, ce qui permettait un procès. La juge d’instruction non satisfaite a spontanément, ce qui est très rare, demandé une autre expertise, laquelle a conclu, à tort donc, à l’abolition par délire schizophrénique. Une troisième expertise a considéré que la bouffée délirante n’était due qu’au cannabis mais concluait à l’abolition, avec cependant beaucoup de circonlocutions. Mais ce ne sont pas les experts qui décident, c’est la Chambre d’instruction et la Cour de Cassation entérine systématiquement cette décision, ce qu’elle n’est pas obligée de faire. Ici, elle a  innové: en déclarant qu’une personne dont l’abolition du discernement est due à la prise de stupéfiants reste pénalement irresponsable, elle risque de susciter des initiatives déplorables.

Les nuances laissent songeur: est-il totalement aboli, le discernement de celui qui enjambe de nuit la rambarde d’un balcon, reconnait une menorah, se rappelle que les Juifs sont des ennemis et proclame  que sa victime s’est suicidée? Discernement est un concept flou, la conscience est un monde intérieur fragmenté et on peut s’interroger sur la notion de libre arbitre. La brutale bouffée délirante aiguë, qu’elle soit exogène ou liée à une psychose est bien un bouleversement du discernement. Mais n’en est-il pas de même de l’individu qui, sous l’emprise d’un gourou ou d’une culture avec une grille de valeurs différente de la nôtre, commet des actes qui nous paraissent intolérables, comme tuer une soeur qui a déshonoré la famille, un handicapé mental ou un Juif comme déchets humains ou raciaux, un voisin qui l’aurait marabouté ou un koufar au nom du prophète… Pourquoi ne plaiderait-on pas  ici irresponsabilité par abolition du discernement ?

Vertigineux, n’est-ce pas ? 

Mais c’est le risque, à préférer la pureté juridique à la charge émotionnelle d’un crime abominable. Les juges de la Chambre de l’Instruction ne sont pas des médecins. Alors en cas de doute, pourquoi pas un jury populaire ?

Richard Prasquier

http://www.crif.org/fr/content/blog-du-crif-affaire-sarah-halimi-le-droit-le-plus-élevé-peut-être-l’injustice-la-plus

dimanche 18 avril 2021

Il y a 35 ans, la visite historique de saint Jean Paul II à la Synagogue de Rome

 


Projet Darka n°13 : La Téchouva

Projet Darka n°14 : La Synagogue 2

Projet Darka n°2 - La Synagogue...

Un Séjour de Pessa'h en Israël... mais en France ! Blid

PESSAH CHENI : Comment est née cette unique "seconde chance"? Pourquoi ?

Pessa'h Chéni - Une deuxième chance

 


La plainte absente - Pessa'h Chéni

 


Pessa'h Chéni : une nouvelle chance pour un progrès spirituel



"Ose Shalom" for PBS's "The New York Cantors"

Jerusalem of Gold

V’zot Hatorah (This is the Torah)

Siman Tov u’Mazal Tov

Mi Khamokha (Who is Like You?)

Sim Shalom(Grant Us Peace)

Todah (Thank You)

Y-Studs - The Longest Time - Quarantine Parody

Pessa'h Chéni (25 Avril 2021 - 26 Avril 2021) : le second Pessa'h

 


Les fêtes juives

 


Projet Darka n°26 : Les Vacances !

Torah-Tabou : Achkénazes / Séfarades : quelles différences ?!

Projet Darka n°4 - La Tsédaka

Un café avec... Caroline Elbaz, enfant cachée de la Shoah (émouvant !)

The Biggest Jerusalema Challenge - Official Video

"Edith Stein", de Cécile Rastoin : fille d'Israël, fille de l'Église

 


dimanche 4 avril 2021

Si la mer se déchaine - Chant de la communauté de l'Emmanuel

Tu peux naitre de nouveau - Chant de la communauté de l'Emmanuel

Danse de joie - Chant de l'Emmanuel

Aujourd'hui s'est levée la lumière - Chant de l'Emmanuel

Pour tes merveilles - Chant de l'Emmanuel

J'ai vu des fleuves d'eau vive ! ( I saw water flowing ) - Chant de l'Em...

