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mardi 19 décembre 2017

Mgr André Vingt Trois : pour les relations avec le judaïsme

À la suite de son prédécesseur, le cardinal Jean-Marie Lustiger, le cardinal André Vingt-Trois est investi dans le dialogue avec le judaïsme estimant « qu’il ne peut pas y avoir de catholicisme sans lien profond avec le judaïsme ».

« L’intention de l’Église n’est pas de transformer les juifs en chrétiens, mais d’essayer de comprendre comment les chrétiens sont héritiers d’une alliance dans laquelle ils ont été accueillis, et comment ils entrent dans une relation fraternelle avec le judaïsme. » (26 février 2016)
Le 20 octobre 2005, il organise avec le Consistoire de Paris une soirée célébrant le 40e anniversaire de la déclaration Nostra Ætate du concile Vatican II sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes (28 octobre 1965). Cet événement rassemble un millier de personnes à l’École cathédrale, en présence de Moïse Cohen, président du Consistoire de Paris.
Les 11 et 12 novembre 2006, il intervient devant la réunion du conseil exécutif du Congrès juif mondial, et donne sa vision du rôle du dialogue inter-religieux dans la construction de la paix mondiale :
« Ainsi le dialogue entre les communautés juives et l’Église catholique montre-t-il comment le dialogue inter-religieux peut ne pas rester la spécialité de quelques-uns mais tracer des chemins concrets pour la paix entre les hommes et dans les cœurs humains par-delà les différences culturelles, voire à travers elles » (11 novembre 2006)
À la suite de Jean-Marie Lustiger qui les avait initiées en 2003, il se rend chaque année aux États-Unis pour participer à des rencontres entre évêques catholiques et hauts représentants de l’orthodoxie juive à New-York et Washington. Ces rencontres s’inscrivent dans l’évolution positive des relations entre juifs et catholiques depuis le concile Vatican II (déclarations Nostra Ætate et Dignitatis Humanæ).

Du 12 au 16 février 2007, André Vingt-Trois conduit un pèlerinage en Terre Sainte avec près de 600 pèlerins. Ce voyage lui donne l’occasion de prendre la parole à l’université de Tel-Aviv, et d’y assurer une conférence sur le thème “Sécurité et éthique au XXIe siècle”. À cette occasion, il rappelle que :
« Sans exclure des relations avec les autres religions, nous catholiques, nous sommes convaincus que notre relation avec le judaïsme est une relation singulière. C’est donc volontiers que nous reprenons la formule employée par le Pape Jean-Paul II quand il parlait de nos "frères aînés. » (12 février 2007)
Le 11 décembre 2007, à l’occasion d’une rencontre judéo-catholique sur le thème « Dix ans après la déclaration des évêques de France à Drancy : quel dialogue pour l’avenir ? », le Cardinal rend à nouveau hommage au cardinal Lustiger et à son intuition :
« Plus que jamais, nous avons besoin dans un pays comme le nôtre, que les différentes communautés se rencontrent et se parlent. Nous devons apprendre à vivre selon des appartenances multiples, sans que cette multiplicité fasse soupçonner la fidélité de l’attachement à chacune, car chacune est selon son ordre. » (11 décembre 2007)
Du 21 au 25 octobre 2013, il effectue un voyage en Israël à l’occasion de l’inauguration d’un Mémorial au cardinal Lustiger sur le site de l’abbaye bénédictine d’Abu Gosh. À cette occasion, une rencontre a lieu à l’université de Bar Ilan, à Tel Aviv :
« C’est donc une action de grâce que nous construisons peu à peu par notre démarche, une action de grâce pour le signe qui nous a été donné à travers l’histoire personnelle et le ministère de Jean-Marie Lustiger, et une action de grâce pour la porte qui est ouverte devant nous, afin qu’à notre tour nous puissions entrer dans cette histoire d’Alliance et rejoindre profondément la réconciliation que Dieu veut accomplir avec l’humanité. » (22 octobre 2013)
En novembre 2015, à l’occasion du 50e anniversaire de la déclaration conciliaire Nostra Ætate, il reçoit du Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, au Collège des Bernardins, la « Déclaration pour le Jubilé de Fraternité à venir » rédigée par cinq personnalités du judaïsme français.
« La deuxième chose sur laquelle je voudrais revenir concerne la déclaration Nostra Ætate. Comme cela arrive souvent dans des textes élaborés par l’Église, Dieu a suscité quelque chose de plus que ce qui avait été prévu. Il ne nous a pas simplement conduits à engager des démarches de réconciliation, à relire nos comportements historiques et à établir des relations plus normales avec les juifs, mais beaucoup plus profondément, à prendre vraiment conscience que nous ne pouvions pas élaborer une vision chrétienne de l’histoire du monde et de notre relation avec Dieu comme si le peuple élu n’existait pas. » (23 novembre 2015)
En décembre 2016, à l’initiative de l’Institut Lustiger, il remet en perspective les progrès et les enjeux du dialogue entre l’Église catholique et le judaïsme après Nostra Ætate, ainsi que la figure du cardinal Lustiger dans la progression des relations entre juifs et chrétiens.

Interventions sur les relations avec le judaïsme :










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