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Les repas du Seigneur et le repas du Seigneur


CONFÉRENCE  DU FRÈRE GABRIEL NISSIM

SAMEDI  5 JUIN 2021

 

 LES REPAS DU SEIGNEUR ET LE REPAS DU SEIGNEUR

Résumé de la conférence

 

 

 

  Qu’est-ce que la messe?

  La messe est un repas du Seigneur auquel nous sommes  invités nommément et ensemble en raison de notre lien avec le Seigneur: nous sommes ses convives . L’Eucharistie y est inhérente, car il y a toujours une bénédiction lors d’un repas. On pourrait  oublier que la messe est  un repas en raison de la forme qu’elle a prise, celle d’un culte religieux. A l’origine, et pendant trois à quatre siècles, elle n’avait pas cette dimension cultuelle, c’était un repas pris à la maison autour du Seigneur ressuscité ; or venir dans un espace dédié, consacré, peut estomper  cette proximité  voulue par le Seigneur, qui nous invite à partager le pain de Vie avec Lui. Jésus Christ ressuscité vient s’asseoir à la table avec nous jusqu’à partager le pain, sa vie donnée, pour que nous le partagions aux autres et soyons pain de vie pour les autres. La dimension cultuelle de la messe  nous fait parfois oublier cette dimension centrale de repas partagé.

  Or, la Parole de Dieu introduit un changement de centre de  gravité: elle nous révèle que notre relation à Dieu n’a pas comme base le culte, mais l’Amour: ce n’est pas seulement Dieu, c’est notre Père .Osée 6,6: «Je veux la fidélité, non le sacrifice, la connaissance de Dieu plus que les holocaustes»-Il est intéressant de relever qu’en  hébreu, le terme «connaissance» a trait a une relation intime-. C’est dans ce contexte d’amour que se situe le repas du Seigneur: la table est préparée par amour par le Seigneur pour que nous vivions et que nous vivions fraternellement.

  Shema Israël: «Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur; Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir». Et «Tu aimeras ton prochain comme toi-même»(Marc 12,31) .C’est là que se situe le repas du Seigneur: manger ensemble à la table que Dieu a prévue pour nous afin que  nous vivions en frères .





 

  Les repas que Jésus a pris

 

  Au temps de Jésus, manger à plusieurs était un acte important, exceptionnel, à l’occasion d’une fête, un anniversaire, pour honorer un Maître ou encore faire un acte de bienfaisance. En temps ordinaire,  chacun mangeait dans son coin, ce n’était pas un repas. La Michna précise que,  si plusieurs sont assis pour manger ( par hasard), chacun dit la bénédiction . Mais si les convives sont «accoudés» ( signe d’un repas exceptionnel), alors un seul dit la bénédiction et il est le premier à tendre la main pour rompre le pain et le partager, sauf s’il veut honorer quelqu’un.

C’est ainsi qu’à Emmaüs, Jésus est reconnu par les disciples car il fait acte d’autorité quand il prend le pain, dit la bénédiction et le rompt.

  Jésus, après sa Résurrection, a  invité ses disciples à manger avec lui: Au repas eucharistique, nous mangeons avec Jésus ressuscité avec en fond le repas du Seder, la nouvelle Pâque. La mémoire du Ressuscité nous ouvre à une vie nouvelle .

  Celui qui préside est celui qui partage et qui sert, dit la Michna: Le repas eucharistique est aussi un repas  de communion et de service , chacun y est invité pour recevoir et pour donner. La messe est le moment privilégié d’un repas pris à l’invitation du Ressuscité vivant avec la  nourriture pour le corps, l’esprit et le cœur.

  Au temps de Jésus, on ne mangeait pas avec n’importe qui, mais avec ses pairs, par catégorie: c’est cela que Jésus va renverser en prenant ses repas  avec toutes sortes de gens , dont des pécheurs.

 




 

  Le repas en Jean, 21

 

  La communauté Johannique a voulu ajouter ce chapitre 21, qui décrit  la naissance de l’Église.

On y retrouve la dimension de repas partagé, de présence réelle et d’envoi.

  Quand les disciples reviennent sur la berge, Jésus leur dit «Venez déjeuner», puis il prend le pain et le leur donne, se manifestant ainsi comme le Seigneur et le Maître. Les communautés chrétiennes font de même quand elles appellent la présence non visible, mais réelle sur le pain consacré. «...quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux» (Matthieu 18,20): la présence est réelle chaque fois que nous nous rassemblons en son nom. La messe est un repas où l’on se nourrit aussi de la présence des autres, ensemble avec Lui .

  Après le repas, Jésus appelle Pierre et l’envoie en mission: le repas eucharistique est aussi envoi pour l’assemblée dont le Christ est le pasteur; nous sommes envoyés pour être les bergers les uns des autres .