Pousse des cris de joie ! Emmanuel Music

Éclate en cris de joie | Il est Vivant !

Alléluia, le Seigneur règne | Il est vivant !

Debout, resplendis | Il Est Vivant

Louange de Pâques

The Prince of Egypt (1998) - When You Believe Scene (8/10) | Movieclips

The Prince of Egypt (1998) - The 10 Plagues Scene (6/10) | Movieclips

CHRIST EST RESSUSCITÉ !!! JOYEUSE PÂQUES !!! (Saint Sépulcre)

 







Livres recommandés par Yaakov lors de son enseignement sur le Sh'ma Israël

 


Les symboles du Judaïsme - Marc-Alain Ouaknine

Pourquoi les juifs pieux portent-ils une calotte ? Depuis quand l'"étoile de David" est-elle le symbole du peuple juif ? Que signifient les franges accrochées aux quatre coins du châle de prière ? Autant de questions auxquelles répond ce volume qui inaugure une collection consacrée aux symboles religieux. Objets, lieux, fêtes, rites et coutumes sont présentés séparément, au long de 30 chapitres où souffle l'esprit de la tradition juive. Auteur de nombreux ouvrages (voir La Plus Belle Histoire de Dieu), Marc-Alain Ouaknin l'évoque avec légèreté et profondeur. 

En regard des textes, 60 très belles photos pleine page du photographe Laziz Hamani, qui a su capter l'âme des objets, des espaces, des personnes. "Effervescence ininterrompue" dans la maison d'étude. Escalier souterrain menant au bain rituel de purification donnant l'impression de descendre dans les profondeurs de l'inconscient. Brioche nattée des jours de fêtes invitant à la partager.

 

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Chema' Israël - Les trois paragraphes du Chema' et le Chemà du coucher


Ce petit ouvrage est un enseignement de ce que signifie être juif, penser en juif, vivre en juif. Il tisse ensemble des fils innombrables de la pensée édifiante et exégétique de façon à créer une tapisserie de profondeur et de beauté.

Si une proclamation dans la vie quotidienne du juif est son credo religieux, c'est bien le Chema'. Il le récite tous les matins et tous les soirs, il le récite quand se termine le Jour du grand Pardon, et quand la mort approche; c'est l'affirmation du juif quant à sa foi inébranlable en l'unité du Créateur. Quand il s'apprête à dormir, c'est l'instant le plus marquant de ses prières pour un sommeil paisible et un lendemain rajeuni.

Le Chema' nous appelle, non seulement à croire, mais aussi à vivre notre foi tout le long du jour, à l'enseigner à nos enfants, et à maintenir l'intégrité de notre tradition.

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Marchez sur les pas de Jésus depuis Bethléem jusqu'au Calvaire en compagnie du guide, le rabbin Evan Moffic, et découvrez son identité juive comme vous ne l'avez jamais connue ! À cette lecture, vous aurez une nouvelle compréhension des enseignements du Messie. Vous ferez la connaissance du rabbin « rebelle » dont la vie a changé le monde, et dont la mort peut changer votre existence.


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Qu'est-ce que le judaïsme ? Une histoire, une religion, une identité, une mémoire, une étiquette, une loi, un livre? Depuis les temps bibliques jusqu'à l'époque de l'état hébreux, le judaïsme n'a cessé de se transformer. Pour débrouiller cet écheveau, une centaine de chercheurs du monde entier ont exploré la vie quotidienne juive, le cycle des fêtes, les multiples aspects de la pensée juive, les principaux concepts du Talmud, la différence entre achkenazes et sefarades, l'importance du hassidisme, les rapports entre le judaïsme et l'islam, l'enseignement des prophètes, et mille autres faits touchant aux relations entre le judaïsme et l'histoire du monde occidental. Sont ainsi expliquées, à travers quelque mille cinq cents articles, pour les Juifs et les non-juifs - qui partagent d'ailleurs souvent la même méconnaissance du judaïsme les notions "d'Ablution", de "Chabbat", de "Circoncision", de "Torah" ou de "Yiddish".

