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vendredi 5 mai 2017

Eglise et Israël : le regard de l'Eglise sur le judaïsme (conférence Jean-Marie Lustiger)


Jean-Marie Lustiger et l’élection d’Israël : L’Eglise a failli en se coupant de ses racines juives

Le Cardinal Lustiger présente l’ouvrage (La promesse Tiré d’une conférence donnée en 1979 en Israël, l’ouvrage est paru en 2002 aux éditions Parole et Silence ) en ces termes :
« N’est-ce pas le peuple juif qui a été le témoin le plus visible de l'eschatologie pendant quinze siècles d'Europe? Peuple de témoins malgré eux, en dépit d'eux-mêmes, vivant dans la fidélité jusqu'au martyre, dans le péché peut-être, mais témoins de ce que le royaume n'est pas de ce monde. Le martyre et l'attente messianique des juifs n'auraient-ils aucun sens, aucun prix pour l'Église, qui attend le retour de son sauveur, qui attend la parousie du sauveur de tous? » . Il conclut en s’adressant à ses lecteurs, juifs et chrétiens : s’il prend le risque d’exposer ainsi sa réflexion sur le mystère d’Israël, c’est avec « bonne foi, dans le service de la parole de Dieu livrée aux hommes pour le bonheur et le salut de tous. »

Une réflexion qui devrait interpeller à la fois les chrétiens et les Juifs, par Michaël de Saint Cheron, in L’Arche n°539-540, janvier-février 2003 :

Jean-Marie Lustiger laisse donc paraître aujourd’hui un texte jeune de bientôt vingt-quatre ans, constitué d’entretiens spirituels prononcés pour les bénédictines de Sainte-Françoise-Romaine, abbaye jumelée avec celle du Bec-Helloin, alors qu’il était encore curé de la paroisse parisienne Sainte- Jeanne-de-Chantal. En fait, le livre est composé de deux parties. La première, intitulée « Mil neuf cent soixante-dix-neuf » restitue sur cent soixante pages ces conférences aux religieuses, consacrées au mystère d’Israël et à la contradiction foncière qu’il y a pour un chrétien à rejeter les Juifs. La seconde, sous l’entête « Deux mil deux », reprend sur quarante pages quatre conférences ou discours sur Israël et les nations prononcés, depuis Tel Aviv jusqu’à Washington, devant et à la demande d’institutions juives (Congrès juif mondial, université de Tel Aviv, etc.). Il y a donc une différence de nature entre ces deux parties: d’une part, un enseignement pastoral à des moniales catholiques, sur la permanence de l’élection d’Israël et le mystère qu’il incarne pour l’Église depuis sa naissance jusqu’à la Shoah et à la résurrection de l’État d’Israël; d’autre part, des textes circonstanciels à l’intention de publics juifs avertis.
(...) Les paroles du cardinal Lustiger passent infiniment la théologie catholique pour concerner finalement tous les croyants au Dieu unique. À tous ceux-là, elles crient que « la théorie du rejet d’Israël apparaît comme un non-sens, une absurdité, puisqu’elle prétend que Dieu serait infidèle à son Alliance » (LUSTIGER J.-M., « La promesse », p. 131).

« Mes yeux devancent la fin de la nuit pour méditer sur ta promesse », par Sr Cécile Rastoin, in Esprit & Vie n°75, février 2003 :

« La méditation du P. J.-M. Lustiger rejoint ici l'histoire en ce qu'elle a de plus douloureux. La grande fracture, au-delà des polémiques initiales, est sans doute l'extinction de l'Église de Jérusalem, qui représentait justement l'Église issue de la circoncision. L'Église, en devenant quasi exclusivement pagano-chrétienne (et qui plus est religion d'État ), devenait plus vulnérable encore à la tentation de rejeter Israël et de s'accaparer par la violence ce qui lui était offert dans la gratuité de la miséricorde de Dieu. « L'Église, là où elle s'est pratiquement identifiée à un pagano-christianisme, voit celui-ci s'effondrer sous ses propres critiques et perd de vue sa propre identité chrétienne. La raison qui l'explique en partie est qu'elle s'est coupée de ses racines juives... » (p. 80). On retrouve déjà ici la pensée du futur cardinal sur l'évolution de la civilisation occidentale et de la philosophie des Lumières. »


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