  Aujourd’hui, au sortir de nos nuits difficiles, le Christ nous attend et nous dit «Venez déjeuner» . Il nous donne le pain de Vie dont nous avons besoin.




 

   Le récit des pélerins d’Emmaüs ( Luc 24)

 

  En chemin vers Emmaüs, Cléophas et son compagnon  sont désespérés, comme en Jean 21 avec la pêche infructueuse. En écoutant les paroles de Jésus, ils comprennent que le Christ n’a pas vécu la mort, mais la Pâque, et qu’il vient ouvrir un nouveau Royaume, le Royaume de Dieu. Leur désespoir devient chemin pascal vers la Vie: ainsi la Parole devrait nous aider à ne pas sombrer dans le désespoir.

  Puis ils invitent «l’inconnu» à rester avec eux: là aussi, le geste de la fraction du pain révèle Jésus comme le Maître.

  Ainsi, le récit d’Emmaüs se déroule comme la messe: temps de la Parole, puis du repas.




 

  La multiplication des pains

 

  Cet épisode figure dans les 4 Évangiles, deux fois dans St Marc (6,34-44 et 8, 1-9) et St Matthieu (14,14-21 et 15, 32-38). St Jean(6,5-14) et St Matthieu sont influencés par la célébration chrétienne du repas du Seigneur, d’où un temps de parole suivi d’un temps de partage.

  Pourquoi ce lien entre la Parole et le pain?

  «L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.» (Matthieu 4,4),  comme dans le Shema Israël où l’on se nourrit de la Parole.

  L’épisode se passe dans un endroit désert comme  à la sortie d’Egypte .

  Il y a 5 pains et 2 poissons, 12 corbeilles (St Matthieu (14,14-21), St Marc (6, 34-44), St Luc (9,12-17), St Jean (6,5-14): 5 pains comme les 5 livres de la Torah, 2 poissons comme les 2 commandements, 12 corbeilles: une pour chaque tribu d’Israël.

  Dans les seconds récits de St Mattieu et St Marc, il y a 7 pains et 7 corbeilles (Matthieu (15, 32-38) et Marc (8, 1-9): ils pourraient être en lien avec l’Alliance avec Noé et les 7 Paroles, ou bien les 70 nations ou encore les 7 diacres.

  «Renvoie-les, afin qu'ils aillent dans les campagnes et dans les villages des environs, pour s'acheter de quoi manger. Jésus leur répondit: Donnez-leur vous-mêmes à manger.» (Marc 6, 36-37): Jésus invite les disciples, et par là-même toute la communauté, à partager le peu qu’ils ont,  pour qu’elle soit une vraie communauté de Vie.

  Ce «donnez-leur vous-même à manger » devrait être la base de nos communautés.




 

  Le dernier repas du Christ

 

  Daniel Marguerat écrit que  la mort de Jésus plonge les disciples dans le désespoir absolu; c’est seulement au matin de la Résurrection que  Jean et les disciples croient car ils relisent la mort de Jésus comme la  nouvelle Pâque,  et le dernier repas comme le repas pascal: Jésus a traversé la mort et est arrivé  dans le Royaume de Dieu .

  Cette nouvelle Pâque est une nouvelle Alliance dans le sang en référence au serviteur souffrant d’Isaïe.

  Dans l’Évangile de Jean, le Repas du Seigneur nous ouvre à une vie nouvelle, qui sera pour nous source de Résurrection .«naître d’en haut» (Jean 3), c’est  nourrir cette vie nouvelle par l’Esprit qui est en chacun de nous.

  «Faites cela en mémoire de moi»: faites -le en donnant votre vie en nourriture pour les autres . Alors nous accomplirons la volonté de Dieu et nous sanctifierons son Nom.

  Marc-Alain Ouaknin écrit: « Quand on rompt le pain, Adonaï, Hachem, est sanctifié et présent parmi nous»: Si je laisse la présence de Dieu m’habiter, et me faire agir, faire une «mitsvah », la sainteté de Dieu est présente: nous sommes le Temple de Dieu.

 

  Nous sommes tous prêtres, en nous tous Dieu est présent, l’Esprit Saint est donné à tous.

Il n’y a pas de plus grand amour que de déposer, dédier sa vie à ceux qu’on aime, au sens d’une offrande qu’on dépose sur l’autel. Nous sommes dédiés à Dieu, envoyés à la même mission .

 


 

 

Gabriel M. NISSIM, dominicain, a été producteur du « Jour du Seigneur » (1986-1991), actif au sein du Conseil de l’Europe de Strasbourg (1992-2012), notamment comme Président de la Commission « Droits de l’Homme » de la Conférence des OING. Depuis 2011, membre de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (Président de 2015 à 2017).

 

 

 

 

Hava Naguila, itinéraire d'un cri de joie