Une Esquisse de l'histoire du peuple juif, illustrée par de nombreuses cartes, et un Calendrier juif complètent ce Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, dont l'original américain a été spécialement adapté pour le lecteur français. Un index thématique, enfin, facilitant au lecteur la circulation à travers tout l'ouvrage, fait de ce Dictionnaire un outil de travail hors pair et unique en français.


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Après nous avoir fait découvrir le Talmud dans son Introduction au Talmud et la kabbale dans La Rose aux treize pétales, Adin Steinsaltz nous initie aux merveilles de la prière juive. Celle-ci s'articule autour de deux grands pôles, dont la formulation remonte à l'Antiquité : le Chema, la profession de foi juive, et la Amida, la prière proprement dite. La Amida, qui signifie littéralement en hébreu " être debout ", comporte dix-neuf bénédictions où alternent louanges, professions de foi et requêtes particulières ou collectives. Elle couvre tout le spectre des croyances et des espérances du judaïsme et constitue, en fait, une véritable anthologie de la foi juive, riche en références bibliques et en postulats théologiques. Durant une année, le rabbin Adin Steinsaltz a dialogué avec le rabbin Josy Eisenberg lors d'une série télévisée diffusée sur France 2. Ensemble, ils portent un regard moderne sur ce texte qui constitue le sommet de la piété juive.


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Du Pseudo-Épiphane, pour le Grand Samedi

 Attribuée, à tort, à Épiphane de Salamine (315-403), cette méditation introduit au mystère du samedi saint.

 

 

Source :

Homélie pour le Samedi-saint, PG 43, 444-464. Cité par H. Urs von Balthasar dans Dieu et l’homme d’aujourd’hui, « Foi Vivante » n° 16, Paris 1966, p. 258-262.

 

 


 

Qu’est-ceci ? Un grand silence règne aujourd’hui sur la terre, un grand silence et une grande solitude.

Un grand silence parce que le roi dort. La terre a tremblé et s’est calmée parce que Dieu s’est endormi dans la chair, et qu’il est allé réveiller ceux qui dormaient depuis des siècles. Dieu est mort dans la chair et les enfers ont tressailli. Dieu s’est endormi pour un peu de temps et il a réveillé du sommeil ceux qui séjournaient dans les enfers…

Il va chercher Adam, notre premier père, la brebis perdue. Il veut aller visiter tous ceux qui sont assis dans les ténèbres et à l’ombre de la mort. Il va pour délivrer de leurs douleurs Adam dans ses liens et Ève captive avec lui, lui qui est en même temps leur Dieu et leur fils.

Descendons avec lui pour voir l’alliance entre Dieu et les hommes. Là se trouve Adam, le premier père et, comme premier créé, enterré plus profondément que tous les condamnés. Là se trouve Abel, le premier mort, et comme premier pasteur juste, figure du meurtre injuste du Christ pasteur. Là se trouve Noé, figure du Christ, le constructeur de la grande arche de Dieu, l’Église. Là se trouve Abraham, le père du Christ, le sacrificateur qui offrit à Dieu par le glaive et sans le glaive un sacrifice mortel sans mort. Là demeure Moïse, dans les ténèbres inférieures, lui qui jadis a séjourné dans les ténèbres supérieures de l’arche de Dieu. Là se trouve Daniel, dans la fosse de l’enfer, lui qui jadis a séjourné sur la terre, dans la fosse aux lions. Là se trouve Jérémie, dans la fosse de boue, dans le trou de l’enfer, dans la fosse de la mort. Là se trouve Jonas dans le monstre capable de contenir le monde, c’est-à-dire dans l’enfer en signe du Christ éternel. Et, parmi les prophètes, il en est un qui s’écrie : « du ventre de l’enfer, entends ma supplication, écoute mon cri ! » et un autre « des profondeurs, je crie vers toi, Seigneur, Seigneur, entends ma voix » - Et un autre encore : « Fais rayonner ton visage, et nous serons sauvés ! »…

Mais, comme par son avènement, le Seigneur voulait pénétrer dans les lieux les plus inférieurs, Adam en tant que premier père et que premier créé de tous les hommes et en tant que premier mortel, lui qui avait été tenu captif plus profondément que tous les autres, et avec le plus grand soin, il entendit le premier le bruit des pas du Seigneur qui venait vers les prisonniers. Et il reconnut la voix de celui qui cheminait dans la prison et s’adressant à tous ceux qui étaient enchaînés avec lui depuis le commencement du monde, il parla ainsi : « J’entends les pas de quelqu’un qui vient vers nous ! » Et pendant qu’il parlait, le Seigneur entra tenant les armes victorieuses de la croix. Et lorsque le premier père Adam le vit, plein de stupeur il se frappa la poitrine et cria aux autres : « Mon Seigneur soit avec vous tous ! » Et le Christ répondit à Adam : « Et avec ton esprit ». Et lui ayant saisi la main, il lui dit : « Tiens-toi debout, toi qui dormais, lève-toi d’entre les morts et le Christ t’illuminera. Je suis ton Dieu et, à cause de toi, je suis devenu ton fils. Lève-toi, toi qui dormais, car je ne t’ai pas créé pour que tu séjournes ici enchaîné dans l’enfer. Surgis d’entre les morts, je suis la Vie des morts. Lève-toi, toi, l’œuvre de mes mains, toi, mon effigie, qui a été faite à mon image. Lève-toi et partons d’ici car tu es en moi et je suis en toi, nous formons tous deux une personne unique et indivisible.

À cause de toi, moi, ton Dieu, je suis devenu ton fils ; à cause de toi, moi le Seigneur, j’ai pris la forme d’esclave ; à cause de toi, moi qui demeure au-dessus des cieux, je suis descendu sur la terre, et sous la terre. Pour toi, homme, je me suis fait comme un homme sans protection, livré aux juifs dans le jardin et j’ai été crucifié dans le jardin. Regarde sur mon visage les crachats que j’ai reçus pour toi, afin de te replacer dans l’antique paradis. Regarde sur mes joues la trace des soufflets que j’ai subis pour rétablir en mon image ta beauté détruite. Regarde sur mon dos la trace de la flagellation que j’ai reçue afin de te décharger du fardeau de tes péchés, qui avait été imposé sur ton dos. Regarde mes mains qui ont été solidement clouées au bois à cause de toi qui autrefois as mal étendu tes mains vers le bois… Je me suis endormi sur la croix et la lance a percé mon côté à cause de toi qui t’es endormi au paradis et as fait sortir Ève de ton côté. Ma douleur a guéri la douleur de ton côté. Et mon sommeil te fait sortir maintenant du sommeil de l’enfer. Lève-toi et partons d’ici, de la mort à la vie, de la corruption à l’immortalité, des ténèbres à la lumière éternelle. Levez-vous et partons d’ici et allons de la douleur à la joie, de la prison à la Jérusalem céleste, des chaînes à la liberté, de la captivité aux délices du paradis, de la terre au ciel.

Mon Père céleste attend la brebis perdue, un trône de chérubin est prêt, les porteurs sont debout et attendent, la salle de noces est préparée, les tentes et les demeures éternelles sont ornées, les trésors de tout bien sont ouverts, le royaume des cieux qui existait avant tous les siècles vous attend.

http://www.patristique.org/Pseudo-Epiphane-de-Salamine-Meditation-pour-un-samedi-saint.html